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«C’est une très belle reconnaissance, mais s’il vous plaît, respectez les gestes barrière»
Photo: William Gammuto-EHNV

«C’est une très belle reconnaissance, mais s’il vous plaît, respectez les gestes barrière»

31 décembre 2020

Le personnel soignant dans son ensemble a été récompensé par les lecteurs de La Région. Un titre honorifique qui fait plaisir aux EHNV, lesquels espèrent passer une année 2021 plus tranquille. Et pour cela, ils ont besoin de chacun.

C’est bien peu dire que le personnel des EHNV se retrouve sous pression depuis le début de l’année et l’explosion des cas de coronavirus en Suisse et dans le monde. «Et cette deuxième vague est encore bien plus impactante à l’interne», estime Philippe Ischer, cadre-infirmier, un de ces nombreux employés se trouvant au cœur de l’action depuis dix mois environ. Alors, savoir que les lecteurs de La Région ont tenu par centaines à voter pour le personnel soignant à l’heure de désigner la «personnalité de l’année 2020» est un petit geste qui compte. «Par rapport à la première vague, où les cadeaux et les messages étaient très nombreux, on sent un peu moins de reconnaissance aujourd’hui de la part de la population ou disons qu’elle se manifeste moins visiblement. Alors, la voir se matérialiser à travers cette élection valorise le travail effectué sur nos différents sites», relève Loïc Favre, responsable de la communication des EHNV.

Pour autant, la vraie récompense serait ailleurs, comme le confirme Brigitte Kauz, directrice des soins adjointe: «C’est une très belle reconnaissance, mais le message que l’on veut faire passer est le suivant: s’il vous plaît, respectez les gestes barrière. Si vous voulez nous témoigner votre estime, il n’y a pas mieux.»

Les EHNV sont en effet encore sous tension, même si celle-ci est un tout petit peu moins forte qu’il y a quelques semaines. «La tendance est à la baisse, mais de loin pas aussi vite que lors de la première vague. Et on se prépare déjà à une troisième… La difficulté est grande: on doit essayer de fournir un peu de repos à un personnel très éprouvé, tout en maintenant un niveau très élevé de vigilance», enchaîne Loïc Favre.

Cette crise du Covid a permis, à en croire les différents intervenants, de renforcer encore un peu plus les liens inter-services. «C’est vrai, confirme Philippe Ischer. Il y a toujours eu beaucoup de solidarité dans le monde hospitalier, mais disons que depuis quelques mois, on se rend encore mieux compte des différents métiers et des compétences de celui qui se trouve à côté de nous. Cette période très intense a fait tomber les cloisons et mis en valeur le travail de chacun encore un peu plus. Avec les années, on développe des compétences propres, chacun dans son domaine. Là, on a beaucoup travaillé sur la communication et la solidarité, qui ont été autant de réponses à cette situation exceptionnelle, qui n’est malheureusement encore pas terminée.»

Evidemment, l’arrivée du vaccin est un motif d’espoir, mais qui ne déploiera pas ses effets avant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. «Oui, c’est un signal positif, pour autant que les gens ne se relâchent pas. C’est vraiment la priorité», insiste Brigitte Kauz, interloquée, comme ses collègues, par les thèses «négationnistes» et complotistes qui peuvent fleurir sur les réseaux sociaux ou parfois dans les conversations. «C’est aussi pour cela que nous avons souhaité donner la parole régulièrement sur nos divers canaux de communication aux personnes qui sont en première ligne pour combattre cette pandémie. Il nous a semblé important, et c’est toujours le cas, que leurs paroles soient diffusées, qu’ils puissent dire simplement ce qu’ils vivent au quotidien», explique Loïc Favre.

Brigitte Kauz tient, elle, à remercier la population nord-vaudoise pour ce vote, tout en élargissant les mérites à d’autres secteurs. «C’est vrai que le secteur des soins est impacté, mais d’autres le sont aussi différemment. Au contraire de beaucoup d’indépendants, nous sommes sûrs d’avoir un travail dans les mois qui viennent. Et on a une pensée pour ceux qui sont victimes de la crise économique.» Raison pour laquelle, aussi, tout le monde espère un «retour à la vie normale» le plus vite possible.

 

«Les soins, ce n’est de loin pas que les soignants»

 

Les EHNV ont tenu à associer l’ensemble du monde hospitalier et les partenaires (CMS, aumôniers, bénévoles, etc.) à cette récompense honorifique, comme l’explique Loïc Favre. «Les soins, ce n’est de loin pas que les soignants. Au front, évidemment, on voit les médecins et les infirmiers, mais toutes les personnes impliquées méritent d’être mises en valeur. Je pense aux cuisiniers, aux intendants… à tout ce monde qui œuvre sans relâche pour que la machine tourne», explique le responsable communication des EHNV.

Silvia Antunes, intendante-adjointe, apprécie le compliment et souligne que les équipes d’intendance sont elles aussi éreintées, d’autant qu’elles n’ont pas été épargnées par le Covid. «Nous avons eu plusieurs personnes touchées ces dernières semaines et il a fallu les remplacer», précise-t-elle, alors que les effectifs ne sont déjà pas nombreux. Au total, l’intendance de l’hôpital d’Yverdon-les-Bains par exemple représente une quarantaine de personnes, qui font tout pour que toutes les unités, y compris les soins intensifs, puissent être opérationnelles du mieux possible. Et rien n’est simple depuis le début de la pandémie, puisque l’hôpital est divisé en «zones Covid» et «zones non-Covid» et que tout doit évidemment être sous contrôle sans aucune exception.

«On doit absolument éviter les contaminations croisées et on a très sensiblement augmenté le nombre de désinfections journalières», explique Silvia Antunes, en listant l’ensemble des tâches, du nettoyage des chambres à l’évacuation et à la gestion des déchets, autant de missions quotidiennes qui ont été impactées et chamboulées par le Covid.

«On ne se rend pas forcément compte lorsqu’on prend une décision, mais toute la chaîne derrière est modifiée», souligne Brigitte Kauz, elle aussi reconnaissante et admirative des efforts de l’équipe d’intendance depuis quelques mois, d’autant que les personnes ayant souffert du Covid conservent souvent une grosse fatigue, même lorsqu’elles ne présentent plus de symptômes. «Franchement, l’équipe d’intendance est admirable et je tiens à les féliciter pour leur réactivité et leur capacité à travailler dans l’urgence», enchaîne Silvia Antunes.

 

L’importance de se laver les mains

 

Hasard du calendrier, l’organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré 2020 «Année internationale des sages-femmes et du personnel infirmier», en hommage au bicentenaire de la naissance de la fameuse Florence Nightingale, cette infirmière britannique, pionnière des soins infirmiers modernes. «Elle est la première qui a démontré qu’il y aurait moins de mortalité dans les hôpitaux si on se lavait les mains régulièrement et consciencieusement. Autant dire que 200 ans après, le conseil est toujours d’actualité», explique Brigitte Kauz. En raison de la pandémie, cet «anniversaire» n’a pas pu être célébré à sa juste mesure, mais 2020 lui donne une résonance toute particulière.

 

Un plébiscite de la part des lecteurs

 

La rédaction de La Région avait choisi neuf personnalités qui, à ses yeux, incarnaient cette année 2020 si particulière. Vous, les lecteurs, avez placé Mireille Keita, Jean-Pierre Masclet, Jordan Lotomba, Vincent Guyon, Jean-Franco Paillard et Antony Cornu aux places 4 à 9, dans le désordre.

Le podium
1. Le personnel soignant
2. Barbara Rao, symbole
du monde de la restauration
3. Loïc Gasch, athlète d’élite

La Région remercie et félicite les neuf participants et leur souhaite une excellente année 2021!

Rédaction