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«C’est mon cœur qui parlait»

9 septembre 2021

Fête – Fiorina Maggi, fondatrice du Zonta Club Yverdon, faisait partie des invités d’honneur du 30e anniversaire du club service féminin. Rencontre avec une grande dame qui a propagé l’esprit du collectif à travers le monde.

Photos: Sarah Carp

 

Le Zonta avance dans l’ère du temps et du numérique, mais garde pour objectif central la valorisation du statut légal, économique, professionnel, éducatif et sanitaire des femmes. Dimanche dernier,  alors que la section yverdonnoise célébrait ses 30 printemps, l’heure était à la fête et au partage de souvenirs. L’occasion pour les membres de rappeler qu’une habitante des Rasses, Fiorina Maggi (photo, en bleu), est la source de cette énergie dans le Nord vaudois et bien au-delà. Rencontre avec une Zontienne pas comme les autres.

 

Fiorina Maggi, que ressentez-vous à l’aune des 30 ans du Zonta Club Yverdon? 

Je suis très très heureuse, et émue aussi, parce que cela me rappelle beaucoup de souvenirs. Il y a trente ans en arrière, c’est moi qui avais lancé le Zonta à Yverdon.

 

Quelle mouche vous avait piquée à l’époque? 

J’étais beaucoup en Valais en ce temps-là et je traversais souvent la région en me disant qu’il fallait qu’on fasse quelque chose à Yverdon. Tout d’un coup, j’ai rencontré quelques personnes qui m’ont beaucoup aidée. C’est comme ça que l’on a pu créer ce club et j’en suis très heureuse. Pendant plusieurs années, c’était le plus petit de Suisse, mais les femmes ont fait un travail merveilleux.

 

On me souffle que vous êtes une femme extraordinaire, mais très modeste, car vous omettez d’évoquer les autres clubs que vous avez fondés, comme à Sainte-Croix, à Lugano, à Locarno, en Bulgarie, en Roumanie… 

C’est vrai, mais on ne compte pas ces choses-là, c’est mon cœur qui parlait. Il faut agir, ma chère, au lieu de dire ce que l’on fait.

 

N’était-ce pas une belle expérience?

Oui, bien sûr. C’est différent là-bas, mais ça nous fait du bien, à nous, d’apprendre des autres. J’en reviens toujours à la modestie. Les femmes sont très ambitieuses, d’un côté c’est bien, mais parfois c’est trop.

 

Leur avez-vous apporté votre modestie, ou ce sont elles qui vous ont donné de l’ambition?

Non, je n’ai rien apporté, à part l’esprit Zonta.

 

Et qu’est-ce que c’est, l’esprit Zonta?

C’est le partage. Savoir donner sans jamais attendre quelque chose en retour. Ce n’est pas évident ça (rires)!

 

Quel est votre plus beau souvenir avec ce club service? 

L’enthousiasme. Je n’étais pas toujours ici, car j’étais souvent au Tessin. Je suis un peu un pigeon voyageur.

 

Vous rapportez les bonnes idées d’ailleurs dans votre région, ce n’est pas si mal…

Exactement! Vous avez tout deviné (rires)! Je ne peux rien garder pour moi, je suis obligée de tout partager. On vit déjà dans un monde d’égoïstes…

 

Que souhaitez-vous pour la suite du club?

Que ces femmes continuent. A chaque fois que je lis un article dans la presse sur le Zonta, ça me fait plaisir. Ce sont des cadeaux pour moi.


Du vin… pas en vain!

11-12 septembre: le club service féminin Zonta Yverdon sera à la Fête Eau-Lac, ce week-end. La Cave de Bonvillars (CVB) a mis à sa disposition son «Wine Truck», qui permet de tenir un stand de vente des crus renommés des vignerons régionaux. Le bénéfice de cette opération sera affecté à l’appui financier que le Zonta apporte à des jeunes femmes de la région qui ont décidé de reprendre des études à la HEIG-VD, souvent en réduisant leur temps de travail… et donc leur budget! Le public est appelé à venir en nombre allier l’utile à l’agréable en se délectant de crus renommés de la CVB, autour de tables installées à l’ombre des arbres de la rive droite de la Thièle (Quai de Nogent).  Com.


Une Yverdonnoise prépare le robot chirurgien de demain

Le Zonta Club Yverdon attribue régulièrement des bourses afin de soutenir des femmes dans leur projet. Cette année, le comité a choisi d’épauler Daphnée Boudjelta (en vert sur la photo). Titulaire d’un bachelor en microtechnique de l’EPFL, l’Yverdonnoise de 24 ans va poursuivre sa formation à la HEIG-VD en se spécialisant dans le secteur biomédical. En parallèle à ses cours, elle travaille dans la start-up Distalmotion,  issue de l’EPFL. Celle-ci développe un robot hybride permettant aux chirurgiens de réaliser des opérations très peu invasives. Concrètement, la Nord-Vaudoise devra procéder à différents bancs de tests pour des moteurs et des capteurs, ainsi que designer une nouvelle version du bras robotique.

 

 

400 Comme le montant, en milliers de francs, des diverses aides allouées au fil des trente dernières années par le Zonta Club Yverdon. Ces dons ont été distribués à des femmes plus ou moins jeunes de la région, en complément de leurs revenus, afin de leur permettre d’entreprendre ou d’achever une formation.


«Ce sont des femmes de caractère à Yverdon»

Lors de l’anniversaire du Zonta Club Yverdon, Pierrette Roulet-Grin a rappelé quelques événements clés de cette section. «Lors du baptême de notre club, en 1991, la présidente internationale élue – la Zurichoise Sonja Renfer – a été séduite par le charme de notre ville. Quelques paires de mois plus tard, elle nous a demandé d’organiser une séance décentralisée de l’Exécutif mondial du Zonta!» Les treize dirigeants et l’équipe administrative ont donc déménagé quelques jours de Chicago à Yverdon.

Les Zontiennes n’ont pas froid aux yeux. Ce n’est pas la gouverneure du district, Fabienne Moulin, qui dira le contraire. «Ce sont des femmes de caractère à Yverdon. Elles ont toutes emprunté un chemin hors norme, relève celle qui chapeaute plus de 80 clubs à travers huit pays. Maintenant, il faut qu’elles puissent laisser la place à des plus jeunes qui viennent avec de nouvelles idées. Il faut s’ouvrir à d’autres. Mais c’est le problème des femmes de caractère.» Et la Valaisanne de souligner: «Elles ont toujours été hyperactives – elles ont notamment coloré virtuellement le château en orange pour dire non à la violence à l’égard des femmes –, elles ont toujours misé sur la visibilité, ce qui est très important.»

Annette Di Rosa, présidente de l’Union Intercity des clubs de Suisse et du Liechtenstein), Fabienne Moulin (gouverneur du district 30) et Eveline Bill (area directeur 4, clubs romands et tessinois). ©Sarah Carp

Christelle Maillard