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«C’est le début des choses sérieuses!»
Eliot Dänzer dans ses oeuvres. © DR

«C’est le début des choses sérieuses!»

28 janvier 2021

Double champion du monde juniors en titre de snowboard freeride, Eliot Dänzer a démarré la saison par une victoire à Verbier, il y a dix jours. Le rider de Corcelles-sur-Chavornay, 18 ans, vise un troisième titre consécutif.

Eliot Dänzer, vous espériez, comme durant l’été 2019, repartir pour quelques mois en Nouvelle-Zélande en 2020…

Et la situation a fait que ce n’était pas possible. Du coup, plutôt que de pouvoir aller y faire du snowboard, j’ai pratiqué du longboard par ici, et j’ai bossé un peu dans la ferme avec mon papa.

 

Ce n’était pas possible d’entrer dans le pays?

Oui, mais je devais passer par une quarantaine de dix jours dans une chambre d’hôtel sans pouvoir en sortir. Peut-être qu’avec Minecraft (ndlr: un jeu vidéo), j’aurais réussi à tenir trois jours, mais ensuite j’aurais cassé la moitié de la chambre!

 

Comment se passe votre hiver jusqu’ici?

Je n’ai pas pu rider beaucoup hors des pistes pour le moment, car il n’y avait pas assez de neige. J’ai souvent touché le fond, au point que j’ai d’ailleurs déjà détruit une planche en deux mois. Là, cette semaine, ils annoncent de la neige tous les jours à Nendaz (ndlr: où se trouve le chalet familial). C’est le début des choses sérieuses!

 

Vous avez néanmoins réussi vos débuts en compétition, avec une victoire à Bruson il y a dix jours.

Ça s’est super bien passé, oui. J’ai réalisé un run à 89 points, avec notamment un 360, ce qui est peu courant chez les snowboarders. Cette année, je suis un peu le grand, alors je montre aux autres ce qu’il va falloir faire (rires)! Pour me pousser, pour progresser encore, je vais essayer d’être plus en concurrence avec le Suédois Max Palm, un des meilleurs skieurs en juniors. C’est d’ailleurs lui qui s’est imposé à Bruson, avec 95 points. Ce jour-là, toutes catégories confondues, j’aurai terminé au 2e rang derrière lui. J’espère que ça va continuer comme ça et que les compétitions ne vont pas être toutes annulées.

 

Est-ce vraiment possible de se comparer aux skieurs?

Oui, on fait à peu près les mêmes choses, et le système de notation est le même. Comme les skieurs sont plus nombreux que les snowboarders, le niveau global est un peu plus élevé.

 

À vos yeux, qu’est-ce qui fait que vous êtes si performant?

Je suis le seul semi-pro parmi les snowboarders en juniors, le seul qui ne travaille pas ou ne suit pas d’études en parallèle. Cela me permet de m’entraîner quasi au quotidien, et je pense que c’est un avantage considérable. Revenir quelques jours à Corcelles-sur-Chavornay me permet de reposer un peu les jambes, car si je reste tout le temps à Nendaz, il est difficile de résister à l’appel des pistes. Il y a toujours un copain qui écrit pour qu’on le rejoigne.

 

Quels objectifs vous êtes-vous fixés cette saison?

Celui d’essayer de gagner les prochaines compétitions qui auront lieu! Potentiellement, il pourrait y en avoir une en Andorre courant février, puis une à Nendaz et, enfin, à Verbier. En France et en Autriche, jusqu’ici, tout a été annulé ou reporté. En attendant, je vais réaliser de belles vidéos et continuer à m’entraîner.

 

Y aura-t-il des Championnats du monde?

A priori, oui, mais pour le moment, on n’a pas encore reçu de confirmation. Je croise les doigts, car là, oui, ça constituerait mon objectif numéro 1.

 

Car vous êtes quand même double champion du monde en titre…

Et c’est quelque chose qui m’a procuré beaucoup de confiance en moi. Cela m’aide énormément.

 

Quelqu’un a-t-il déjà remporté trois titres mondiaux juniors de freeride?

Non, et c’est d’ailleurs ce qui me fait vraiment espérer qu’ils auront lieu!

Manuel Gremion