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Baulmes s’est présenté avec deux équipes!

7 mai 2012

Football – 1re ligue – Alors que l’heure du coup d’envoi entre YS et Baulmes approchait, et que Metin Karagülle ne voulait pas jouer, le reste du comité a convoqué les vétérans! Récit d’une journée de folie, conclue par la victoire d’YS (2-1).

Wilfried Loizeau et ses coéquipiers ont fait bloc autour de leur président Metin Karagülle, lequel a finalement décidé une heure avant le coup d’envoi que le match aurait bien lieu.

«Non, nous ne jouons pas. J’attends le mail de démission de Julien Cuérel pour donner le feu vert à l’équipe. Pour l’instant, nous sommes en train de manger à Echallens et nous attendons la suite. Tranquillement.» Metin Karagülle semblait déterminé à ne pas se présenter au Stade Municipal samedi en fin d’après-midi. Alors que les premiers spectateurs prenaient place dans les tribunes, sans rien savoir de ce qui se tramait en coulisses, les joueurs faisaient bloc autour de leur président. Une partie des joueurs, comme espéré par le comité, ou tous? Tous, sans exception. A une heure du coup d’envoi, clairement, le FC Baulmes n’allait pas jouer ce match. Un dialogue téléphonique a même eu lieu entre Metin Karagülle et le syndic Julien Cuérel, membre du comité mis en cause par le président pour son «ingérence dans le domaine sportif». Son résumé? «Julien, tu démissionnes? Non? Alors, adieu». Voilà pour l’ambiance en coulisses.

Des vétérans prêts à jouer

Julien Cuérel, soutenu par tout le reste du comité, lequel ne supporte plus «les mensonges, les coups par derrière et l’ambition personnelle» du président, n’entend pas démissionner, ne voyant pas bien les raisons qui le pousseraient à le faire. Comme mesure d’urgence, le comité a alors décidé de… convoquer l’équipe des vétérans! Une dizaine d’entre eux a ainsi répondu à l’appel, se présentant en temps et en heure pour jouer, avec leur sac de football. A peine venue l’heure de mettre les protège-tibia qu’arrivaient les joueurs du FC Baulmes, finalement autorisés à entrer sur le terrain, «par respect pour le football», selon leur président. Ludovic Valente, nommé entraîneur-joueur, a donc effectué sa causerie et envoyé ses troupes batailler pour remporter une victoire importante pour le maintien. Les vétérans se sont eux rendus en tribune, tout comme le comité in corpore. Ils ont pu assister à l’ouverture du score de Youssef Wissam, suite à un débordement de Christopher Nzinga et, surtout, au regroupement symbolique suite à ce but. Tous les joueurs, sans exception, se sont précipités vers Metin Karagülle, l’assurant de leur soutien et de leur fidélité.

La suite? Le comité exige toujours la démission de Metin Karagülle, lequel veut plus que jamais le départ de Julien Cuérel et a les joueurs avec lui. Le FC Baulmes jouera-t-il à Martigny mercredi? Qui aura le dernier mot? A Baulmes, la guerre des chefs a pris le dessus sur le jeu.

Timothée Guillemin

Yverdon Sport s’est imposé in extremis dans ce derby nord-vaudois complètement fou dans ses coulisses

Le FC Baulmes n’a cédé que dans le dernier quart d’heure

Face à la lanterne rouge du classement de 1re ligue, face à une équipe en crise, face au FC Baulmes, Yverdon Sport devait gagner, samedi dernier, au Stade Municipal. Les protégés de Junior Santos y sont parvenus, in extremis, grâce à deux buts inscrits dans le dernier quart d’heure. Mais ce fut dur, très dur, malgré le fait que leurs adversaires ont évolué à dix pendant cinquante minutes. «Baulmes nous a offert une belle opposition, relevait le capitaine Mustafa Sejmenovic. Mais quand même: on a tendance à se mettre tout seuls des bâtons dans les roues.»

La partie n’avait pas si mal commencé. Face à un FC Baulmes qui a mis du temps avant d’entrer dans le match, les locaux ont d’entrée dominé sans partage. Mais une certaine maladresse les a empêchés d’ouvrir la marque dans les dix premières minutes de jeu. Pire: alors que leurs adversaires sortaient de leur camp pour la première fois, ou presque, un mauvais contrôle d’Anthony Ciavardini a permis au FC Baulmes de se créer une occasion inespérée. 0-1.

Les visiteurs ont alors défendu. A onze, puis à dix après l’expulsion d’Onur Demircan, sans flancher, sans laisser d’espace, sans rechigner à l’effort. En face? «Nous parcourions les soixante premiers mètres sans problème. Et les trente derniers, on n’y arrivait pas», soulignait Mustafa Sejmenovic au terme de la partie. «Nous n’avons pas réussi à utiliser la largeur et la profondeur du terrain», déplorait l’entraîneur Junior Santos, qui soulignait également la pugnacité des Baulmérans. Il y a bien eu quelques rares occasions (52e, Douillard; 62e, Correia), mais dans l’ensemble, la possession de balle yverdonnoise est restée stérile.

Incapables de faire bouger le bloc-équipe adverse, les joueurs de la Cité thermale s’en sont remis à tenter de mettre l’un des leurs sur orbite, dans le dos de la défense. Sans succès. Les Yverdonnois ont tout de même réussi à concrétiser leur domination, en fin de match, assurant l’essentiel: les trois points. Mais pour cet Yverdon Sport, privé de quelques joueurs importants (Mehdi Benhaddouche, Flavio Chioda, Jean-Michel Monteiro), rien n’est facile.

Yverdon Sport – FC Baulmes 2-1 (0-1)
Buts: 10e Wissam 0-1; 75e Wellington 1-1; 84e Sejmenovic 2-1.
Yverdon: Da Silva; Jesus, Sejmenovic, Rossé, Ciavardini (61e Martini); Mayila, Abdelali; Dahmani (41e Correia (88e Vucanovic)), Douillard, Wellington, Talbi. Entraîneur: Junior Santos.
Baulmes: Ondrejicka; Demircan, Felipe, Levrand, Arona; Loizeau; Nzinga, Mani, Pekic, Tavares (59e Suljic); Wissam (76e Valente). Entraîneur: Ludovic Valente.
Notes: Stade Municipal, 1200 spectateurs. Arbitrage de Damir Omerovic, qui avertit Demircan (26e, jeu dur), Abdelali (42e, jeu dur), Martini (90e, antijeu) et expulse Demircan (39e, deuxième avertissement pour jeu dur). 40e: coup-franc d’Abdelali sur la latte.
Lionel Pittet