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Une capture d’innocence et de tendresse

13 octobre 2017 | Edition N°2101

Vuarrens – Martigny – Pour la première fois, le chenil des célèbres Saint- Bernard a accepté que ses chiots posent sous l’objectif de Cindy Evans, la photographe régionale.

C’est quand même plus sympa de tomber dans les bras de Morphée entouré de ses amis, non ? ©Cindy Evans

C’est quand même plus sympa de tomber dans les bras de Morphée entouré de ses amis, non ?

«Avant que je parte sur mon shooting, mon fiancé m’a précisé : surtout ne reviens pas avec un chiot ! Ce qui n’a pas été facile… En même temps, comment ne pas craquer lorsque l’on travaille avec d’aussi adorables animaux ?», confie la photographe de Vuarrens Cindy Evans, de retour d’un rendez-vous exceptionnel. La jeune femme a eu le privilège de s’immiscer au cœur du cocon des Saint-Bernard à la Fondation Barry, à Martigny, pour réaliser l’un de ses célèbres clichés. Sa spécialité : mêler des nouveau-nés âgés d’au maximum 14 jours -après ce laps de temps, ils perdent de leur souplesse, selon elle- et des petits animaux (voir ci-dessous). L’artiste nous dévoile, en exclusivité, son expérience et le résultat de cette visite (photo ci-dessus).

 

Un cliché unique

 

Ce moment, Cindy Evans l’attendait avec impatience, car cela faisait plus de deux ans qu’elle souhaitait franchir les portes du chenil de Martigny. «J’avais appelé l’éleveur lorsque je travaillais sur mon premier livre, mais cela n’avait pas pu se faire, raconte-t-elle. Alors, quand j’ai vu dans le journal qu’une nouvelle portée venait de naître, je l’ai vite contacté.»

Après de longues négociations, la Fondation Barry a, finalement, accepté qu’elle installe un studio éphémère dans l’enceinte. Autant dire que ce n’était pas le jour pour oublier du matériel ou arriver avec des batteries à plat : «J’avais la pression, parce que c’était la première fois que l’élevage acceptait qu’un photographe professionnel vienne faire un shooting au sein du chenil, explique Cindy Evans. Je n’avais pas le droit à l’erreur.» «C’est vraiment exceptionnel, confirme Anne Hölzer, gardienne d’animaux au chenil de Martigny. Car, généralement, les chiens ne posent pas plus de quinze minutes (ndlr : le shooting a duré près de trois heures) et nous évitons de faire venir plus d’une ou deux personnes en même temps devant les animaux, «parce que si les gens font n’importe quoi, cela pourrait les traumatiser.»

Pour assurer ses arrières, la jeune maman de 35 ans a tout préparé : le décor, les habits et les «mannequins ». «Je voulais absolument un bébé dodu, blanc, garçon, valaisan et avec des cheveux», détaille-t-elle.

 

Une bonne dose de patience

 

Elle a trouvé son bonheur avec «un model», qui a profité du décor confortable pour entreprendre une petite sieste. «C’est incroyable, parce que dès qu’on met ensemble un nouveau-né et un bébé animal, aussi agité soit-il, la nature reprend toujours ses droits car, après quelques instants, tout le monde se calme et s’endort l’un sur l’autre», rapporte celle qui a réalisé plus de nonante portraits avec des chiots, des chatons, des canetons, des porcelets, des cabris et même des serpents.

Et c’est après environ 2h30 de patience et de travail que Cindy Evans capture «le» moment parfait à ses yeux. «Ça valait vraiment la peine d’attendre», conclut-elle.

 

Une huissière passionnée de bébés et de photo

 

©Cindy Evans

©Cindy Evans

Originaire du Jura bernois, Cindy Evans (photo ci-contre) est très vite tombée dans le monde de la photographie, puisque, dès ses 12 ans, elle arpente les rues de son quartier comme un véritable paparazzi. Mais c’est véritablement à 20 ans qu’elle se découvre sa passion, lorsque sa maman l’initie à la photographie en lui léguant son premier reflex. Puis c’est en tant que huissière, qu’elle se lance dans la vie professionnelle. En 2011, elle décide de se consacrer à son art et à sa famille. Elle devient photographe professionnelle en 2014 et, un an plus tard, elle sort son premier livre intitulé «Premiers jours», qui met en scène des nouveaux- nés et des petits animaux. «J’ai toujours adoré les bébés. Quand j’ai un nouveau-né dans les bras, je suis comme dans une petite bulle et j’oublie tous mes soucis, explique l’habitante de Vuarrens. Dès que j’ai commencé à faire de la photo, j’ai vu que j’arrivais mieux avec les bébés, alors j’ai décidé de me focaliser sur ce domaine.»

Depuis la sortie de son livre, qui s’est vendu à quelque 400 exemplaires -son prix est fixé à 75 francs-, c’est l’engrenage : une entreprise lui propose d’exporter ses clichés en Europe, via un calendrier, la banque Raiffeisen expose ses toiles à la succursale d’Echallens jusqu’à la fin de ce mois et, dès le 1er novembre, c’est la maternité de l’Hôpital du Jura-Bernois qui suspendra ses clichés. Finalement, mardi dernier, Cindy Evans a appris qu’elle était sélectionnée par l’Union suisse des photographes professionnels pour exposer ses oeuvres dans une galerie genevoise.

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Christelle Maillard