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Boxer, le goût du Nord vaudois, étanche sa soif de grandir

20 juillet 2016 | Edition N°1789

Yverdon-les-Bains – Quatre ans après les premières mises en bouteilles dans la Cité thermale, Boxer va agrandir ses infrastructures, afin de doubler sa production. Reportage.

L’immense halle de 7000 mètres carrés devrait, d’ici cinq ans, pratiquement doubler de volume et ainsi répondre à la demande croissante des consommateurs. @Simon Gabioud

L’immense halle de 7000 mètres carrés devrait, d’ici cinq ans, pratiquement doubler de volume et ainsi répondre à la demande croissante des consommateurs.

Lorsque Boxer brasse, ça sent bon. Des effluves de houblon, de malt et de levure se mélangent dans l’air et s’échappent de la vaste halle. A l’intérieur, au pied d’entrelacs de cuves et de tuyaux en inox, brasseurs et ouvriers œuvrent dans une atmosphère à la fois bruyante et singulière.

A l’entrée, trônent quatre imposantes cuves de plusieurs mètres de haut. «C’est par la maische que tout commence», s’enthousiasme Stefan Falk, maître-brasseur, en pointant du doigt cette mixture jaunâtre de malt concassé et d’eau chaude, au fond d’une d’entre elles. Chauffer, filtrer, mélanger, refroidir : les étapes sont nombreuses et techniques avant que la fermentation ne transforme le maltose en alcool et en gaz carbonique. «On commence enfin à avoir quelque chose qui ressemble à de la bière», rigole-t-il.

Stefan Falk (à g.), maître-brasseur, et Alexis Rochat, directeur technique de la Brasserie Boxer S.A. @Simon Gabioud

Stefan Falk (à g.), maître-brasseur, et Alexis Rochat, directeur technique de la Brasserie Boxer S.A.

Un peu plus loin, en marchant en direction des cuves de garde, il salue son collègue de quelques mots d’allemand. «Un tiers des brasseurs qui travaillent ici sont Allemands», lâche-t-il, en nous adressant un clin d’œil, comme pour souligner le savoir-faire germanique.

Seconde fermentation et clarification donneront à la bière toute sa saveur et formeront une belle mousse blanche, «essentielle pour une bonne bière». Encore quelques semaines de maturation et la bière pourra être expédiée et commercialisée.

Le chien, symbole indémodable du brasseur nord-vaudois. @Simon Gabioud

Le chien, symbole indémodable du brasseur nord-vaudois.

«Mais on n’est pas obligé d’attendre tout ce temps pour en goûter une», lâche Stefan Falk, en remplissant deux verres directement d’une cuve. «Servir une bière c’est aussi tout un art. Il ne faut ni trop de mousse ni pas assez ; juste de quoi dépasser la bordure du verre», lâche-t-il en trinquant.

 

Boxer, une histoire bercée au gré d’innovations

1960 : la brasserie Boxer est fondée par Albert Heusser, à Romanel.

1997 : après trois ans passés en mains indiennes, l’entreprise est rachetée par des investisseurs suisses et devient Brasserie du Boxer S.A.

2000 : après la «Old», introduction de la bière «Brunette»

2006 : introduction d’un 6-pacs de verre perdu en bouteilles de 33cl avec fermeture mécanique, remplie avec la bière «Premium».

2013 : inauguration de la nouvelle brasserie sur sol yverdonnois.

 

Peter Keller, directeur de Boxer S.A.

«De nouvelles perspectives»

Peter Keller, directeur de Boxer S.A. @Simon Gabioud

Peter Keller, directeur de Boxer S.A.

Les années se suivent et ne se ressemblent pas pour l’entreprise vaudoise. Depuis que la société a quitté la couronne lausannoise pour brasser ses premières cuvées de bière sur sol Nord vaudois, dans les anciens locaux d’Arkina, en avril 2012, Boxer a augmenter sa production de plus de 35%.

«Nous étions à l’étroit et dans des installations vétustes à Romanel.Le déménagement à Yverdon-les-Bains nous a ouvert de nouvelles perspectives et, aujourd’hui, la demande ne diminue pas, au contraire», lâche Peter Keller, directeur.

Alors, pour répondre à cette demande croissante de son breuvage, Boxer voit plus grand. La brasserie a récemment mis à l’enquête un projet ambitieux d’agrandissement : transformations intérieures, agrandissement de la cuverie, construction d’un dépôt et déplacement d’un silo. «Le but est, à moyen terme, de doubler la surface des infrastructures, ainsi que de doubler la production», relate, plein d’enthousiasme, Alexis Rochat, directeur technique.

Des cuves provisoires

Le conditionnement des bouteilles : dernière étape avant la commercialisation du breuvage. @Simon Gabioud

Le conditionnement des bouteilles : dernière étape avant la commercialisation du breuvage.

Évidemment, un tel projet ne peut pas se faire du jour au lendemain. «En premier lieu, on va créer un espace de 250 m2 à l’intérieur de la halle pour de nouvelles cuves», reprend Alexis Rochat. En attendant l’installation des premières nouvelles cuves, six éléments provisoires ont été installés pour permettre à Boxer d’honorer ses commandes. Dans un second temps, il est prévu de construire un dépôt de 750 m2 pour le stockage du produit fini, à l’arrière du bâtiment, côté lac.

 

«Produire de l’eau ? Pas si facile que ça»

En s’installant dans la Cité thermale, Boxer avait aussi pour ambition d’exploiter la source d’eau anciennement exploitée pour la socilété Arkina.

Un «souhait» également partagé par la Ville au moment du déménagement du brasseur vaudois. Quatre ans plus tard, force est de constater que l’or bleu n’a pas encore été mis en bouteille, et encore moins commercialisé. «De premier abord, produire de l’eau ne paraît pas très compliqué.En réalité, ce n’est pas si facile que ça», souligne Peter Keller. La raison ? Une quantité de souffre supérieure à la moyenne. «Nous cherchons tous les moyens pour purifier l’eau», promet le directeur.

Simon Gabioud