Avec Cheseaux, Morges et l’École Dégallier, trois des sept équipes de l’élite sont basées dans le canton. Il ne sera pas seulement question de suprématie nationale cette saison en LNA.
Les tatamis vaudois vont fleurer bons les derbies, cette année. Avec la promotion de Cheseaux Okami, Morges et l’École Dégallier accueillent un de leurs voisins dans l’élite. Une tendance encore plus marquée chez les femmes, qui commenceront leur championnat en mars, avec trois clubs sur six du canton.
«Historiquement, le judo vaudois a toujours été costaud, rappelle Frank Dégallier, patron de l’école yverdonnoise. Je ne me souviens plus précisément des chiffres, mais on dénombre plus de 4000 ou 5000 pratiquants dans le canton. Plusieurs clubs comptent un solide palmarès. Le Kwai de Lausanne a, par exemple, longtemps dominé la discipline. Néanmoins, cela n’explique pas tout. Cela fait beaucoup.»
Un peu trop, même? Pas pour tout, aux yeux du boss de l’EJD. «Les bons côtés, c’est que cela offre de nombreux derbies et que les clubs vaudois profiteront certainement d’une meilleure visibilité, aussi dans les médias.» Mais il y a également des points noirs. «Ça peut rendre les choses un peu plus compliquées pour nous, estime-t-il. Le Kwai Lausanne, en LNB, a monté une grosse équipe et vise la promotion. Il y a aussi Cortaillod, pas loin de nous, qui évolue en LNA. Sur un tout petit bassin, on est beaucoup. Il devient plus difficile de faire venir des judokas chez soi. En tout cas bien plus que pour Brugg qui, en Argovie, se trouve un peu seul et ratisse quasi de Bâle à Zurich.»
Deux visions
Un club comme Okami a lui aussi ratissé large pour se renforcer. À l’étranger, en Suisse romande et même à Berne, constate Frank Dégallier, en jetant un œil sur l’effectif annoncé. «Pour ma part, je continue à croire aux judokas de la région, à un esprit de groupe et à une vision sur le long terme, tranche-t-il. Cela ne sera pas toujours facile pour Cheseaux de motiver des combattants qui ne s’identifient pas de la même manière au club, et l’histoire de la LNA montre que ceux qui ont fait comme ça n’ont pas duré. Ce sera un sacré défi à relever, et je leur souhaite que je me trompe, car ce sont des copains.»
Les néo-promus feront partie des favoris si leurs renforts seront présents à chaque tour. «Il est par contre possible que ce ne soit pas toujours le cas et que ça fausse un peu le championnat», craint-on à l’EJD, qui se rendra à Cheseaux en avril, pour la première rencontre à domicile des Loups (okami en japonais), qui feront tout pour briller à cette occasion.
L’EJD mise sur le même groupe
Le contingent de l’École Dégallier est un peu juste quantitativement. Aucune arrivée de l’extérieur n’est à signaler, mais Lucas Paulin, qui n’a pas pu combattre pour les Yverdonnois la saison passée et qui a beaucoup manqué à son équipe, sera de retour. Les jeunes Morgan Bloesch (16 ans) et Yanis Dégallier (17 ans) pourraient faire leurs débuts en LNA en cas de besoin.
L’effectif est le suivant, sachant que plusieurs judokas, et pas uniquement les plus jeunes, risquent de changer de catégorie en cours d’année en fonction de l’évolution de leur morphologie: David et Cédric Gauch en -60 kg; Lionel Schwander, Nicolas Jäggi, Joachim Roth, Morgan Bloesch et Yanis Dégallier en -66 kg; Julien Vollenweider en -73 kg; Guillaume Pavé (F) et Noah Hetz en -81 kg; Guillaume Greim et Jocelin Willemin (F) en -90 kg; Lucas Paulin en -100 kg; Tobias Mol (P-B) en +100 kg.
Des débuts demain à domicile
La saison de l’EJD démarre demain, à 14h15 à domicile (au Centre de badminton), avec la réception de Nippon Berne. Un bon départ contre les judokas de la capitale permettrait de bien lancer la campagne.
La LNA se disputera, pour la deuxième année consécutive, à sept équipes, car Bâle a demandé sa relégation volontaire à l’étage inférieur, alors que seul Cheseaux Okami est monté dans l’élite.
Le championnat s’annonce très serré, derrière le grand favori Brugg. «À sept, on se retrouve vite en-bas. On pourrait bien finir sur le podium comme derniers, estime Frank Dégallier. Tout le monde a des arguments à faire valoir. De notre côté, si on est au complet, épargnés par les blessures et les absences, on sera très difficiles à battre. Et j’ai tout de même quelques options tactiques dans mes mains si nécessaire.»