«Ce qui était initialement inimaginable s’est réalisé»

Avec la promotion de ses M20 en top, le HC Yverdon est au plus haut possible dans toutes les catégories de jeunes pour un club amateur. Le résultat de plus d’une décennie d’efforts.

Sauvé sur la glace, le HC Yverdon avait, au terme de l’exercice 2014-2015, demandé la relégation volontaire de sa première équipe en 2e ligue. Cela, dans le but de déplacer l’essentiel de ses ressources sur la formation – un virage déjà entamé quelque temps plus tôt – et, ainsi, de recommencer à bâtir par la base. Une décision impopulaire qui, au fil des années, a néanmoins pris tout son sens.

Dix ans plus tard, l’œuvre est parachevée. Les M20 du club yverdonnois ont été promus de la catégorie A à la catégorie top. Désormais, le HCY a toutes ses équipes du mouvement juniors au plus haut niveau possible pour un club amateur. «Quand je suis arrivé au club, il y a douze ans, il s’agissait du rêve de certains. Cela s’est transformé en plan et, aujourd’hui, ce qui était initialement inimaginable s’est réalisé», lance Jiri Rambousek, directeur sportif et chef de la formation.

Les jeunes hockeyeurs yverdonnois promus il y a moins de deux semaines, les M20, sortaient tout juste de l’école de hockey quand le «Rambo» a posé ses patins au club. «Ces gars sont des clubistes, ils sont toujours restés là, et leur promotion est magnifique», s’émeut le Tchèque, sans oublier de rappeler que le club a été construit depuis la base par des gens qui étaient là avant lui.

Le comité a entièrement changé depuis 2015, mais les nouveaux ont su poursuivre le travail entamé par leurs prédécesseurs. Cela a demandé beaucoup de boulot, et le résultat actuel est assez incroyable, compte tenu des ressources à disposition.

Le HC Yverdon a travaillé dans la continuité, fidèle à sa philosophie et à son projet de formation locale. Président du club depuis 2022, Gaël Vidmer insiste sur le fait que le gros tournant a été pris il y a dix ans, lors de la relégation volontaire. «Depuis, sportivement, tout est allé très vite avec notre relève. Le constat que je dresse est que, à présent, la structure que l’on propose n’est plus totalement adaptée au niveau de nos équipes, assure-t-il. Le risque est que tout le monde s’épuise. C’est un point sur lequel on va se pencher, on souhaite offrir l’encadrement le plus complet possible.»

Cela signifie plus de ressources, notamment humaines, pour encadrer la relève. «Jiri ne peut plus tout faire», reprend Gaël Vidmer, qui relève que Dominik Hula, en provenance du Lausanne HC, a été engagé pour s’occuper des équipes élite, alors que Martin Roh s’en va. Du monde est encore recherché pour compléter le staff des entraîneurs. Le comité aussi aurait besoin de plus de forces vives pour mieux se répartir les tâches. Bref, le HC Yverdon a grandi vite, et il a encore du pain sur la planche pour s’établir où il est parvenu.

«On a touché le sommet, mais au sommet, il souffle», image Jiri Rambousek, bien conscient de la difficulté que va représenter le fait de réussir à maintenir le club à pareil niveau. «On doit à la fois avoir des certitudes au niveau sportif, afin de ne pas être relégués, tout en ne faisant pas n’importe quoi du point de vue du recrutement, Car, de toute façon, une fois arrivés à 20 ans, ceux qui restent au club, ce sont les Yverdonnois», sait parfaitement le directeur sportif.

Le club bénéficiera, en outre, de 60 m2 sous forme de containers, dès l’été, pour tout le hors-glace: musculation, échauffements, entraînement des tirs. Un pas de plus en avant dans son inexorable ascension.

Toujours de la place pour les jeunes en 2e ligue

La promotion des futurs M21 en top induit des week-ends à deux matches. Il y aura par conséquent moins de juniors – deux ou trois, plutôt que sept ou huit – à chaque rencontre de la première équipe du HCY. L’idée est de former trois blocs d’adultes pour la «une» – il manque deux recrues pour cela –, et de laisser les places restantes aux jeunes, «l’avenir du club», comme le rappelle Jiri Rambousek.

A noter que les 2004, Mike Gaudin, Mathys Grandjean, Kevin Thévenaz et Loïc Nicolas, intègrent l’effectif de la 2e ligue à part entière, même s’ils pourront encore dépanner en M21 en tant que joueurs overage.

Les ambitions, elles, dépendront des résultats en cours de route, année après année, en fonction du niveau des joueurs formés au club qui composeront l’effectif de la première équipe.

Classes d’âge revues

Le hockey suisse s’apprête à changer ses catégories d’âge de jeu, à partir de la saison à venir. Après l’école de hockey (M7) et les M9, classes d’âge inchangées, les suivantes sont modifiées d’un an. Les M11 deviennent ainsi des M12, les M13 des M14, les M16 des M18 et les M20 des M21.

Une modification qui soulève de nouveaux défis pour des clubs comme Yverdon: les ex-M15 se retrouvent à un âge où ils ont terminé l’école. Ils commencent alors leur apprentissage ou le gymnase et, plutôt que de faire une dernière année au HCY en M16 élite avant de trouver un autre club en M18 élite, certains anticipent leur départ afin de ne pas devoir tout changer l’année suivante. «On a plusieurs partants parmi les joueurs de 2e année, ceux qui font la différence à ce niveau», admet Jiri Rambousek. Pour rester compétitif et tenter d’éviter la relégation, le club n’a d’autre choix que de chercher deux ou trois renforts étrangers afin de remplacer les leaders partis. Ces jeunes trouveront ainsi une belle vitrine au HCY.