Elio Rossi et ses fils Sébastien et Steve se sont réunis sous l’emblème du FC Valmont. Le trio y donne une autre dimension au mot «famille».
La famille Rossi a fait son retour sur les terrains avec les seniors de Valmont depuis le début de l’année. Un choix du cœur qui ne doit rien au hasard.
En effet, le FCV est l’ultime bastion où ont milité Sébastien et Steve, les deux fils d’Elio, durant leur parcours respectif en actifs, mais aussi le lieu où le dernier nommé a mis un terme à sa carrière d’entraîneur.
Un club qui leur a laissé de bons souvenirs, entre plaisir de taper dans le ballon et camaraderie. Rejouer tous ensemble constituait un vieux rêve, une ambition qu’ils nourrissaient depuis plusieurs années. C’est désormais chose faite, et le timing n’aurait pas pu être plus juste. «C’était maintenant ou jamais. On en parlait depuis quelque temps, on voulait vivre ça en famille au moins une fois. Le seul hic, c’est que je suis plus proche de la fin du match que du coup d’envoi», glisse Elio, blagueur.
Le trio, bien connu sur les pelouses nord-vaudoises, défend aujourd’hui les couleurs du club sis à Chamblon. Une réputation qui les précède jusqu’au sein du corps arbitral, eux qui sont régulièrement reconnus par les directeurs de jeu lors des contrôles de routine avant les rencontres.La preuve, s’il en fallait une, que lorsque les visages parlent d’eux-mêmes, la feuille de match devient un outil bien obsolète.
Chacun sa route
Avant de se retrouver au terrain des 5 Communes, chacun des trois Rossi a tracé sa propre route, porté par une passion du ballon transmise de père en fils, eux qui ont expérimenté des parcours aussi riches que différents.
Le vétéran, Elio, a connu une carrière de joueur dense, jalonnée de passages à Yverdon Sport, Grandson, Azzurri Yverdon et Champagne. Très vite, il s’est découvert une vocation d’entraîneur, qui l’a mené durant une décennie à la tête de formations comme Grandson, Azzurri Yverdon, Donneloye ou encore Valmont à sa grande époque. Une vie de terrain rythmée par les anecdotes et les rencontres, dont il ne manque jamais de rappeler les souvenirs marquants: «En 3e ligue, avec les Azzu, on jouait devant plus de 300 personnes tous les week-ends. C’était une période exceptionnelle où l’on était transcendés lors de chaque rencontre !»
Sébastien, lui, a été plus casanier. Son CV s’est presque entièrement construit du côté de Champagne. Il a ensuite connu Yvonand, puis Valmont, en dernier. «Mon arrivée au club s’est faite naturellement. J’avais quelques amis qui jouaient ici et surtout mon père qui était coach de la une. Il n’a pas fallu beaucoup de négociations pour que mon cœur devienne jaune et noir», sourit-il.
Quant à Steve, le cadet, c’est à Grandson qu’il a commencé, avant d’intégrer Team Vaud, à Yverdon, en M14 et M15. Une fois passé le cap des juniors, c’est Champagne qui l’a accueilli chez les actifs, puis Bonvillars, le rival voisin, où il a rejoint un groupe de copains et pris part à la promotion du club de la 5e à la 4e ligue, en 2018. Ces dernières saisons, l’histoire a continué de s’écrire sous la tunique du FC Valmont, où il a achevé son épopée en portant le brassard de capitaine de l’équipe fanion. «Sur la fin, j’avais juste envie d’allier plaisir et amis sur le terrain. La compétition, ça devenait fatigant», reconnaît le principal intéressé.
Quand la stratégie sort du vestiaire
Et non, tout ne tourne pas uniquement autour du ballon rond chez les Rossi. Car si les qualités du trio balle au pied ne font aucun doute, c’est désormais avec les mains qu’ils s’expriment avec le plus de passion. Leur nouvelle obsession? Le poker.
Tout a commencé peu après la fin de carrière d’Elio. À en croire son épouse, il devenait difficile à vivre à la maison. Privé de pelouse, d’adrénaline et de vestiaire, il lui fallait un nouveau champ d’évasion. C’est finalement Sébastien, son fils aîné, qui l’a initié au poker. Une révélation. Depuis, le tapis vert a remplacé les gazons du Nord vaudois, et les trois mousquetaires sont devenus inséparables autour des cartes.
Deux à trois fois par semaine, ils se retrouvent pour partager une partie et décompresser entre hommes. Chez les Rossi, le mot d’ordre reste le même, peu importe le jeu: la famille avant tout. «On essaie de passer le plus de temps possible ensemble selon les agendas de chacun. On continue de partir en vacances tous les quatre quand on peut. Ces moments-là, en tant que parents, c’est juste extraordinaire», confie Elio.
