L’État de Vaud a présenté à la population son contre-projet à l’initiative «pour une politique sportive vaudoise ambitieuse» ces dernières semaines. Prise de température du côté des initiants.
Pas question de prendre l’initiative «pour une politique sportive ambitieuse» à la légère pour le Canton de Vaud. Études, consultations, analyse point par point et réponses à toutes les propositions: le moins que l’on puisse dire est que le Service de l’éducation physique et du sport (SEPS) et sa conseillère d’État en charge Christelle Luisier Brodard ont «fait le job» et ont proposé un contre-projet solide en réponse à l’initiative. C’est d’ailleurs la Broyarde et le chef de service sortant du SEPS, Nicolas Imhof, qui sont venus à la rencontre de la population ces dernières semaines, entre autres à Yverdon, pour expliquer dans les grandes lignes les 36 mesures élaborées dans le contre-projet. Avec notamment cinq grandes thématiques stratégiques et des budgets correspondants: 6,2 millions de francs pour les politiques sportives transversales (promotion de la santé par l’activité physique, environnement et climat, inclusion); 11,5 millions pour le sport populaire; 3,6 millions pour le sport scolaire et parascolaire; 2,2 millions pour le sport international, l’économie et la recherche; 14,2 millions pour le sport élite.
Le contre-projet comporte également deux crédits-cadres pour un total de 150 millions d’investissements dans les infrastructures sportives sur six ans.
Le budget cantonal annuel pour le sport passerait donc – si cela est validé par le Grand Conseil en fin d’année – de 8 à plus de 40 millions de francs. «Mené avec sérieux et méticulosité», le contre-projet a d’ailleurs été salué par le comité d’initiative, satisfait que le Canton ait pris conscience du manque d’investissements des dernières années dans le sport et soit prêt à y remédier. Certains points et montants sont toutefois jugés insuffisants. «Le Canton a fait un gros travail de recherche et d’analyse pour arriver à ce contre-projet qui propose les mêmes missions que l’initiative, à l’exception de l’article dans la loi qui fixerait un montant de 100 millions par année pour le sport, analyse Sébastien Cala, vice-président du comité d’initiative et de Sport Vaud. Toutefois, certaines mesures mériteraient d’être renforcées.»
Là où l’initiative demandait un soutien cantonal pour les centres régionaux et nationaux de performance et pour les manifestations régionales, nationales et internationales, l’Etat de Vaud a eu une lecture quelque peu différente, estimant que le Fonds du sport vaudois subventionnait déjà suffisamment les centre régionaux de performance et les manifestations régionales. «Il s’agit pour moi d’un des gros manques du contre-projet dans le volet associatif, bien que je salue le soutien aux centres nationaux. Mais s’il n’y a pas de centres régionaux de performance, on ne peut pas envoyer d’athlètes dans les centres nationaux. Cela touche un très grand nombre de jeunes encore en formation, et cela viendrait simplement compléter la mesure qui vise à renforcer le soutien d’encadrement des athlètes dans les structures de sport-études», juge le Combier.
Concernant les infrastructures sportives, le canton de Vaud a du retard sur certains de ses voisins, le nombre de salles de gymnastique étant insuffisant pour assurer la pratique de trois heures d’éducation physique par semaine à l’école, comme l’oblige la loi fédérale sur la promotion du sport. «Les 150 millions d’investissements pour les infrastructures sont un bon premier pas qui va aider à rattraper le retard, mais qui ne suffira pas et qui ne sont prévus que sur six ans. Il y a une incertitude sur la pérennisation de la mesure. Les associations sportives ont d’ailleurs relevé qu’il manquait au moins une salle de compétition capable d’accueillir 3000 spectateurs pour la réception des compétitions internationales ou des grosses compétitions nationales. On aurait aussi souhaité voir émerger un petit Macolin, avec des installations sportives à la pointe qui permettent aux athlètes de s’entraîner et d’être suivis au mieux, et qui pourrait accueillir des camps scolaires aussi.»
Outre ces quelques points, les initiants soulignent également le manque de reconnaissance des sports qui ne sont pas Jeunesse+Sport, ainsi que l’absence de mesures concrètes pour soutenir le bénévolat. Clé de voûte du sport associatif et mentionné à maintes reprises dans le contre-projet, le bénévolat mériterait selon eux de recevoir plus de soutien cantonal.