Lucas Corvée a réalisé son rêve en disputant le tournoi des Jeux olympiques durant l’été. Le Normand de 31 ans, spécialiste de double, a relâché un peu la pression après Paris, mais il demeure toujours aussi motivé à tout donner sur le terrain pour Yverdon.
Lucas Corvée, comment vous sentez-vous après les grosses émotions de l’été, avec une qualification olympique obtenue sur le tard au tribunal après une erreur de comptage des points de la fédération internationale, puis la participation concrète aux Jeux?
C’est une grosse page qui se tourne. Disputer les JO a été un rêve qui se réalise, un accomplissement pour moi, mais aussi pour toute ma famille et tous ceux qui m’accompagnent depuis longtemps. On a vécu deux mois compliqués avant la compétition, puisqu’on a dû passer par le Tribunal arbitral du sport pour pouvoir participer. On a eu gain de cause, donc ça s’est plutôt bien terminé. On a vécu l’expérience à fond, ça restera un grand souvenir à jamais.
Quelques mois après ces Jeux olympiques, racontez-nous comment c’était.
Incroyable, grandiose, tout s’est super bien passé. Je me sens très privilégié d’avoir pu vivre ça de l’intérieur. On a été très, très soutenus par le public, ça a fait vraiment chaud au cœur, et on aurait voulu le lui rendre en gagnant des matches. Je ne garde que du positif. C’est quelque chose qui restera toute ma vie, aussi pour ma famille et mon entourage.
De quoi avoir envie de revivre de telles émotions en 2028 à Los Angeles, ou bien c’est trop loin pour se projeter?
J’ai commencé par dire que c’était une grosse page qui se tournait, car j’ai décidé de ne pas repartir sur de nouveaux projets internationaux. Je continue de jouer au badminton, de m’entraîner, mais pas pour l’international, même si je ne ferme pas encore totalement la porte. Je n’ai pas trouvé la motivation de repartir de zéro, avec un nouveau partenaire (ndlr: son équipier, Ronan Labar, a pris sa retraite à 35 ans). Il y avait aussi quelques aspects du haut niveau que j’avais envie d’arrêter. J’ai désormais un statut un peu différent: je suis partenaire d’entraînement au centre national pour le simple hommes et le simple dames, et je continue de représenter mon club en France et mon club en Suisse. Je me concentre là-dessus, avec un rythme un peu plus cool, moins de voyages et moins de pression.
Aller jouer à Brigue, en Argovie et ailleurs avec Yverdon, par rapport à ce que vous avez vécu aux Jeux olympiques ou lors des tournois internationaux, est-ce quelque chose qui vous motive tout de même?
Oui, je prends toujours énormément de plaisir à jouer au badminton, à m’entraîner. Tant que ce sera le cas, je continuerai. Je serai encore en mesure de le faire pendant quelques années. Je ne me fixe ni objectif ni échéance. On verra jusqu’où ça va, une année après l’autre. Je ne revivrai plus des Jeux, mais j’ai toujours adoré les compétitions par équipes, que ce soit en équipe de France ou en club. C’est quelque chose qui me tient à cœur.
Allez-vous réussir à maintenir le niveau?
C’est le but! C’est logiquement plus compliqué que quand j’étais 100% dedans, avec un investissement quotidien très intense, vu que je m’entraîne un peu moins. J’ai aussi pris un break d’un mois après les Jeux, car l’année précédente a été très intense. Maintenir le niveau est mon challenge, et j’ai confiance dans le fait que j’arrive assez motivé pour le faire.
Comment jugez-vous la saison d’Yverdon jusqu’ici?
Mitigée. On a bien gagné certaines rencontres, et on a raté le coche sur d’autres qui auraient pu tourner en notre faveur. Les règles mises en place dans la ligue suisse font que c’est souvent très serré, et c’est ce qui rend la chose intéressante.