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«Cette année me sert d’apprentissage»
. © Michel Duperrex

«Cette année me sert d’apprentissage»

19 mai 2022

Alexandre Binggeli roulera à la maison, le samedi 28 mai, avec une arrivée du Tour du Pays de Vaud et un contre-la-montre à Champagne. Le Champagnoux de 17 ans dispute sa première saison chez les juniors, avec AG2R, et il se fait les dents en prenant le départ de classiques comme Paris-Roubaix.

Alexandre Binggeli, le renvoi de la course en 2020 et 2021 a permis de faire coïncider votre première année d’éligibilité au Tour du Pays de Vaud avec l’accueil du peloton à Champagne. Le hasard a, pour le coup, bien fait les choses, non?

Clairement oui, ce d’autant plus qu’il y aura deux étapes à Champagne, avec l’arrivée de celle en ligne du matin, puis le contre-la-montre de l’après-midi.

Ça vous démange d’y être?

Un peu, oui. Le fait que ça se passe chez moi est une motivation supplémentaire pour réaliser une bonne performance, mais j’essaie de ne pas trop y penser pour le moment: avant le TPV, j’ai encore une course ce week-end.

Où allez-vous rouler?

Au Tour des Flandres juniors. C’est la fin des classiques pour moi. J’espère y faire une bonne performance, montrer que je peux obtenir des résultats tout en étant junior de première année. Mon travail sera d’aider mes coéquipiers de deuxième année, qui sont les leaders de l’équipe.

Comment se déroulent vos débuts avec AG2R, équipe que vous avez intégrée cette année?

J’ai commencé la saison par une course nationale en Suisse. Ma selle est descendue à mi-parcours et je n’ai pas pu la remonter. J’ai fini 10e du sprint. Ensuite, j’ai roulé au Giro di Primavera, en Italie. Une course de classe 1, sur un parcours pas trop pour moi dans le final. J’ai essayé de me glisser dans une échappée avant cela, mais je n’ai pas réussi. J’ai ensuite disputé Paris-Roubaix. On passait une heure avant les pros, avec déjà tous les spectateurs au bord de la route. C’était exceptionnel! On avait une grosse équipe, et mes coéquipiers ont terminé 1er et 3e. Pour ma part, j’ai dû changer mon vélo en milieu de course, puis, à 20 km de l’arrivée, j’ai été pris dans une chute. J’ai crevé et j’ai fini comme je pouvais.

C’est l’expérience qui rentre…

Oui! Je sens une sacrée différence entre les courses en Suisse et les internationales. On passe d’une trentaine de coureurs à 150, 160. Alors, j’apprends à me placer dans le peloton. En Suisse, les épreuves se gagnent sur des attaques, tandis que sur les courses internationales, cela se fait plutôt via une sélection par l’arrière. Dernièrement, j’ai encore participé au Grand Prix E3, la plus dure des classiques de notre circuit, avec de nombreux tronçons pavés. J’ai fini 25e, dans le groupe juste derrière les échappés, dont un coéquipier. Je trouve gentiment mes marques et je m’habitue de plus en plus au fait de rouler vite durant 3h30. J’apprends à économiser de l’énergie dès que c’est possible, ainsi qu’à rester calme, à ne pas m’affoler à chaque attaque. Je passe aussi par tous les rôles, d’équipier, de lieutenant, d’électron libre ou de sprinter attaquant.

Et voilà le TPV qui arrive la semaine prochaine. Qu’en attendez-vous?

On n’a pas encore défini précisément les rôles de chacun au sein de l’équipe. Le premier jour, le prologue sera très serré et la première étape, entre Paudex et Mathod, ne devrait pas faire de grands écarts. Les choses se joueront à partir de l’étape qui arrive chez moi, à Champagne, avec la côte de Sainte-Croix et la descente, puis le général lors de la dernière à Aigle, je pense. Pour ma part, j’aimerais occuper une bonne place dans le classement des meilleurs jeunes, et je vais aider les leaders. Avec un peu de chance, je pourrai peut-être prendre une échappée ou disputer le sprint de la première étape.

Il s’agira aussi de votre première course par étapes cette année. Qu’est-ce que cela change?

J’ai fait le Tour de l’Ain en cadets. Je vais devoir apprendre à m’économiser pour ne pas me mettre dans le rouge. Je devrai bien gérer les efforts. Cette première année en juniors me sert d’apprentissage, à essayer un peu tout et à trouver un peu mes qualités, ainsi que mes repères dans le peloton.

Il y aura ensuite les Championnats de Suisse, dans un peu plus d’un mois.

J’aimerais y faire un top 3 en contre-la-montre, un exercice que j’adore – j’aime ce genre d’efforts seuls –, et un top 5 au moins lors de la course en ligne. J’espère aussi être sélectionné pour les Championnats d’Europe cet été, puis, tout en continuant sur route, je préparerai gentiment la saison de cyclocross en seconde partie d’année.

 

Du vélo, des jeux, de la musique et de quoi se nourrir

 

Champagne organise une grosse fête pour accueillir le Tour du Pays de Vaud. Dans le village nord-vaudois, les festivités commenceront le vendredi soir (27 mai), déjà, avec la soirée révélation et découverte des Mérites champagnoux (remise à 20h). Des concerts (Corps de musique La Centenaire Champagne-Onnens et The Clasp) seront d’ailleurs au programme.

Le lendemain, samedi 28 mai, les cyclistes franchiront la ligne d’arrivée de la deuxième étape du TPV au centre du village, vers 11h10 environ, après un premier passage de la course à Saint-Maurice vingt minutes plus tôt.

La place de fête, elle, aura déjà ouvert depuis 10h, derrière le collège. Toute la journée, la population pourra s’y divertir autour d’un mur de grimpe et de châteaux gonflables pour les enfants, ainsi que des stands de produits régionaux, car il y aura bien évidemment de quoi se sustenter sur place. Un premier concert, d’El Sandy, est prévu de 11h30 à 14h.

Le contre-la-montre (une boucle de 12 km) démarrera à 15h. La dernière arrivée est programmée à 17h35, suivie du podium. Les Champagnoux continueront de faire la fête toute la soirée, avec des concerts de Le Pulse, de Neverfall et de Smile.

Manuel Gremion