Notre paysagiste s’intéresse cette semaine une fois encore à l’automne, qui est généralement la période des plantations, donc des choix à faire quant aux espèces à privilégier.
Le slogan «plantez indigène» revient sans cesse et les interdictions de planter certaines espèces (laurelles par exemple) sont même décidées au niveau fédéral. Cet assaut contre tout ce qui est exotique est incompréhensible: la plupart des plantes à problèmes actuels sont des plantes indigènes: les piceas, avec le bostryche, les buis, avec la pyrale, les bouleaux et les hêtres, supportant mal le réchauffement et la sécheresse, pour n’en citer que quelques-uns. Certains arbustes indigènes (cornouiller sanguin par exemple) sont aussi très invasifs. Et la liste pourrait s’allonger…
S’il y a lieu de limiter l’extension de certaines plantes à problèmes (certains bambous, l’ambrosie, etc.), il ne faut pas tomber dans la paranoïa et faire la chasse à tout ce qui ne plaît pas à certains milieux écologistes ou officiels.
Actuellement, nous avons surtout une augmentation des températures qui fragilise certaines plantes indigènes, qu’il s’agira de remplacer par d’autres supportant ce changement. Les plantes dites «méditerranéennes» ou asiatiques (plantes neoclimatiques) sont faites pour supporter ces nouvelles conditions et l’on aurait tort de s’en priver. Un peu plus de variété dans l’assortiment ne fait pas de mal non plus. Les pépiniéristes connaissent ces plantes, au contraire de certains «décideurs» fixés sur des listes peu réalistes.
La situation actuelle, avec le réchauffement, l’industrialisation et l’augmentation de la population, va nous amener vers une atmosphère de plus en plus irrespirable. Les arbres sont les seuls à nous fournir les éléments essentiels à la vie: prélèvement du gaz carbonique et restitution de l’oxygène, évaporation d’eau rafraîchissant l’air, protection des sols, etc. … et tout cela gratuitement!
Plutôt que de se battre sur un choix incertain, mieux vaudrait se contenter simplement d’augmenter le nombre d’arbres, arbustes et conifères. Cela se fait déjà à Yverdon-les-Bains, où le Service des jardins plante de 300 à 400 arbres nouveaux chaque année depuis ces dernières années, avec de quarante à cinquante espèces différentes. Le choix se fait surtout par rapport aux conditions de terrain ou d’environnement régnant aux endroits choisis.
Il y a des arbres qui prospèrent mieux dans un terrain humide, d’autres qui ne le supportent pas. On l’a bien vu en 2022 avec la montée des eaux du lac qui a fait périr tous les merisiers plantés à la rue de Winterthour (photo ci-dessous à droite). Ils ont été remplacés par des chênes des marais qui s’adaptent aux terrains humides.
Ces choix porteront leurs fruits des dizaines d’années plus tard et sont de plus en plus importants.