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Avec la synchro, elle a trouvé son rythme
© Gabriel Lado

Avec la synchro, elle a trouvé son rythme

25 mars 2022

Ancienne patineuse artistique, Nora Méan n’était pas loin de ranger ses lames, minée par les blessures. Mais une discipline peu connue en Suisse romande a convaincu la Tapa-Sabllia de 21 ans de poursuivre.

Et dire qu’il n’y a pas si longtemps, Nora Méan n’aimait ni les suites de pas ni le sport d’équipe… Pourtant, en découvrant la «synchro», l’ancienne patineuse artistique a changé d’avis: «Ce n’était pas gagné, mais j’ai appris à apprécier les suites de pas qui m’ennuyaient un peu en individuel. Je préférais les sauts! Mais là, on doit s’adapter aux autres, s’aligner, ce qui rend les pas hyper-intéressants.» Les autres, ce sont ses onze coéquipières du Team Volcano (lire encadré), avec qui elle évolue sur la glace.

«J’ai fait de la compétition individuelle jusque vers mes 16 ans, mais plusieurs blessures consécutives ont ensuite freiné mon avancée. J’avais l’impression de stagner, explique la Tapa-Sabllia de 21 ans. J’ai été contactée sur Instagram par une des filles du Team Volcano, qui cherchait du monde. Je ne savais pas trop si j’avais envie de me lancer là-dedans, mais j’ai décidé d’aller assister à un entraînement.»

Elle se rend alors à Lausanne, et ce qu’elle voit la convainc. «Je n’avais plus rien à donner au patinage artistique, mais cela aurait été dommage de raccrocher les patins, souligne celle qui a découvert la discipline à l’âge de 6 ans, en assistant aux cours que prenaient sa sœur et une amie au CPA Yverdon. Quand j’ai vu le Team Volcano, je me suis dit que les exercices avaient l’air chouettes et j’ai apprécié l’ambiance qu’il y avait entre les filles.» C’était il y a deux ans et, depuis, Nora Méan n’a plus décroché.

«Lorsque je suis en stage, je négocie toujours pour ne pas devoir travailler le soir les jours où j’ai l’entraînement, glisse l’étudiante en deuxième année de Bachelor en soins infirmiers. Et jusque-là, ça n’a pas posé de problèmes.» Même en pleine pandémie, la Nord-Vaudoise a tenu bon: «On a été jetés dans le bain avec le Covid. On s’est retrouvés à travailler plutôt qu’à aller aux cours, mais cela a été riche en apprentissages. Et j’ai continué à suivre les entraînements avec le Team Volcano, même si on n’a parfois pas eu d’autre choix que de faire des séances à distance, en ligne.»

Depuis que les entraînements normaux ont repris, Nora Méan se rend à la patinoire entre deux et quatre fois par semaine, en fonction du temps de glace que le Team Volcano parvient à obtenir. «C’est une grande bataille, la glace, à Lausanne…» Et si, au début, elle avait beaucoup de peine à compter la musique en patinant, la sportive d’Yvonand sait qu’elle a trouvé la formule qui lui convient. «En voyant mon niveau stagner à cause des blessures, j’ai eu peur que ce soit la fin. Mais là, j’ai retrouvé la motivation de quand j’étais petite. Et après avoir passé quinze ans sur les patins, ça aurait été dommage d’arrêter.»

 

Le stress des compétitions, Nora Méan adore

 

Nora Méan croyait avoir découvert le patinage synchronisé avec le Team Volcano, mais sa maman lui a rappelé le contraire: «Elle m’a dit que le club de Neuchâtel était venu faire une démonstration à un gala du CPA Yverdon, mais je ne m’en souvenais pas.» Il faut dire que la discipline est peu connue en Suisse romande, Lausanne et Neuchâtel étant actuellement les seuls clubs de ce côté-ci de la Sarine.

«Au Team Volcano, nous concourons en catégorie mixed age, car il y a des filles de 15 à 22 ans dans l’équipe. Et malgré ça, nous avons des problèmes d’effectif cette année.» Les formations doivent en effet se présenter à douze sur la glace, ce qui représente la totalité des patineuses de l’équipe lausannoise. «Nous n’avons pas de remplaçantes, du coup on peut vite se retrouver embêtées. Lors de notre dernière compétition, à Widnau, deux filles externes ont accepté de venir compléter le groupe, sinon on n’aurait pas été assez. Le recrutement est compliqué…»

Le Team Volcano participe généralement à trois compétitions par année, des moments que Nora Méan apprécie malgré la pression. «Je suis quelqu’un de très stressé, mais j’adore ce stress. Et j’aime l’organisation millimétrée qu’il y a en concours. En plus, dans notre équipe, on est bien encadrées, et être poussée à me surpasser me plaît.» Les Lausannoises ont ainsi battu leur meilleur score lors de la compétition de Widnau (photo), début mars, et tenteront de faire mieux encore les 1er et 2 avril à Bâle. Mais avant cela, Nora Méan participera au gala du CP Morges, ce samedi, club auquel elle est affiliée depuis plusieurs années et au sein duquel elle donne parfois des cours. Et comme le thème de la soirée s’intitule «Flash Back», quoi de mieux que d’y présenter un numéro avec d’anciens patineurs?

Muriel Ambühl