Football – Promotion League – Les Bavoisans ont montré à Yverdon Sport ce que le mot «derby» signifie, samedi. Score final 4-1. Une correction pour l’exemple, en bonne et due forme.
Après la prestation plus que convaincante de ses deux poulains, Bekim Uka a décidé de rappeler, tour à tour, Aziz Demiri (85e) et Adrian Alvarez (90e) pour suivre la fin du match à côté de lui, sur le banc. Le premier s’est alors fendu d’un «Merci, Monsieur Alvarez» à son coéquipier. Le demi offensif bavoisan l’a dit avec le sourire, bien sûr, mais il y avait beaucoup plus que de l’humour dans cette phrase. Ces trois mots témoignaient de toute l’importance que représente, à Bavois, le derby contre Yverdon Sport. «Alva» n’y avait encore jamais goûté, mais l’ailier droit avait bien compris que cette rencontre n’avait rien de conventionnelle. Alors, samedi, il a sorti son tout meilleur football, celui qu’il garde pour les grandes occasions et qui fait de lui un joueur tellement imprévisible. Et c’est tout Bavois qui a pu l’en remercier. Score final 4-1, une véritable démonstration.
«Le président est venu nous parler, cette semaine à l’entraînement, racontait l’auteur du 1-0, impliqué sur les quatre réussites de son équipe. Sa voix tremblait presque. On a senti l’émotion dans ses paroles, que la venue d’Yverdon représente énormément pour lui. Ce genre de choses, ça ne peut pas laisser indifférent. En tout cas, pour ma part, ça m’a beaucoup touché.»
La belle histoire d’amour
Muamer Zeneli, aussi, avait des choses à dire aux Yverdonnois. Les supporters visiteurs, qui n’ont pas vraiment le Kosovar dans le coeur, ont bien tenté de le sortir de son match, à coup de moqueries et d’insultes -rien qui ne soit pas commun au bord d’une pelouse. L’ailier gauche n’a pas manqué de leur répondre, et de la meilleure des façons : en s’exprimant sur le terrain. Là, si ce n’est peut-être son pendant sur l’aile droite, sur lequel tout a été dit, Zeneli n’a pas eu son pareil.
Alvarez et Zeneli : 4 sur 4 Non, personne n’a su s’élever au niveau de celui qui est également impliqué sur tous les buts bavoisans. Il a botté le corner du 1-0 ; transformé le penalty sur le 2-0 ; enrhumé son défenseur d’un dribble magique avant de trouver la tête de Yannick Bovay pour le 3-0 ; et, finalement, tiré le coup-franc que personne n’a dévié pour conclure la marque. Bref, le match parfait pour un joueur qui fait bien plus que dépanner les absences offensives du FCB et dont la saison, jusqu’ici, frise le génial.
Un mot sur Yverdon Sport pour finir ? On va être dur, mais la prestation des hommes d’Anthony Braizat était indigne d’un tel événement. YS a déjà démontré avoir de la peine à se faire mal dans les matches importants, et le carnage des Peupliers n’a fait que renforcer ce défaut. Face aux guerriers bavoisans, qui avaient préparé ce match comme une finale, Aurélien Chappuis et les siens n’étaient simplement pas prêts. Ils ont pris l’eau en tout juste vingt minutes (3-0 à la 21e), sans que cela ne soit volé et sans que personne ne montre une quelconque réaction. «Une faute impardonnable», selon Mario Di Pietrantonio, président du club. Les Yverdonnois peuvent, à raison, s’inquiéter de passer une très mauvaise semaine. Car, s’il y a un coeur dans le Nord vaudois, ce n’est pas dans la capitale qu’il bat, mais bien à Bavois.
Bavois – Yverdon Sport 4-1 (3-1)
Buts : 3e Alvarez 1-0 ; 15e Zeneli, pen. 2-0 ; 21e Bovay 3-0 ; 38e Cissé, pen. 3-1 ; 65e Zeneli 4-1.
Bavois : Enrico ; Kurtic, Le Neün, Bülher, Cuénoud ; Beynié, Bovay, Demiri (85e Zali); Alvarez (90e Seipi), Ouattara (71e Ouattara), Zeneli. Entraîneur : Bekim Uka.
Yverdon : Da Silva ; Reis, Rossé, De Pierro, Tavares ; Chappuis, Doumbia, Caselei (75e Lahiouel); Eleouet (64e Rushenguziminega), Cissé, Deschenaux (58e Marazzi). Entraîneur : Anthony Braizat.
Notes : Terrain des Peupliers, 788 spectateurs. Arbitrage de Marco Rothenfluh, qui avertit Reis (21e, réclamations), Bovay (23e, jeu dur), Cuénoud (58e, antijeu), Tavares (64e, antijeu), Kurtic (67e, jeu dur), Chappuis (78e, antisportivité).