Hockey – 1re ligue - Le HC Yverdon reprend le championnat samedi, avec la réception de Saint-Imier. Après près d’une année de pause, on fait le point avec Martin Roh.
Martin Roh, depuis tout ce temps, vous savez toujours y faire?
Nous, les coaches, on n’a jamais vraiment arrêté avec les jeunes (ndlr: il entraîne également au sein du mouvement juniors). Au contraire, on a certainement donné plus d’entraînements encore, car on avait plus de glace. Quant aux joueurs, c’est sûr qu’après une telle interruption, le démarrage a été moins rapide que d’habitude, mais c’est compréhensible. La bonne nouvelle, c’est que tous ont faim. Ça leur a manqué.
On vous a vu aligner des équipes avec très peu de joueurs durant la préparation. Y a-t-il beaucoup de blessés?
La plupart de ceux qui avaient des petits bobos sont revenus lundi à l’entraînement. Pour le moment, je dois faire sans Loris Pippia, gêné aux adducteurs, ainsi que Valentin Cordey, qui n’est pas encore rétabli des suites d’une charge. Rayan Koch et Théo Vallotton manquent eux aussi à l’appel. En ce qui concerne Flavio La Spina, il termine l’armée vendredi et n’a pas pu s’entraîner depuis des semaines. Il ne sera pas prêt à jouer tout de suite. J’aurais aimé que le championnat commence deux semaines plus tard, pour que l’équipe soit plus prête.
Vous avez engagé un défenseur supplémentaire la semaine passée: Marco Valenzi. Pourquoi cela?
On a estimé qu’on avait encore besoin d’un joueur de plus, et c’est une bonne chose également à l’entraînement. On sait, par exemple, que Iago Vazquez et Valère-Anthony Pizzirusso ne pourront parfois pas venir en raison du travail. Il était plus sage de pouvoir compter sur un défenseur supplémentaire.
«Ce qui me plaît, c’est qu’il y a des jeunes du club, de notre propre mouvement juniors»
Simon Barbero arrive de Swiss League. Que peut-il apporter?
Avant tout, on voit qu’il a de la bouteille. Il a la mobilité, le patinage du niveau supérieur. Mais il faudra aussi lui laisser le temps de s’adapter à la ligue, à ses coéquipiers. Il n’aura pas les mêmes solutions devant lui qu’avec des professionnels.
Comment compenser les départs de Pierrick Beutler et Juris Zandovskis, deux des leaders offensifs de l’équipe ces dernières saisons?
C’est sûr que tous les deux apportaient des points, et il nous faudra remplacer leurs buts d’une autre manière. C’est aux lignes deux et trois de prendre le relais. Il faudra que les attaquants concernés se partagent cette tâche. Ils savent qu’ils ont cette responsabilité. Ils doivent prendre cela comme une opportunité de montrer ce dont ils sont capables et, pour nous, c’est la possibilité de développer ces jeunes.
Vous auriez aimé trouver un attaquant ou deux supplémentaires?
Bien sûr mais, dans le même temps, j’apprécie de travailler avec l’effectif actuel. Ce qui me plaît, c’est qu’il y a des jeunes du club, de notre propre mouvement juniors. On leur donne la possibilité de continuer à jouer lorsqu’ils arrivent au bout de leur parcours chez les jeunes, on les intègre, ce qui n’est pas le cas partout.
Quelles ambitions peut avoir le HCY cette saison?
Le but est avant tout d’intégrer les jeunes, qu’ils jouent. Ensuite, on veut faire au mieux. On n’est pas favoris, on le sait bien. Je pense qu’il y a plusieurs équipes avec des niveaux comparables, cela signifie qu’il y aura beaucoup de matches importants lors desquels gagner des points ou ne pas en perdre. C’est d’autant plus vrai que, sans le masterround, il y aura moins de rencontres. Il faut immédiatement collecter les points.
Le top transfert
C’est incontestablement l’arrivée de Simon Barbero. Une année après avoir perdu le capitaine et patron de la défense Dan Vidmer, contraint de renoncer après avoir multiplié les pépins physiques, le HC Yverdon a trouvé un nouveau guide pour son arrière-garde. Le Français de 28 ans vient de mettre fin à sa carrière professionnelle après une dernière saison compliquée au HC La Chaux-de-Fonds. Etabli dans le Nord vaudois, il a opté pour le club le plus proche de son domicile pour continuer à patiner à un bon niveau amateur. Défenseur à vocation offensive, qui plus est droitier, on en attend beaucoup de lui à la relance et à la ligne bleue.
Le départ douloureux
Il ne s’agit en fait pas d’un, mais de deux départs conjugués. Ceux des deux compères Pierrick Beutler et Juris Zandovskis. Souvent alignés ensemble, les deux attaquants ont rendu de fiers services au HCY durant les quatre saisons passées dans le Nord vaudois, eux qui ont – à un exercice près – toujours tourné à un peu plus d’un point chacun par sortie. Ces buts «perdus» à l’intersaison n’ont, sur le papier, pas été compensés par le mercato yverdonnois. Le club avait les moyens de trouver un ou des remplaçants au duo Beutler-Zandovskis, mais il n’y est pas parvenu, essentiellement en raison du peu de candidats potentiels sur le marché.
Le facteur X
Il a un nom: Kevin Fleuty. L’attaquant du Locle, en 2e ligue, jouera avec Yverdon en licence B. Et compte tenu de son pedigree, à chaque fois qu’il portera les couleurs du club de la Cité thermale, cela changera considérablement son potentiel offensif: tout au long de sa carrière, Kevin Fleuty (32 ans) a aisément enfilé plus d’un point par match en 1re ligue, et même plutôt deux points par rencontre en 2e ligue. De la fréquence de ses apparitions sous le chandail du HCY dépendra peut-être la participation aux playoffs de l’équipe. Des piges qui dépendront, elles, du calendrier du HC Le Locle et de son emploi. Car «Kevin a envie de venir un maximum», promet Martin Roh.
La question
Combien de temps les joueurs non vaccinés accepteront-ils de payer des tests pour jouer? Le problème se pose pour tous les sports de salle: le certificat Covid est nécessaire pour pouvoir disputer les matches. Et à au moins 50 francs le test dès le 1er octobre, le budget des concernés pourrait vite exploser lorsque les matches vont s’enchaîner. Dans les rangs de la première équipe du HC Yverdon, «cinq ou six joueurs ne sont pas vaccinés», assure Martin Roh. Et pas sûr que tous seront d’accord de passer par la case piqûre ces prochaines semaines. Ceux-ci vont bientôt devoir payer pour jouer. Une situation tenable sur le long terme?