Avec Octobre rose, la lutte contre le cancer du sein se poursuit
1 octobre 2024 | Textes: Lena VulliamyEdition N°3799
Dans le Nord vaudois comme ailleurs, divers services et associations se mobilisent durant le mois d’octobre pour la prévention et la sensibilisation autour du cancer du sein.
Une femme sur huit développe un cancer du sein en Suisse, 6500 cas sont détectés et 1400 décès sont recensés chaque année, faisant de cette maladie la principale cause de mortalité pour la femme. Ces chiffres de l’Office fédéral de la statistique justifient – s’il le fallait – l’inscription d’Octobre rose dans le calendrier cette année encore. Notons toutefois que si le nombre de cancers augmente, le nombre de décès recule, grâce notamment à la prévention. De quoi motiver les troupes à continuer à faire de ce mois d’automne celui de la campagne contre le cancer du sein, comme c’est le cas depuis 1985.
Côté médical, les différentes techniques pour détecter la maladie se développent: mammographie, tomosynthèse, biopsie, IRM ou, plus récemment, l’angiomammographie (technique d’exploration de la glande mammaire) sont utilisées. Le corps médical est unanime: se faire dépister est primordial.
De l’importance de la prévention
Dans le canton de Vaud, avec la Ligue vaudoise contre le cancer, le dépistage est opéré de manière systématique pour les femmes entre 50 et 69 ans, car le risque augmente avec l’âge. Or, plus de 20% des patientes ont moins de cinquante ans. Il faut dire que la majorité des femmes développant un cancer n’avaient pas de risque familial connu. Notons aussi que plus la maladie est connue tôt, plus les chances de guérison sont grandes, d’où l’importance de la palpation.
Selon la Ligue suisse contre le cancer, les causes spécifiques du cancer du sein ne sont pas connues, mais il existe tout de même des facteurs. Outre les prédispositions génétiques et les antécédents familiaux, le surpoids, des influences hormonales ou une mauvaise hygiène de vie peuvent favoriser le développement d’un cancer. Les spécialistes médecins recommandent ainsi de manger équilibré, de pratiquer une activité sportive régulière et d’éviter les excès d’alcool et de tabac. Le Canton de Vaud a d’ailleurs publié une brochure à ce sujet.
Se faire accompagner pendant la maladie
Si l’aspect médical se doit d’être à la pointe, l’accompagnement psychologique et pratique de la patiente est tout aussi nécessaire. «L’équipe médicale fait un super travail, mais le mental a beaucoup aidé à ma rémission», raconte Assya Gendre, présidente de l’association La Cassya (lire ci-contre). C’est pourquoi il est proposé aux patientes des Etablissements hospitaliers du Nord vaudois (eHnv) des consultations en sénologie (spécialité qui permet de prévenir, dépister et soigner les pathologies du sein comme le cancer) avec l’infirmière Sandra Narçon, ainsi que des rendez-vous avec l’assistante sociale Nadia Binotto Wälchli, rattachée à la Ligue vaudoise contre le cancer. Cette dernière va principalement répondre aux questions administratives liées aux assurances et à l’emploi. «Je peux faire appel à l’avocat de la Ligue si j’ai l’impression que le droit du travail n’est pas respecté», explique l’assistante sociale. Car l’incertitude de pouvoir retrouver son emploi génère un stress supplémentaire, confirme Assya Gendre, soulignant la chance que son poste ait été préservé jusqu’à son retour. Nadia Binotto Wälchli va offrir un soutien dans plusieurs autres domaines: «Il y a aussi l’organisation familiale qui est chamboulée, des transports à organiser pour les séances de radiothérapie à Lausanne ou un budget à élaborer. Je réponds aussi aux proches qui parfois prennent le relais administratif».
Et après?
Une problématique soulevée par les acteurs du domaine est l’après-maladie, notamment dans le monde du travail. «Un an après ma rémission, j’avais encore des douleurs aux articulations liées à la chimiothérapie. On peut aussi avoir des problèmes de concentration, des rendez-vous médicaux», témoigne Assya Gendre. «Il faut que les entreprises soient sensibilisées à cela».
La palpation, geste salvateur
Pour pouvoir traiter un cancer du sein le plus tôt possible, il est primordial de faire de l’autopalpation. Voici les recommandations de base d’Affidea. Premièrement, réaliser l’autopalpation à raison d’une fois par mois et également après la ménopause, sachant que le moment idéal se situe entre le 2e et le 3e jour après le début des règles. Il suffit de soulever le bras et d’observer le sein et l’aisselle, ainsi que le pli mammaire à l’affût d’une altération visible. À l’aide du bout des doigts, en appliquant du gel douche ou une huile de massage, palper délicatement les seins du bas vers le haut, en partant du mamelon vers l’extérieur, en formant des cercles avec le bout des doigts. Examiner les seins en recherchant un signe de creux ou de nodules, de rougeurs ou d’autres changements visibles ou ressentis de la peau, ou autres modifications anormales de l’aspect des mamelons.
Si l’un de ces symptômes est observé, il faut prendre contact avec son gynécologue.