Arnaud Vialatte et YS Féminin se sont donné les moyens de rêver
23 décembre 2024 | Textes: Lucas Panchaud | Photo: Lado-AEdition N°3858
Après une entame de saison quasi parfaite, les prochains mois seront décisifs pour Arnaud Vialatte et Yverdon. Bilan à la trêve avec l’entraîneur yverdonnois.
Investi dans son projet, Arnaud Vialatte l’est plus que personne. L’entraîneur d’Yverdon Sport Féminin a fait de son équipe et du bien-être des joueuses qui la composent une priorité absolue. La recette, concoctée par le Grandsonnois depuis son arrivée sur le banc d’YSF à l’aube de l’exercice 2023-2024, fonctionne à merveille.
En effet, après une première année frustrante sur le plan sportif, les Yverdonnoises caracolent en tête de LNB à la trêve et se dirigent tout droit vers une fin de saison où elles disputeront, selon toute vraisemblance, les barrages de promotion pour rejoindre la Women’s Super League.
«Nous avions procédé à plusieurs changements lorsque j’ai pris mes fonctions, non seulement tactiques et techniques, mais aussi sur le plan psychologique. Après discussion avec le groupe, nous nous étions fixé pour objectifs de regagner confiance d’une part, et de reprendre l’initiative du jeu à notre compte, en développant un football attractif d’autre part. La relégation à un échelon inférieur nous a donné l’opportunité de progresser plus rapidement sur certains aspects, comme la technique sous pression. Au fil des mois, les planètes se sont alignées», détaille celui qui officiait en tant que team manager de la première équipe masculine avant d’être nommé à la tête d’YSF.
Tout ne s’est pourtant pas déroulé selon ses plans initiaux, comme lorsque la Swiss Football League a décrété, à juste titre, la défaite sur tapis vert des Nord-Vaudoises lors du déplacement victorieux à Wil fin août. Ilona Guede et ses coéquipières ont alors été freinées dans leur élan. Arnaud Vialatte avoue d’ailleurs avoir passé quelques nuits sans sommeil une fois la décision tombée: «On met en place tellement de choses, on travaille d’arrache-pied avec l’ensemble du staff pour que le groupe fonctionne en harmonie et que cela puisse se traduire sur le terrain. Dès lors, c’est évidemment rageant qu’une telle inattention puisse se produire, surtout qu’elle venait de moi. J’en assume la responsabilité et les conséquences. Je suis évidemment le premier à récolter les compliments des observateurs, mais je dois aussi être prêt à reconnaître mes erreurs et recevoir les critiques négatives, c’est mon rôle avant tout.»
Ses protégées, soudées et conquérantes, ont immédiatement réagi à ce contre-coup, sans blâmer leur coach et ce, de la meilleure des manières, en remportant six victoires lors des six matches suivants. «Aucune joueuse ne m’a confronté ou ne m’en a tenu rigueur. C’est la force de ce groupe, tout le monde est dans le même bateau, relate l’ancien junior du FC Grandson-Tuileries, qui ne souhaite toutefois pas tirer de plans sur la comète. La saison n’est pas encore terminée, on aurait voulu être déjà sacrés champions à la trêve, malheureusement ce n’est pas le cas, même si l’avance est confortable. Si ces trois points perdus sur le tapis vert venaient à nous manquer ce printemps, je m’en voudrais énormément.»
Si tous les signaux sont au vert en championnat, YSF a également brillé en Coupe suisse, puisque les joueuses de la Cité thermale se sont hissées jusqu’en quarts de finale, lors desquels elles affronteront le FFV Basel le 15 février prochain. «Nous avions à cœur de briller lors de cette compétition. D’abord pour nous prouver à nous-mêmes notre valeur, mais aussi pour montrer aux sceptiques que cette équipe mérite de l’attention, poursuit le technicien. On sent que cela génère un autre engouement, que ça ramène du monde au Stade. J’adore le spectacle et vivre des émotions, et la Coupe réunit tout cela.»
Forcément, pour rester compétitives sur les deux tableaux le plus longtemps possible, les Yverdonnoises devront effectuer quelques ajustements durant la trêve. «En tant que coach, je sais où on doit prioriser notre attention et renforcer l’effectif, sans briser la dynamique de l’équipe. Il faut aussi penser à court et moyen terme, et ne pas intégrer des joueuses qui vont nous quitter dans six mois. Mon idée est de recruter, entre autres, des joueuses expérimentées, qui comprennent la philosophie du projet et peuvent encadrer nos jeunes éléments. J’aimerais pouvoir également réduire à peine le contingent, car on a ressenti sur certains entraînements qu’on était arrivés à pleine capacité.»