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Bon rythme de croisière pour Leclanché

10 juin 2015

Yverdon-les-Bains – L’entreprise spécialisée dans les techniques de stockage d’énergie sur batterie a décroché un contrat de première importance dans le domaine du transport maritime.

Le ferry aura une longueur d’environ 59 mètres, pour une largeur dépassant légèrement les treize mètres. D’un poids mort estimé à 250 tonnes, il devrait accueillir jusqu’à 196 passagers durant la période estivale. Image d'illustration

Le ferry aura une longueur d’environ 59 mètres, pour une largeur dépassant légèrement les treize mètres. D’un poids mort estimé à 250 tonnes, il devrait accueillir jusqu’à 196 passagers durant la période estivale.

Et si Leclanché récupérait, après plusieurs années de fortes turbulences, son rôle de fleuron de l’industrie vaudoise? La question mérite d’être posée au vu des bonnes nouvelles qui se succèdent à intervalles réguliers pour l’entreprise basée à l’avenue des Sports.

En effet, après la commande concernant de 8,5 millions d’euros pour équiper un micro-réseau électrique sur l’île de Graciosa, dans l’archipel des Açores, en avril dernier, Leclanché a été sollicité pour alimenter le plus grand ferry électrique au monde, dont l’entrée en service est programmée juin 2017. Ce projet, classé parmi les cinq principaux du programme de l’Union européenne pour la recherche et l’innovation (Horizon 2020), est doté d’un budget total de 21 millions d’euros. Le ferry, qui garantira le transport de véhicules et de voyageurs entre l’île d’Ærø et le Danemark continental, gagnera notablement en efficacité énergétique par plusieurs biais, à savoir son poids optimisé, la forme de sa coque et ses équipements de propulsion électrique, qui permettront de réduire de 2000 tonnes par an les émissions de CO2 par rapport à un ferry fonctionnant au diesel. Leclanché met aussi en avant le caractère silencieux des moteurs électriques, la diminution de 60 à 70% des vagues de sillage et l’aptitude du vaisseau à naviguer dans des eaux peu profondes.

Une capacité inégalée

Le système de batteries de 4,2 MWh dont sera équipé ce monstre maritime constitue «un record en matière de capacité», relève son concepteur yverdonnois.

Le partenariat stratégique conclu avec le Finlandais Visedo a eu un rôle décisif dans l’obtention du mandat, dans le sens où il fournit une solution complète à travers «la combinaison inédite des systèmes de stockage à batteries lithium-ion de Leclanché avec le groupe motopropulseur électrique de Visedo», annonce l’entreprise nord-vaudoise.

Approche globale

«La batterie ne constitue qu’une partie de la solution. Il faut aussi prendre en compte les notions de conversion énergétique et de management de l’énergie», déclare Fabrizio Marzolini, responsable ingénierie des systèmes de Leclanché.

Il ajoute que les deux mandats obtenus -l’île de Graciosa et le ferry- sont les premiers fruits d’une année de travail en amont, comprenant, notamment, la réorganisation en trois pôles d’activité de la société. Celui consacré au marché de stockage d’énergie dans les transports devrait encore réserver de bonnes surprises. La seule sous-catégorie de la navigation électrique devrait, en effet, peser 6,3 milliards de dollars d’ici 2023, contre 2,6 milliards aujourd’hui. «Actuellement, une dizaine de personnes spécialisées dans le domaine composent l’équipe de ce pôle, mais nous envisageons de la renforcer significativement», déclare Fabrizio Marzolini.

Ludovic Pillonel