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Brenda Tuosto, pas si nouvelle à Yverdon
© Michel Duperrex

Brenda Tuosto, pas si nouvelle à Yverdon

3 décembre 2020

Parachutée à Yverdon-les-Bains, Brenda Tuosto? Pas vraiment, non. à 31 ans, la candidate à la Municipalité du ticket rose-vert vient certes  d’y emménager, mais son lien avec la ville est solide, que ce soit professionnellement ou socialement.

 

Brenda Tuosto a dû se décider très vite, quelques jours après son déménagement à Yverdon, «un rêve inespéré» et une opportunité de vie, avec son compagnon. La question que lui a posé le PS a été simple: être candidate à la Municipalité ou non? «Ce n’est pas une décision que l’on peut prendre à la légère. Et j’ai répondu oui, je suis prête à m’engager.»

Avant d’opérer ce choix, cette spécialiste en urbanisme et en mobilité, âgée de 31 ans, en est arrivée à la conclusion que quatre critères prioritaires étaient remplis.

«Tout d’abord, il faut des conditions familiales qui le permettent. J’ai eu une discussion avec mon conjoint, mes parents, ma famille… Ensuite, il fallait que la campagne, et l’éventuelle élection, soit compatible avec ma vie professionnelle. Ensuite, je me suis interrogée si j’avais les épaules pour gérer la pression. Et puis, enfin, je me suis demandé si j’avais la conviction, au plus profond de moi, que j’allais réussir.» Les quatre points étant atteints, l’actuelle coresponsable du Secteur de la circulation de la Ville de Bienne a donc accepté de s’engager pour son nouveau lieu de vie, sous les couleurs du PS et de la liste commune avec les Verts. Une situation déjà vécue sur le plan politique pour elle, puisqu’elle était élue au Conseil communal de Grandson (dont elle a présidé la commission de gestion) sous l’étiquette de l’alliance rose-verte, justement.

Parmi ses nombreux projets pour Yverdon-les-Bains, Brenda Tuosto entend bien mettre la population au centre des priorités. «Je suis très favorable aux consultations publiques lorsque le sujet le demande, je suis persuadée qu’il faut remettre le citoyen au cœur des projets, que ce soit en ce qui concerne la mobilité, les questions économiques ou sociales… La question du port, typiquement, ne concerne pour moi pas uniquement l’Exécutif, mais toute la population. Durant cette législature, la Municipalité de droite a fait passer des projets qui lui sont chers, dans tous les sens du terme. Je pense qu’impliquer les Yverdonnois dans ces questions n’aurait pas été superflu. Je constate qu’on parle souvent d’argent, mais certains projets, comme renforcer les liens sociaux et écouter les quartiers, cela demande un investissement personnel, pas financier. J’ai lu ce qu’a dit Christian Weiler dans votre journal la semaine dernière, quand il affirme que pour distribuer un gâteau, il faut déjà qu’il y en ait un. J’ai envie de lui répondre que le gâteau, si on ne l’a pas, il faut le créer soi-même, en utilisant les bons ingrédients. En y passant du temps et en s’impliquant, on arrive à tout.»

 

«Si c’est tout ce qu’ils ont trouvé…»

 

Quelques heures à peine après l’annonce de sa candidature, Brenda Tuosto avait déjà reçu les premières salves de la part de la droite, l’estimant «parachutée» et jugeant sa candidature comme étant «par défaut». évidemment, elle en a pris connaissance, sans en faire trop cas sur le moment.

«Si c’est tout ce qu’ils ont trouvé… Dire que je suis parachutée, alors que j’ai passé toute ma vie à Grandson, à cinq pas d’ici, que j’ai étudié au gymnase d’Yverdon et que j’ai travaillé quatre ans au Service des travaux de la Ville après avoir fait notamment un stage à l’ADNV, c’est mal connaître qui je suis. Et je ne vous parle même pas du niveau associatif, j’ai fait partie de plusieurs sociétés yverdonnoises, comme le volley et le beach-volley. Cette critique ne tient tout simplement pas la route. Sincèrement, ces attaques personnelles, je trouve qu’on pourrait s’en passer. Nous avons assez à dialoguer sur le contenu. En plus, quand c’est infondé, ça ne sert vraiment à rien.» Elle-même souligne le plaisir qu’elle a eu à être employée au Service des travaux sous la direction de Marc-André Burkhard, municipal PLR, pas candidat à une réélection. «C’est une personne que j’apprécie, je n’ai aucun souci à le dire.» Et à le remplacer à la Municipalité d’ici quelques mois si le peuple le décide.

 

La route de contournement, «une infrastructure régionale, pas réservée aux voitures»

 

Brenda Tuosto en connaît un rayon en urbanisme et en mobilité, son domaine professionnel après ses études universitaires ponctuées par un master ad hoc. Sa carrière l’a ainsi notamment menée à travailler de 2014 à 2018 pour le Service des travaux de la Ville d’Yverdon (STE), mais aussi pour AggloY. De fait, elle a œuvré pour la route de contournement, un objet que son parti a combattu dans les urnes et sur le plan juridique. De quoi la mettre mal à l’aise? «Non. Il est important de bien différencier les choses. J’étais engagée au STE comme collaboratrice, ma mission était d’exécuter et de mettre en œuvre la votation populaire. Je l’ai fait, en apportant une vision intercommunale et multimodale, selon mes principes. Cette route de contournement est une infrastructure régionale qui n’est pas réservée aux voitures. Dans le cadre de sa construction, il était important d’intégrer diverses associations, dont Pro Vélo. C’est dans ce cadre, d’ailleurs, que j’ai rencontré Benoist Guillard, des Verts, qui est candidat aujourd’hui lui aussi pour la Municipalité sur la même liste que moi. Dans un Exécutif, mon rôle serait différent et il y aurait une pesée des intérêts à effectuer, selon le contexte général et la planification financière. Il faudra avoir une vision stratégique, pas opérationnelle.» Avec, donc, l’avantage certain d’avoir été au cœur du processus sur le plan technique.

Tim Guillemin