Des projets innovants, mais surtout de l’euphorie et de l’optimisme au programme de la nouvelle saison du théâtre L’Échandole.
«Il faut que je vous montre le bar! On a posé un autocollant bleu pour remplacer la peinture orange, l’effet est plus moderne.» On suit Sylvain Maradan sous les voûtes de pierre du Château d’Yverdon-les-Bains, pendant qu’il désigne les changements de décoration de la salle de spectacles. Ce nouveau bleu n’est pas sans rappeler le vent de fraîcheur qui souffle sur l’institution yverdonnoise.
Car le look du bar n’est pas le seul à avoir changé: le nouveau directeur de L’Échandole, Sylvain Maradan, a fait son entrée en scène au mois de juin. Il vient tout juste d’inaugurer la nouvelle saison du théâtre le week-end dernier, avec un enthousiasme non dissimulé.
«Youpi, c’est reparti!»
Difficile pour le directeur de n’aborder qu’un ou deux spectacles, parmi les quelque 40 projets artistiques que le public de L’Échandole pourra découvrir durant cette saison, qui s’étend de septembre 2020 à juin 2021. Une programmation imaginée par sa prédecesseure, Sophie Mayor, huit ans à la tête de la salle de spectacles. «C’est une phase de puzzle: nous allons présenter certains des spectacles annulés depuis le mois de mars, parmi de nombreuses nouveautés», explique le nouveau directeur.
Au menu notamment: de l’improvisation théâtrale, du jazz sous ses formes les plus diverses (du monde, électronique ou encore jazz rock) et enfin des spectacles pour le jeune public et les familles. Avec, au milieu, d’autres types de créations. «La récurrence de beaucoup de ces projets, c’est qu’ils sont véritablement un croisement des styles!» affirme Sylvain Maradan. Des spectacles hybrides qui mêlent les disciplines, du théâtre à la danse, les styles de musique, ainsi que les artistes nord-vaudois et internationaux. «On souhaite vraiment proposer des créations intéressantes, qui brisent les étiquettes. On prend le risque de soutenir des projets que l’on n’a jamais vu.» Mais aussi les artistes yverdonnois, comme la compagnie de théâtre lyrique Cantamisù ou la Compagnie du Cachot et son festival d’impro, le «Shiiink!».
Le virus, à la fois proche et lointain
Pas de réflexion sur la pandémie au cœur de ce nouveau programme: l’occasion pour les spectateurs de souffler un peu et de se distancer de cette thématique récurrente, même si le virus n’est jamais bien loin. Cette rentrée théâtrale se fera évidemment dans le strict respect des nouvelles normes sanitaires, avec port du masque obligatoire. «C’est un peu irréel de faire face à un public masqué. Mais peu importe le masque, les émotions passent à travers lui: le rire, les larmes…». évidemment, la convivialité risque d’être un peu mise à mal, mais Sylvain Maradan et son équipe réfléchissent à une manière de boire un verre en accord avec les règles.
«On est dans une euphorie»
La réfléxion est permanente pour rassurer les spectateurs. Mais Sylvain Maradan n’est pas inquiet: il est persuadé que le public retrouvera le plaisir de revenir au théâtre. «Pour ceux qui ont la passion, Covid ou pas, ça ne change rien. C’est comme pour les commissions: on a faim, alors on y va!». Le succès de l’ouverture de la saison, samedi passée, avec une exposition de la photographe Audrey Cavelius et le spectacle d’improvisation de la Compagnie du Cachot le conforte dans son optimisme. Il planche déjà sur la saison 2021-2022, la première qu’il imaginera entièrement: «On verra ce que sera la touche Sylvain sur une saison entière!».
