Logo

Une apprentie se retrouve sans toit

27 mars 2017 | Edition N°1963

Nord vaudois – Engluée dans une situation familiale tristement compliquée, une apprentie de 21 ans a failli devoir se résoudre à passer une nuit dans la rue. La situation demeure difficile, même si une solution semble être en passe d’être trouvée par les services compétents.

Dans l’attente d’une solution, Valérie est hébergée chez une collègue. ©Michel Duperrex

Dans l’attente d’une solution, Valérie est hébergée chez une collègue.

Si l’histoire qui suit était une fiction, sortie de l’esprit torturé d’un auteur de série noire, elle ferait probablement le bonheur de scénaristes hollywoodiens. Malheureusement, ce scénario s’inscrit dans le présent et dans la réalité crue d’une ville du Nord vaudois en 2017.

Valérie* a 21 ans, et mène à bien son apprentissage dans un commerce de la région. Elle partage un appartement avec sa mère qui, après une période de dépression, a sombré dans la drogue. Sans entrer dans les détails, la jeune fille, avec le soutien de sa grand-mère, s’accroche pour, un tant soit peu, poursuivre une vie normale, à laquelle elle aspire comme tout un chacun.

 

Expulsion effective

Placée sous curatelle, la mère s’est vue signifier un avis d’expulsion en février pour non règlement de son loyer. L’expulsion a été effective jeudi, et Valérie s’est, du jour au lendemain, retrouvée sans aucun soutien, -son père est absent de sa vie depuis plusieurs années- sans logement, avec comme seule ressource les 1300 francs de salaire que son employeur lui verse. Et ceci malgré ses démarches, tant auprès de la Justice de paix, du Service des curatelles, que du Centre social régional (CSR).

Un autre facteur qui a rendu la situation particulièrement tendue réside dans le fait que l’avis d’expulsion n’a pas été signifié au Service social de la commune de domicile. «Habituellement, nous sommes avertis de façon à pouvoir réagir et se préparer en conséquence», explique une des employées du service en question. Un autre facteur est également entré en ligne de compte pour la non entrée en matière du CSR : le père de l’apprentie en question dirige une entreprise et aurait les moyens de subvenir aux besoins de sa fille. Mais comme le contact entre eux a été perdu au cours des dernières années, la situation a stagné.

«Notre Commune disposait de logement d’urgence par le passé, mais ce n’est plus le cas actuellement, détaille le municipal en charge du dicastère concerné. Mais il existe des solutions.» La mise en contact des différentes personnes qui soutiennent Valérie, qui passera ses examens dans deux mois à peine, avec des travailleurs sociaux habitués aux procédures devrait dès aujourd’hui changer la donne. Une collègue l’héberge temporairement, le temps que la machine administrative se mette en marche et qu’une solution soit trouvée.

 

Sourire et résilience

La priorité sera donnée à la recherche d’un studio. Avec l’aide des spécialistes, à même d’effectuer les démarches nécessaires en son nom auprès des diverses régies immobilières de la région, la situation semble pouvoir trouver un épilogue heureux.

Au final, il aura fallu que des proches, hors de la famille, s’indignent pour que les choses bougent, pour que le minimum soit fait pour une jeune fille de 21 ans touchante de force, de résilience et d’abnégation qui, malgré les difficultés, garde le sourire et une vision résolument optimiste de la vie.

• Prénom fictif

 

Des rendez-vous pour une longue procédure

La procédure habituelle pour profiter d’une aide auprès du Centre social régional d’Yverdon-les-Bains (CSR) commence par une inscription. Ensuite, un premier rendez-vous est fixé avec une assistante sociale afin d’évaluer si le cas peut être pris en considération. Si la personne touche plus que le minimum vital, fixé à 1200 francs environ, elle ne pourra que rarement être aidée. Si toutefois le dossier est accepté, des documents de base sont demandés au requérant et un second entretien est fixé. Ensuite, une feuille verte doit être remplie pour attester du montant du revenu touché par la personne dans le besoin. Au final, après vérification de tous les documents, l’aide financière est versée sur le compte indiqué. La durée de la procédure normale dure environ un mois.

Enregistrer

Enregistrer

Jean-Philippe Pressl-Wenger