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«Ce sera chaud de faire mieux, mais pas impossible»

26 septembre 2024 | Textes: Muriel Ambühl | Photo: Duperrex-A
Edition N°3796

Finaliste romand l’an passé, le HC Yverdon démarre le championnat samedi à domicile (18h) contre Vendlincourt, avec le statut d’équipe à battre. Pour réaliser une saison encore plus aboutie que celle écoulée, les hommes de Philippe Stengel n’ont qu’une seule option: la promotion.

Philippe Stengel, lorsque vous avez repris la première équipe du HC Yverdon, l’an passé, celle-ci venait d’être reléguée en 2e ligue et la majorité des joueurs étaient partis. Il y avait donc beaucoup d’incertitudes au moment d’entamer le championnat. On imagine que c’est bien moins le cas cette année, après le très bel exercice 2023-24 que vous avez vécu…

Je pars bien sûr avec moins d’inconnues. Par contre, il s’agira cette fois-ci de confirmer notre statut de favori. On ne sera pas les seuls à viser le haut du classement, et ce sera sûrement plus compliqué pour nous, car on sera clairement l’équipe à battre dès le début. Il y aura des matches difficiles, et il faudra être prêts pour ça. On doit se servir de ce qu’on a vécu la saison dernière et comprendre ce qu’il faut fournir comme efforts pour réitérer la performance.

 

Craignez-vous que les joueurs abordent la saison un peu à la légère, après avoir dominé la majorité des équipes lors du dernier championnat?

Pas quand je vois l’état d’esprit affiché pour les matches amicaux cet été. Le groupe est sain, il fait preuve de caractère, les gars ont joué le jeu en étant présents dès la reprise. Et cela fait partie de notre job, avec le reste du staff, de faire en sorte que l’équipe garde les pieds sur terre, reste humble. Le discours est le même que la saison dernière, on va y aller match après match.

 

Le HCY a majoritairement affronté des formations d’autres groupes de 2e ligue et de 1re ligue en préparation. Pourquoi ce choix?

Notre souhait était d’effectuer des matches de préparation contre des équipes à notre portée voire meilleures, pour avoir un certain niveau de jeu et pouvoir aussi affronter des adversaires qu’on ne rencontre pas en championnat. Contre Université Neuchâtel, qui évolue en 1re ligue, on n’avait pas l’impression qu’il y avait un échelon d’écart avec nous, on était très proches (ndlr: le score était de 2-2 à la mi-match, avant que les visiteurs ne s’imposent finalement 5-2 sur la glace yverdonnoise). Cependant, l’expérience ne s’invente pas, les opportunités que les Neuchâtelois ont eues se sont soldées par un goal. Mais je suis content du travail effectué durant la préparation estivale, qui a été longue. Il y a beaucoup de positif qui en ressort. On sent que les gars ont désormais hâte de reprendre la compétition.

 

L’effectif a très peu bougé, avec notamment aucun départ enregistré. Une bonne chose?

Oui, cela veut dire que les joueurs se plaisent au HCY. On va continuer de miser sur la jeunesse, on a notamment récupéré Sven Volery pour avoir deux n °1 dans les goals. D’ailleurs la concurrence entre lui et Dylan Berutto est très bonne. On pourra aussi compter sur l’expérience de Jo Lussier (ndlr: l’ancien joueur de LNB, 44 ans, avait déjà disputé quelques matches la saison passée avec le HCY, où évolue son fils Björn), qui apporte de la stabilité défensive et qui est aussi à disposition pour les jeunes. Il entraîne d’ailleurs désormais les M20 du club. Les jeunes avaient pu bénéficier d’une page blanche l’an passé lorsqu’on a reconstruit l’équipe. Ce sera plus difficile pour ceux qui aspirent à nous rejoindre cette année, les places seront plus chères car le contingent est fourni. On essaie donc de les intégrer différemment, via les entraînements.

 

Beaucoup de jeunes du HCY vivaient leur première saison dans une ligue adultes, l’an passé. Avez-vous l’impression que ceux-ci ont passé un palier?

Ils ont clairement progressé au fil de l’exercice 2023-24, mais l’étape suivante est de confirmer cette progression. J’attends aussi que certains se mettent en avant. Et il faudra une nouvelle fois gérer les efforts parce que, comme la saison dernière, la plupart disputeront un double championnat, en étant alignés avec la première équipe et les M20. Il sera nécessaire d’être prudents et de ne pas les «cramer», c’est pourquoi je vais rarement partir avec quatre lignes pour les matches. Cela permettra de faire un tournus, et d’essayer de garder de la fraîcheur. L’idée sera aussi de développer un maximum de joueurs, d’avoir un cadre élargi le plus longtemps possible, pour que quand il manque un ou deux éléments – par exemple pour ceux qui partent à l’armée –, ça ne déstabilise pas l’équipe. Ce qui a clairement été l’une de nos forces l’an passé.

 

Après les très bonnes performances du HCY, qui l’ont mené jusqu’à la finale romande lors de l’exercice dernier, quels sont les objectifs pour la saison à venir?

L’an passé, on avait la meilleure défense, la meilleure attaque, le meilleur box-play, le meilleur power-play, on était 1ers de notre groupe, et on perd la finale romande en prolongation (ndlr: contre Rarogne, qui a ainsi été promu). C’est une action qui a fait la différence la saison dernière, donc cela sera chaud de faire mieux cette fois-ci, mais pas impossible. Il y aura évidement d’autres prétendants à la promotion, tant dans notre groupe que dans les autres. Et, à mon sens, on va aussi mettre de l’énergie pour la Coupe, car en gagnant trois tours, on peut se retrouver contre une grosse équipe, comme c’est le cas pour Université Neuchâtel (1L) qui reçoit Sierre (Swiss League) samedi. Le match du 7 décembre, sur la glace des Ponts-de-Martel (3L), fait ainsi partie des échéances à prendre au sérieux, car pourquoi ne pas avoir aussi une fois une belle affiche au niveau de la Coupe à Yverdon?


Pas de masterround cette saison

Le format du championnat de 2e ligue a changé. Alors que le classement du groupe du HC Yverdon avait été divisé en deux, à l’issue de la saison régulière l’an passé, et que la moitié supérieure avait disputé un masterround servant à établir le classement final pour les playoffs, celui-ci est passé à la trappe pour l’exercice 2024-25.

Les hommes de Philippe Stengel affronteront ainsi deux fois chacun de leurs huit adversaires – Saint-Imier, Franches-Montagnes II, Le Locle, Moutier, Vendlincourt, Neuchâtel Young Sprinters, Fleurier et Star Chaux-de-Fonds – au cours de la saison régulière, puis le meilleur du groupe sera directement qualifié pour les demi-finales des playoffs, tandis que les équipes classées aux rangs 2 à 7 passeront par les quarts.


Un potentiel joker de luxe

Aussi bien aligné en défense qu’en attaque la saison dernière, Robin Vuilleumier aura vraisemblablement un rôle de joker de luxe cette fois-ci. «Il fait une maîtrise fédérale, donc le hockey est un peu en stand-by pour lui. Mais sa licence est chez nous, alors on l’a sous la main au besoin, précise Philippe Stengel. On ne sait pas ce qui peut se passer sur la saison, s’il vient un peu à l’entraînement, on pourra peut-être compter sur lui pour la deuxième partie du championnat.»