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Au revoir, cher lac de Neuchâtel!

25 mai 2012

Voile – Considérés comme les Formule 1 des lacs, les M2 ne s’affronteront pas dans la région, cette saison. Pour offrir une nouvelle dynamique au Safram TeamWork M2 Speed Tour, les organisateurs ont décidé de faire voir du pays aux équipages engagés, qui ont débuté leur championnat… en mer!

Bol d’Or Mirabaud 75e, barré par le régional Olivier Schenker, a fait le spectacler en Méditerranée.

Bol d’Or du lac de Neuchâtel, Grand Prix de Grandson. Ainsi débutait, ces dernières années, la saison des M2, ces catamarans high-tech considérés comme les Formule 1 des lacs. Le week-end dernier, la septième édition du Safram TeamWork M2 Speed Tour a commencé par le Grand Prix de Méditerranée et le Raid de Porquerolles, disputés en mer. Trois épreuves suivront sur le Léman, avant deux étapes en Italie pour terminer. Le championnat a pris une dimension internationale. Et dit «au revoir» au lac de Neuchâtel.

«C’est un peu frustrant: on aime bien notre lac. Mais on suit le mouvement et la décision des organisateurs», glisse Olivier Schenker, de Grandson, propriétaire et skipper de Bol d’Or Mirabaud 75e. Didier Pfister, d’Yverdon, qui barre KSR, étaye: «Sur le lac de Neuchâtel, le vent est plus régulier. Ça changeait du Léman et c’était sympa de voir tous ces bateaux près de chez nous.» Co-propriétaire du même voilier, Luis Sanjuan est également président de la commission technique de l’AM2, l’association qui gère le championnat. «Pour ne pas lasser, il faut se renouveler. Le nouveau programme a été établi pour redynamiser la compétition», explique-t-il.

Des lacs à la mer

Et c’est ainsi que les Formule 1 des lacs ont commencé par en découdre en mer. «Naviguer au large de Hyères, c’est mythique, souligne Luis Sanjuan. Et c’est beau de voir ces bateaux en mer!» Mais sont-ils vraiment faits pour ça? Didier Pfister partait sceptique. «En fait, j’ai été surpris en bien. Cela reste des voiliers de lac, mais dans des épreuves comme celles qui étaient prévues, pas trop au large, ils se comportent également bien en mer», explique-t-il.

Pourtant, tout ne s’est pas passé comme prévu pour son équipage et lui, deuxièmes du championnat l’an dernier et passés à deux doigts du sacre. Après avoir remporté la manche d’entraînement du Grand Prix de Méditerranée («mais ça ne servait à rien», rigole le skipper), KSR a vécu cinq bonnes manches, mais lors de la sixième, une poulie a cassé. Il a fallu réparer, hors de l’eau, et quand cela a été fait, c’était trop tard pour prendre part au Raid de Porquerolles. Une occasion de perdue pour engranger de précieux points. «Avec cela, c’est toute la saison qui est compromise, affirme le skipper. Désormais, nous allons tout faire pour terminer dans le top cinq.»

Grosse prise de risques

De son côté, Olivier Schenker ne se lasse pas de répéter qu’il aime quand le vent est soutenu. En mer, il a été servi. Et il en a profité. Quatrième du Grand Prix, il a pris la deuxième place du Raid de Porquerolles, au prix d’une grosse prise de risques. «Nous, on n’a pas peur de se faire des bleus. On va attaquer toute la saison, on ne va rien lâcher!», claironne-t-il. Troisième au général, Bol d’Or Mirabaud 75e aura pour objectif de maintenir ce rang. «Mais ce ne sera pas évident. Sur certains bateaux, il y a trois professionnels, tandis que nous sommes tous des amateurs!», précise le skipper, ravi de son début de saison.

La suite, ce sera donc sur le Léman. Puis sur le lac de Garde. Beaucoup de boulot en perspective pour les participants. «Cette année, avec le nouveau programme, on monte, on démonte et on remonte le voilier sans arrêt», note Olivier Schenker. La motivation tient notamment à la perspective de participer au Centomiglia, mythique épreuve transalpine.

A défaut de faire le spectacle à domicile, les navigateurs nord-vaudois qui s’éclatent sur leurs M2 découvrent de nouveaux horizons. «Et il n’est pas impossible que le championnat repasse, ces prochaines saisons, par le lac de Neuchâtel», prédit Luis Sanjuan. Les M2 n’ont pas dit «adieu» au Nord vaudois. Ce n’est qu’un au revoir.

Lionel Pittet