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Arnex ne veut plus de disco en son coeur

22 décembre 2010

La Cour de droit administratif et public devra trancher dans le différend qui oppose la Municipalité arnésienne au nouvel exploitant de l’établissement nocturne, qui veut ouvrir.

La discothèque au centre d’Arnex a porté de nombreux noms, surtout ces dernières années. Là, elle arbore encore l’enseigne du «Rimini Night».

La discothèque au centre d’Arnex a porté de nombreux noms, surtout ces dernières années. Là, elle arbore encore l’enseigne du «Rimini Night».

Des soirées endiablées sur le disco distillé avec passion au Cash-Box, en passant par les tubes dance et house qui ont embrasé le Why Not, la boîte de nuit du centre du village a fait la réputation d’Arnex-sur-Orbe bien au-delà des frontières du Nord vaudois depuis 1976 et sous bien des noms. Une vie nocturne dont les Arnésiens ne veulent plus, venus en nombre à l’audience de la Cour de droit administratif et public du Tribunal cantonal, qui s’est déroulée lundi après-midi, dans une salle de l’école. «On aurait dû faire un Conseil en même temps», entendait-on dans l’assistance.

Si à Genève les noctambules se sont rassemblés pour sauver leurs lieux de sortie, la levée de bouclier n’ira pas dans le même sens à Arnex. Cela dit, si les conditions d’autorisation sont remplies, il est tout à fait envisageable que les amateurs de virées nocturnes se bousculent à nouveau au milieu du village, dans un avenir assez proche, pour venir se trémousser dans la discothèque à trois niveaux.

Pour le moment, et c’est la raison du différend, la Municipalité n’a toujours pas délivré le permis d’exploitation nécessaire au nouveau locataire des lieux. Les problèmes de nuisances sont au coeur du conflit. «Il y a des plaintes depuis 30 ans», a assuré le syndic Max Debieux au juge cantonal Eric Brandt et à ses assesseurs. Les édiles locaux souhaitent, et ce depuis 2006 déjà, une nouvelle mise à l’enquête.

De l’argent déjà investi

Mais le nouvel exploitant a, lui, déjà entrepris des travaux de remise à jour et aux normes, pour un montant s’élevant entre 350 000 à 400 000 francs. D’où une certain incompréhension et impatience à pouvoir ouvrir les portes de la discothèque. Il a également déjà versé deux ans de loyer -soit 150 000 francs- à l’avance au propriétaire!

L’instruction s’est poursuivie dans les locaux de la flambant neuve et bien nommée -ce n’est pas une blague- «Tribunal Disco». La Cour a ainsi pu se faire une idée précise des améliorations apportées, mais aussi de ce qu’il reste peut-être à faire. Point crucial du dossier, une nouvelle étude acoustique, prenant en compte l’appartement et les studios situés dans la même bâtisse, est réclamée par Me Stefan Graf, l’avocat de la Municipalité. Les édiles locaux relèvent aussi le nombre de places de parc largement insuffisant à leurs yeux, occasionnant un stationnement sauvage qui gêne les habitants des environs, tout comme le bruit des clubbers à l’extérieur de l’établissement. «Et à présent, les gens iront fumer dehors», a encore souligné le syndic.

Défenseur de l’exploitant, Me Gilles Robert-Nicoud tenait tout de même à rappeler qu’ici, il n’est pas créé «quelque chose de nouveau, mais simplement un établissement est réouvert». Le coeur d’Arnex battra-t-il à nouveau, bon gré mal gré, au rythme des basses?

Manuel Gremion