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Bulle d’oxygène pour le thermalisme

8 octobre 2012

Au terme de débats animés, le Conseil communal d’Yverdon-les-Bains a voté 4,8 millions de francs pour recapitaliser le Grand Hôtel et le Centre thermal.

Les repreneurs du Grand Hôtel et du Centre thermal devront investir, à l’instar de ce qui a été fait pour le fitness

Les débats ont été comme prévu houleux, mais le pragmatisme a finalement dominé. Le Conseil communal, ou plutôt son aile gauche, avec l’appui d’une partie de la droite, a voté deux crédits de 2,3 millions, respectivement 2,5 millions de francs, destinés à recapitaliser la société du Grand Hôtel des Bains S.A. et Cité des Bains S.A. (Centre thermal).

Les conseillers ont tout de même eu le sentiment désagréable d’agir sous la contrainte, toute autre décision pouvant entraîner des conséquences pour les quelque 180 collaborateurs employés par les deux sociétés.

Un sujet unique…

Si formellement, le Conseil communal a voté deux préavis distincts, l’entier du débat s’est concentré sur le premier, celui concernant le Grand Hôtel des Bains. Et cela de manière tellement naturelle qu’on peut s’interroger sur l’impossibilité, un quart de siècle durant, d’établir une stratégie et une gestion communes pour deux sites au destin étroitement lié.

Présidente de la commission des finances, Catherine Carp (PLR) a d’emblée relevé que «des problèmes de gouvernance avaient été décelés depuis plusieurs années, sans que rien ne soit entrepris pour y remédier». L’appréciation vaut pour les deux sociétés et elle a justifié un amendement, qui a été accepté pour les deux préavis, exigeant un renouvellement complet des deux conseils d’administration. Cette opération devrait être réalisée lors de deux assemblées extraordinaires des actionnaires, agendées courant novembre. Une demande acceptée de fait par l’Exécutif, qui l’a fait savoir par communiqué la semaine précédente. Valérie Jaggi Wepf (PLR) s’est intéressée à la situation des remboursements prévus, alors que Pascal Gafner (UDC) préconisait la non-entrée en matière, proposition rejetée par une large majorité.

De promesses en menaces

Dans les rangs de la gauche, même ceux qui tenaient mordicus au maintien de ces objets dans le patrimoine communal se sont rendus à la raison, parfois au gré d’une pirouette. Cédric Pillonel (Verts), Giancarlo Valceschini et Stéphane Balet, deux ténors socialistes, n’étaient pas très chauds à l’idée d’engloutir encore 4,8 millions de francs, mais les emplois en jeu justifient l’opération. Jean-Louis Klaus (Soc) y a ajouté l’élément nostalgique sur une trame familiale: le moment de la séparation avec un enfant qu’on a beaucoup soutenu…

Si la gauche, à quelques très rares exceptions près, était déterminée à offrir les moyens d’assurer l’amorce d’un sauvetage du thermalisme yverdonnois, Bart Wind (UDF/Vert’Lib) a évoqué d’autres moyens pour y parvenir: «Une faillite représente une opportunité et de nouvelles perspectives.»

Au cours des débats, certains ont dû avaler des couleuvres. Surtout en entendant Dominique Viquerat (PLR) livrer la liste des promesses non tenues, alternées avec des menaces, depuis vingt-cinq ans, à chaque fois que le Conseil, et par conséquent le contribuable, a été contraint de mettre la main à la poche.

Si Fanny Spichiger (Verts), a jugé cet historique «assez effrayant», Giancarlo Valceschini l’a balayé d’un revers de manche désarmant: «Les promesses n’engagent que ceux qui les croient!»

Le temps perdu

En l’absence, sans doute toute diplomatique, d’Olivier Kernen -ancien syndic, administrateur délégué de Cité des Bains S.A. et président du conseil d’administration du Grand Hôtel des Bains S.A.-, Paul-Arthur Treyvaud (PLR), président de Cité des Bains S.A. et administrateur du Grand Hôtel des Bains, est allé à la tribune pour contester l’assertion selon laquelle le conseil d’administration aurait été opposé à une vente. Les actes et rapports de spécialistes prouvent le contraire. Il a également dit être choqué par l’absence, dans les préavis, de la moindre référence au personnel.

En définitive, le syndic Daniel von Siebenthal, «sans faire de promesses», a-t-il précisé, a plaidé pour la raison, écartant toute proposition qui placerait la Municipalité dans une situation inconfortable pour les négociations à venir. Le syndic a assuré que les futurs administrateurs des deux sociétés -la liste sera complète jeudi- recevront une lettre de mission, ce qui devrait satisfaire l’exigence de Pierre Hunkeler (Verts) au nom de la Commission de gestion.

Au final, les deux préavis ont passé le cap à la majorité. A la Municipalité désormais de mettre les bouchées doubles pour conclure les négociations devant aboutir à la reprise de l’exploitation par des spécialistes.

 

Personnel rassuré

Le personnel du Centre thermal a été réuni vendredi à la première heure et il a été rassuré par l’administrateur délégué Olivier Kernen et le président de Cité des Bains S.A. Paul-Arthur Treyvaud. Dans l’immédiat, l’activité peut se poursuivre normalement. Il faut toutefois s’attendre à des changements lorsqu’un repreneur prendra les affaires en mains.