La formation s’est offert un uniforme azur, à l’occasion de son 100e anniversaire. La tenue, classée secret confidentiel durant un an, a été dévoilée samedi sur la place Pestalozzi.
Le secret avait été jalousement gardé. «Il n’existe aucune photo des nouveaux uniformes, c’est certain, car c’était interdit d’en faire», assurait Luzia Oeuvray, présidente de la commission uniformes de la Fête marquant les 100 ans d’existence de la fanfare L’Avenir, samedi sur le coup de 15h à la place Pestalozzi, à Yverdon-les-Bains. Alors que les musiciens arboraient encore leur ancienne tenue rouge et grise, impossible d’en savoir davantage sur celle qu’ils revêtiraient une heure plus tard, au moment de l’inauguration officielle. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé. «Ça fait un an qu’on garde le secret», commentait Lucie Winkler, membre de la commission, laissant entendre que la formation n’allait pas briser le suspense au dernier moment. La jeune femme, qui a rejoint les rangs de L’Avenir il y a quatorze ans, s’est en revanche beaucoup amusée à répondre à ceux qui ont tenté de percer le mystère. «On a été très imaginatifs pour donner de fausses pistes et on pourrait suggérer plein d’idées pour le carnaval!»
Le public, réuni au cœur de la Cité thermale pour découvrir les nouveaux atours de L’Avenir, n’a donc eu d’autre choix que de patienter. C’est que la fanfare avait décidé de scénariser ce moment, en ouvrant la cérémonie dans ses anciens habits, qui dataient de 1993. Après deux morceaux interprétés en rouge et gris, ses membres ont disparu et cédé la place à L’Echo du Chêne, de Pampigny, pour un concert de 45 minutes. Le suspense a pris fin à 16h, lorsqu’une vague bleue a soudain déferlé au centre-ville. «Sous vos applaudissements, la fanfare L’Avenir dans son nouvel uniforme!», a alors lancé Rémy Jaquier, président du comité d’organisation de la fête et membre d’honneur de l’ensemble.
Des milliers de francs à trouver
Pour les musiciens, c’est une véritable petite révolution stylistique qui s’amorce. Certains, à l’image de Lucie Winkler, n’avaient connu que les précédents habits. «Ça change tout, glisse la jeune femme. Les nouveaux uniformes correspondent à nos mesures. Moi, par exemple, j’avais un pantalon d’homme, car j’ai pris ce qu’il y avait en rejoignant la fanfare!» Pour s’offrir une nouvelle garde-robe, l’ensemble centenaire a toutefois dû réunir près de 100 000 francs. Aux cinquante tenues facturées 1500 francs pièce se sont en effet ajoutés les frais liés à l’acquisition de dizaines de mètres de tissu supplémentaires pour les réparations et la confection des vêtements des futurs membres de L’Avenir. Et pour cela, le corps de musique a pu compter sur la Ville, qui a déboursé 30 000 francs pour habiller sa fanfare officielle, mais aussi sur Rémy Jaquier. «On a pris notre bâton de pèlerin est on est allés chercher des sponsors», relève le président du comité d’organisation, très fier d’avoir été associé à cette fête, sur laquelle il a commencé à plancher en 2015 déjà. «C’était un défi de trouver le financement pour ces cinquante uniformes», poursuit le président du Grand conseil vaudois et ancien syndic de la Cité thermale.
«Ils sont beaux en bleu!»
Dans le public, des sifflements d’admiration se sont fait entendre au moment de l’inauguration de la cinquième tenue de l’histoire de l’ensemble. «Ils sont beaux en bleu», s’est enthousiasmée une dame, tandis qu’une autre a assuré que le choix était particulièrement judicieux: «Ils ont eu du goût!» Reste à savoir ce qu’il adviendra des habits rouges et gris, désormais inutiles mais encore en très bon état. «Ils seront donnés à une fanfare camerounaise pour qu’ils aient une deuxième vie au soleil», répond Lucie Winkler.