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«C’est un désastre programmé»
yverdon, 8 juin 2018. Collège Pestalozzi. © Michel Duperrex

«C’est un désastre programmé»

11 juin 2018 | Edition N°2264

Le projet de la salle de gym Pestalozzi est bloqué par le recours déposé par deux conseillers. L’Exécutif craint que le dossier s’enlise.

La nouvelle salle de gymnastique Pestalozzi n’est pas près de sortir de terre. Et c’est même «probablement un désastre programmé», selon les termes employés par Gloria Capt, municipale chargée de l’urbanisme, devant le Conseil communal, jeudi. En l’état, la construction d’une salle de gymnastique et de deux salles de rythmique à la rue Pestalozzi est bloquée par le recours déposé auprès du Conseil d’Etat par les conseillers communaux Daniel Cochand (PLR) et Aude Briand (UDC), qui a un effet suspensif. Les deux élus ont demandé l’invalidation du vote du délibérant, le 1er mars dernier, accordant un crédit de 6,195 millions de francs pour le projet. En cause: «un mélange des comptes et des rubriques», selon eux, la Municipalité ayant utilisé en partie le crédit voté en 2014 pour la démolition de l’actuelle salle de gym afin de financer des études complémentaires pour l’édification du futur complexe.

«Pour lever l’effet suspensif, il faut se prévaloir d’un intérêt public, a souligné Gloria Capt, jeudi. Or le Conseil d’Etat pourrait estimer que ce n’est pas le cas. Quoi qu’il en soit, il ne rendra pas sa décision avant plusieurs mois.» Le permis de construire court jusqu’au 24 février 2019. Si rien ne bouge d’ici là, il faudrait tout reprendre à zéro. Deux avocats ont été engagés dans cette affaire: l’un chargé de défendre les intérêts du Conseil communal, l’autre de l’Exécutif. Les frais y relatifs seront imputés sur un compte de la Municipalité.

Le collège municipal et le délibérant ont jusqu’au 15 juin pour produire leurs déterminations. «Le délai était initialement fixé au 28 mai mais leurs avocats ont demandé une prolongation», soulignent Daniel Cochand et Aude Briand, qui se défendent de vouloir retarder les choses. Dans ce dossier, «la Municipalité est allée trop vite en besogne», estiment-ils. Ils assurent d’ailleurs qu’ils ne s’opposeront pas à la levée de l’effet suspensif, si elle est demandée

Caroline Gebhard