La députation du Nord vaudois a fait bloc pour soutenir une résolution de Mathilde Marendaz visant à limiter les conséquences de la fermeture de la halte CFF de Champittet.
La suppression de cette halte liée aux grands travaux d’entretien du réseau ferroviaire romand avait suscité une première intervention le 4 juin dernier à l’heure des questions du parlement vaudois. Elle a «remis la compresse» dans la foulée avec une résolution déposée le 11 juin, mais débattue seulement mardi, le Grand Conseil croulant sous la matière.
La députée de Mézery-près-Donneloye a rappelé que cette mesure de suppression temporaire «affectera la fréquentation du gymnase d’Yverdon, la HEIG-VD et le centre Pro Natura, trois institutions importantes de la région, qui devront recourir à une ligne de bus déjà saturée ce qui pourrait encourager certains à recourir à des moyens motorisés».
Mesures compensatoires
Mathilde Marendaz comprend bien le choix de privilégier les 650 voyageurs quotidiens en direction de Lausanne qui comptent sur la correspondance à Yverdon. Mais elle souhaite que des mesures soient prises pour réduire l’impact de cette fermeture dans sa durée – pour le moment prévue pour 2 à 4 ans – en attendant sa réouverture ainsi que des mesures de compensation supérieures à celles envisagées par le Conseil d’Etat. Soit l’ajustement de la grille horaire du gymnase et de la HEIG-VD, et l’introduction de liaisons de bus plus directes entre ce site et la gare aux horaires de pointe.
La députée du groupe Ensemble à gauche/POP a obtenu le soutien de son collège Jean-Daniel Carrard au nom du groupe PLR qui a insisté pour que cette suppression de halte ne soit pas «du provisoire qui dure, un grand classique». Pour le Vert de Mathod Théophile Schenker, «si elle s’explique, cette suppression pour une longue durée n’est pas anodine et difficile à comprendre pour ses utilisateurs. Le flou sur la durée de la mesure est problématique». Quant à l’UDC de Cronay, Fabrice Tanner, il a relevé la «nécessité de trouver des solutions de substitutions.»
De gros travaux de rattrapage
En charge du dossier mobilité, Nuria Goritte n’a pas nié le problème, bien au contraire. Elle a a rappelé que le Conseil d’Etat dénonce cette situation depuis plusieurs mois : «les retard pris dans les investissements en matière d’entretien du rail en Suisse romande pèsent lourd. On ne peut pas se passer d’entretenir le rail, de moderniser nos infrastructures notamment pour des raisons de sécurité. Ces travaux vont devoir se dérouler entre 2024 et 2030. Le rattrapage est tel qu’on aura un cumul de chantiers qui va entraver le passage des trains. Cette situation a nécessité un nouvel horaire qui est le plus grand bouleversement d’horaires depuis rail 2000. »
Péjoration provisoire
La Conseillère d’Etat relève le fait que «d’habitude les nouveaux horaires sont introduits pour améliorer la situation. Ici, on est dans des horaires de chantier pour en limiter les impacts négatifs qui ont des effets regrettables en particulier sur la ligne du pied du Jura». Elle rappelle que l’horaire prévu résulte d’un gros travail des cantons auprès des CFF pour obtenir des améliorations. «Nous avons été très clairs, poursuit-elle, la péjoration de la desserte doit être provisoire. Nous avons exigé un examen de réintroduction des dessertes au fur et à mesure de l’évolution des chantiers.» Elle a ajouté qu’il était prévu des dessertes en bus additionnelles pour limiter les péjorations. La résolution a été adoptée par 111 oui, 1 non et 8 abstentions.