Grâce à sa saison de rêve, la «une» féminine de l’UC Yverdon sera la première équipe romande à découvrir la ligue nationale. Un joli challenge que Fabrice De Gasperis, président du club, et son comité doivent déjà commencer à préparer.
Dans une ambiance des grands soirs aux Isles, la première équipe féminine de l’UC Yverdon a obtenu son ticket pour la Ligue nationale B, samedi dernier. Un exploit qu’aucune formation romande n’avait réussi auparavant. Le club nord-vaudois va donc devoir s’improviser locomotive d’une région qui cherche à se faire sa place au sein du deuxième sport collectif national, outrageusement dominé par les Alémaniques. Un défi que Fabrice De Gasperis, président de l’UCY, envisage avec enthousiasme.
Président, la fête a-t-elle été belle samedi soir?
C’est certain. Mais disons que j’ai plutôt participé aux rangements du lendemain (rires).
Ce dernier succès (6-0 face à Zulgtal), a été obtenu avec la manière et dans une magnifique ambiance, non?
On y réfléchissait. Je crois que la dernière fois qu’autant de monde s’est déplacé pour de l’unihockey dans la région, c’était à l’occasion d’un match de l’équipe nationale, il y a quatre ou cinq ans. Et observer tout cet engouement, cette joie et ces sourires, c’est le plus beau gage de réussite pour un comité.
Allez-vous vous accorder quelques jours de repos avant de songer à la suite?
Ce n’est pas au programme, au contraire. Le staff doit se rencontrer cette semaine pour discuter de la façon dont il entend procéder pour la suite.
Ce qui signifie que Nicolas Richard sera toujours l’entraîneur de la «une» la saison prochaine?
Evidemment. Cela fait presque dix ans qu’il s’implique auprès des filles. D’abord avec les M21, puis ensuite avec les actives. Il a mille fois mérité sa place en Ligue nationale. Ses deux assistants, qui portent plusieurs casquettes, continueront également à l’épauler.
Et au niveau des joueuses?
Cela dépendra des discussions futures. Il faudra évidemment sonder la motivation de chacune. Mais, a priori, le groupe devrait être assez similaire.
Il faudra bien procéder à quelques changements, non?
Ce qui sera capital, c’est l’implication personnelle des filles. On aimerait d’abord passer de deux à trois entraînements hebdomadaires. Le minimum vital à ce niveau. Comme on ne pourra pas franchement faire plus à cause de la disponibilité des salles, il faudra que les joueuses se prennent en main elles-mêmes.
Les déplacements seront également plus longs…
Ça fait partie du même processus. Chacune devra être capable de s’organiser en fonction du lieu, de la date et de l’heure où nous jouerons. Si on doit aller au Tessin un dimanche à 17h, il faudra pouvoir assumer.
Vous allez vous retrouver isolés en tant que seule équipe romande. Cela vous fait-il peur?
C’est tout sauf de la peur que j’ai envie de communiquer au groupe. On va vivre des moments compliqués, c’est une certitude. Des séries de défaites, on va en rencontrer. Il faudra savoir prendre tout ce qu’on nous donne, le moindre point, et même le moindre but.
La LNB, c’est fort?
Disons qu’il y a les formations de haut de tableau, contre lesquelles on ne devra pas trop en attendre, et celles du bas, face auxquelles on aura un peu moins le droit à l’erreur. Le seul et unique objectif sera de terminer l’exercice avec un point de plus qu’au moins un adversaire.
L’idée, c’est donc de se stabiliser la première année, puis de petit à petit s’affirmer à ce niveau?
C’est exactement ça. Plusieurs membres du club possèdent de bonnes connaissances de la ligue nationale. Certains sont également actifs dans la filière naissante sport-études de Vaud Unihockey. La discipline se trouve en pleine essor en Romandie. Le travail effectué va toujours un peu plus porter ses fruits. Il faudra savoir s’en servir pour se renforcer. Et surtout ne pas se tirer dans les pattes entre nous, comme on sait parfois si bien le faire ici.