Suchy – Après quelques péripéties administratives à Bâle, cinq ruminants polonais sont arrivés jeudi avec plus de deux heures de retard.
«Ah tu n’es pas au courant Michel? Les animaux ne sont pas encore là. On attend le feu vert du vété», annonce Heidi Binggeli, secrétaire de l’association Bison d’Europe de la forêt de Suchy, à son collègue. Avant d’insister: «Ce n’est pas une blague! Je t’assure, je ne te fais pas marcher!» C’est sur un ton plutôt léger que les bénévoles se passaient le mot jeudi, tout en informant les médias, venus en nombre. Tous étaient présents pour accueillir quatre femelles et un mâle de la première cellule de conservation génétique suisse de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) – European Bison Survival Group. «Je m’y attendais. Ça aurait été trop beau qu’il n’y ait pas de retard, confie le syndic du village, Didier Collet. En même temps, cela fait treize ans qu’on attend, on peut bien patienter encore deux heures!»
Les uns après les autres, les invités sont repartis dans leur coin ou au café de L’Auberge communale en attendant l’arrivée du convoi repoussée de deux heures.
Mais que s’est-il passé? «On a appelé notre contact à 12h30 pour voir où il en était. Et je peux vous dire qu’un Polonais qui parle en anglais, ce n’est pas facile à comprendre», lâche Heidi Binggeli. C’est peut-être pour cela que les versions sur la nature du retard divergent. Certains prétendent que le chauffeur est arrivé à l’heure à la douane côté allemand mais que les formalités administratives ont pris trop de temps. Conséquence: au moment d’être pris en charge par les homologues suisses, le vétérinaire fédéral aurait été en pause. D’autres affirment que le convoi aurait été bloqué, faute d’être arrivé dans les délais. Quoiqu’il en soit, après plusieurs téléphones – notamment entre les vétérinaires cantonal et fédéral –, le camion a pu reprendre la route. Il est finalement arrivé à 16h à Suchy devant un parterre de curieux, après un véritable périple à travers l’Europe.