«Ça fait drôle!»

Suzanne Decrausaz est la première Chanvannaise à souffler ses 100 bougies depuis de très nombreuses années. Un événement qui a été célébré en grande pompe à l’EMS de Montchoisi, à Orbe, mardi dernier, en compagnie de sa famille et des autorités.

«Ça fait drôle de voir tout ce monde!» C’est un brin intimidée que Suzanne Decrausaz a accueilli toutes les personnes venues la saluer le jour de son 100e anniversaire, le mardi 18 février. Il y avait d’abord sa famille, ses deux fils et une partie de ses cinq petits-enfants et quatorze arrière-petits-enfants, mais aussi la délégation de Champvent, menée par le syndic Olivier Poncet et le préfet du Jura-Nord vaudois, Stives Morand. Ce dernier a également apporté une lettre contenant les vœux de la présidente du Conseil d’État, Christelle Luisier Brodard. Il y avait donc en effet de quoi rester coi, mais tout le monde a néanmoins passé un moment agréable à se remémorer les bons souvenirs.

Bien connue au village

Suzanne Decrausaz a d’abord vécu une partie de sa vie à Suscévaz. Elle vit un malheur à 14 ans en perdant sa maman. A 24 ans, elle se marie et part finalement vivre à Champvent. «Elle n’a pas de métier, autre que celui de s’occuper de son papa et de son ménage», expose son fils, Martial Decrausaz. Malgré tout, elle travaille une bonne partie de sa vie. Elle effectue ainsi un service complémentaire féminin après la guerre, de 1946 à 1948, où elle œuvre avec la Croix-Rouge.

Son mari étant souvent absent, avec plus de mille jours passés au service militaire, c’est elle qui s’occupe du domaine familial, et notamment des vignes. «Elle était toujours à la vigne, se souvient son fils. Elle connaît tous les métiers agricoles, mais n’a jamais conduit un tracteur ou eu le permis de conduire.»

Bien connue au village, elle a vécu longtemps à la Grande Rue et au chemin du Château, avant d’entrer à l’EMS d’Orbe en avril 2024. En accord avec le vœu de la famille, la Commune de Champvent plantera un tilleul sur son territoire, près du château et des vignes, en l’honneur de sa centenaire.

Des kilomètres de chaussettes

En bonne santé toute sa vie, son plus grand souci à présent réside dans sa vue qui baisse et qui l’empêche de s’adonner à sa passion pour le tricot. «C’est une tristesse», dit-elle, et son fils de se souvenir: «C’est sa grande passion. Elle a tricoté des kilomètres de chaussettes pour toute la famille.»

A côté, Suzanne Decrausaz aime les voyages. Elle est ainsi allée de nombreuses fois en Afrique pour de longs séjours de plusieurs semaines, au Kenya notamment. «Elle avait pour habitude d’apporter des habits et des jouets pour les enfants africains», témoigne encore sa famille.

Les voyages, le tricot, le travail dans les vignes, est-ce là la recette pour vieillir en santé? «Il faut toujours rester actif», dévoile la centenaire.

Voilà qui est dit!