Logo
Au cœur du Tour de Romandie
Une soixantaine de bidons sont préparés tous les matins par les membres du staff de l’équipe Groupama - FDJ. La quantité varie selon la température et les possibilités de ravitailler les cyclistes. ©Muriel Ambühl

Au cœur du Tour de Romandie

28 avril 2022 | Edition N°3195

Cyclisme - La centralité d’Yverdon constitue un atout majeur pour les équipes. Six d’entre elles ont établi leur camp de base à La Prairie et au Grand Hôtel des Bains.

Il est encore tôt, en ce mercredi matin, mais les préparatifs des bidons et des barquettes de pâtes vont déjà bon train au milieu des véhicules de l’équipe Groupama – FDJ, installés sur le parking de l’Hôtel La Prairie. Les préposés aux ravitaillements sont bientôt rejoints par les mécaniciens, qui ont une bonne heure et demie de travail devant eux avant de pouvoir prendre la route pour la Grande Béroche, d’où part la première étape du Tour de Romandie 2022. Si certains membres du staff ont déjà eu le temps de se promener au centre-ville et au bord du lac, d’autres n’ont encore rien vu d’Yverdon mais lorgnent sur les bains, dont ils ont entendu parler.

Le Nord vaudois n’a beau que voir passer les cyclistes, puisqu’il n’accueille aucun départ, ni arrivée d’étape pour cette 75e édition de la manifestation, la Cité thermale est une nouvelle fois un lieu incontournable pour l’hébergement des athlètes et des staffs. «Yverdon est un emplacement de choix, car il y a des sorties d’autoroute tout près, c’est une ville centralisée en Suisse romande, et tant La Prairie que le Grand Hôtel des Bains, avec lesquels nous travaillons depuis longtemps et qui connaissent donc les exigences, peuvent accueillir plusieurs équipes», détaille Violaine Sauty, cheffe de projet chez Chassot Concept, société chargée de l’organisation du TdR.

«C’est intéressant de travailler avec les équipes et les organisateurs», glisse-t-on sobrement du côté du Grand Hôtel des Bains, qui héberge Trek – Segafredo, EF Education – Easypost, Movistar Team et Lotto Soudal jusqu’à samedi (les quatre équipes se rapprocheront ensuite du Valais).

Des frites au menu
De l’autre côté de la route, Jean-Claude Vagnières accueille des équipes du Tour de Romandie depuis qu’il a repris La Prairie il y a huit ans. «L’hôtel le faisait déjà avant mon arrivée. La Suisse romande n’est pas grande et Yverdon est assez central. Cela permet aux formations d’avoir un point de chute durant la course, de ne pas devoir déménager constamment, comme c’est le cas pour le Tour de France.»

Et le propriétaire de l’établissement d’ajouter: «L’un des critères est que l’hôtel possède un restaurant. Les équipes décident de ce qu’elles veulent manger, même s’il est déjà arrivé que certains viennent avec leurs propres cuisiniers. Ce sont toujours un peu les mêmes repas qui sont requis, du porridge, des pâtes, de la viande blanche le soir, mais cette année, on a aussi eu une demande pour des frites! Peut-être que c’est parce qu’on accueille l’équipe belge d’Intermarché – Wanty – Gobert Matériaux…»

Les cyclistes du Tour de Romandie sillonnent la région, ces jours. Le départ (à 13h20) et l’arrivée de l’étape de jeudi se fera à Echallens. ©Champi

La commande détonne avec le régime alimentaire habituel des cyclistes, mais elle rappelle également une anecdote à Jean-Claude Vagnières: «Au cours de ma jeunesse, j’ai côtoyé l’ancien cycliste professionnel Jacky Bovay dans les champs de Treycovagnes, où nous avons grandi. Comme il était censé faire attention à ce qu’il mangeait, il me donnait un peu d’argent pour que j’aille discrètement lui acheter du chocolat.» Ce qui n’a pas empêché l’athlète de prendre part au Tour de France à deux reprises.

Si La Prairie accueille parfois des pointures durant la Tour de Romandie, telles que le Britannique Christopher Froome ou le Suisse Stefan Küng, l’hôtel n’en gagne que peu en visibilité. «Il y a quelques personnes qui viennent regarder les mécaniciens à l’œuvre ou voir s’ils aperçoivent des coureurs, mais c’est tout.»

Et certains clients habitués des lieux, comme Jean-Pierre, apprécient tout particulièrement l’effervescence qui y règne durant cette période de l’année: «Voir ces jeunes cyclistes tout fins se préparer à fournir de tels efforts, c’est incroyable!» De quoi permettre à Yverdon d’avoir le cœur qui bat pour le Tour de Romandie.

Muriel Ambühl