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Bio Suisse passe à l’offensive
La ferme de Sarah et Olivier Challandes a été choisie par Bio Suisse pour lancer sa campagne. © Michel Duperrex

Bio Suisse passe à l’offensive

14 septembre 2023

Agriculture – Le label au bourgeon a choisi la ferme de Sarah et Olivier Challandes, à la Mauguettaz, pour présenter sa nouvelle stratégie nationale. 15’000 hectares de grandes cultures bio manquent encore.

«L’Offensive Grandes cultures» débute sur un champ d’Yvonand, dans le hameau de La Mauguettaz. Non, il ne s’agit pas du scénario d’un film de guerre, mais bien de la stratégie choisie par Bio Suisse. Et c’est justement dans le Nord vaudois que le label au bourgeon a voulu lancer l’offensive.

Il faut dire que la région possède un atout non négligeable: la ferme Challandes, dirigée par Sarah et Olivier, véritable exemple en matière d’exploitation biologique. Sarah Challandes est membre du comité de Bio Vaud depuis 2022 et s’est reconvertie en 2019. «Bon, on a quand même attendu que les parents soient prêts avant de lancer la reconversion!» sourit la Nord-Vaudoise devant les journalistes venus de toute la Suisse pour cette grande annonce. Une blague inoffensive, mais qui trahit une réalité: les paysans sont encore nombreux à voir d’un mauvais œil la culture biologique.

500 paysans à convaincre

C’est pour contrer cet état de fait que Bio Suisse lance son offensive. L’objectif affiché est clair: le label cherche 15’000 hectares supplémentaires pour satisfaire la demande du commerce de détail. Pour y arriver, il faudra convaincre environ 500 paysans de passer au bio. Un sacré défi. Mais Bio Suisse compte sur les avantages du mode de culture non conventionnel, soit un marché en pleine expansion, et des prix de vente bien plus élevés pour les producteurs.

Un exemple directement venu du terrain: Pour 100 kilos de betteraves, le prix en agriculture conventionnelle est d’environ 50 francs, contre près de 170 pour le bio. Certes, les prix de production sont eux aussi plus élevés, mais, selon Bio Suisse, la reconversion permet de toucher un autre marché, en pleine expansion. Et les deux années que dure le passage du conventionnel au bio, qui pourraient rebuter certains producteurs, sont contrebalancées par la présence du label Bourgeon en reconversion, qui se traduit déjà par une hausse des prix de vente avant même la reconversion terminée.


«L’écologie est une tendance sur le long terme»

Ce n’est pas un hasard si Bio Suisse a décidé de dévoiler son «Offensive Grandes cultures» sur le sol nord-vaudois. «La Suisse romande est une des régions où le potentiel de reconversion bio est le plus élevé, explique David Herrmann (photo), répondant médias de Bio Suisse. Actuellement, sur Vaud, 396 exploitations possèdent le label Bio Bourgeon. Cela représente 16,3% des terrains agricoles du canton, un peu en dessous de la moyenne nationale (ndlr: qui se situe à 18%).»

David Hermann, répondant médias de Bio Suisse, estime que la Suisse romande est une des régions où le potentiel de reconversion bio est le plus élevé. © Michel Duperrex

Parmi ces paysans vaudois qui ont choisi le bio, il y a évidemment Sarah et Olivier Challandes, qui ont été choisis par l’organisme suisse pour accueillir sa conférence de presse. «La ferme Challandes a effectué sa reconversion il n’y a pas si longtemps, n’est pas endettée et est une grande exploitation. C’est vraiment un modèle pour les agriculteurs qui voudraient passer à la culture biologique.»

Le couple de La Mauguettaz a-t-il fait des émules depuis le lancement de l’«Offensive Grandes cultures», il y a quelques semaines? «C’est encore trop tôt pour le dire, indique David Herrmann. De toute façon, les résultats se mesureront sur le long terme. L’écologie est une tendance qui va rester.»


Les produits recherchés par Bio Suisse

Label Bio Suisse Bourgeon et label reconversion:

Blé panifiable, betterave sucrière, toutes les légumineuses à graines fourragères, fourrages grossiers, blé fourrager et maïs grain.

Uniquement Label Bio Suisse Bourgeon: 

Oléagineux (surtout tournesol, ainsi que colza et lin) et légumineuses alimentaires.

Massimo Greco