Les habitants de Flusel à Bonvillars et la Municipalité proposent que des mesures de modération de trafic soient prises pour faire respecter la limitation de vitesse sur la route cantonale qui traverse ce hameau situé aux portes de Champagne. L’État de Vaud met les pieds au mur.
Texte: Jérôme Christen | Photo: Gabriel Lado
Peu d’usagers respectent la limitation de vitesse à 50 km/h sur ce tronçon situé entre Bonvillars et Champagne s’accordent à dire habitants et autorités locales. « Cela fait plusieurs années que je signale ce problème à la Municipalité du village. De temps à autre, la Police cantonale vient poser un radar, quelque permis de conduire ont été retirés, mais il n’y a pas eu de changements notoires. Il n’est pas rare de voir des véhicules rouler entre 80 et 100 km/h » , dénonce Jean-Philippe Debétaz qui vit dans ce hameau depuis toujours, dans la maison familiale héritée de ses parents.
Crainte d’un accident
« En mars dernier, des panneaux mobiles afficheurs de vitesse ont été placés çà et là, ce qui a amélioré la situation, mais depuis qu’ils ont été retirés, l’autoroute est à nouveau ouverte. Des chats ont été tués sans que personne ne s’arrête. A quand un enfant, une vieille personne ou quelqu’un de ma famille » , déplore ce jeune retraité.
Cars postaux aussi en cause
Municipale en charge de ce dossier, Christiane Gri ne conteste pas les faits. Il y a cinq ans, elle a obtenu de pouvoir faire poser un revêtement gris latéral censé faire comprendre aux automobilistes qu’ils doivent lever le pied à l’approche du hameau. La mesure n’a pas eu d’effet. Même les cars postaux dépassent cette limitation pour pouvoir tenir leurs horaires, constatent M. Debétaz et Mme Gri. A CarPostal, son porte-parole Ben Kuchler, assure que si les chauffeurs doivent être attentifs aux horaires, le respect du code de la route est une priorité absolue. Ce cas sera examiné de près et les chauffeurs y seront sensibilisés. Nul besoin d’être un chauffard pour être pris en défaut d’excès de vitesse sur ce tronçon. Au sortir du village de Bonvillars, la limitation de vitesse est fixée à 80km/h, les conducteurs se retrouvent dans une descente en ligne droite et prennent naturellement de la vitesse. Ils ne perçoivent pas forcément que 400 mètres plus loin, le hameau de Flusel est limité à 50 km/h, 200 mètres avant le village de Champagne.
Limitation complète
Deux mesures cumulables permettant d’améliorer la situation sont proposées par Jean-Philippe Debétaz et soutenues par la municipale Christiane Gri. La première consisterait à supprimer ce tronçon limité à 80km/h en le faisant passer à 50 km/h comme c’est le cas depuis Flusel jusqu’à la bretelle autoroutière de Grandson. « Elle serait d’autant plus justifiée que dans le sens inverse, après les Caves de Bonvillars, les automobilistes dépassent également la limitation à 50 km/h dans une zone villas récemment construite » ajoute Christiane Gri.
L’Etat de Vaud y met pourtant clairement son véto : «La mise en place d’une limite à 50 km/h est conditionnée à la densité d’habitations au bord de la route au moins d’un côté de la chaussée. Ce n’est pas le cas sur le tronçon en question » , explique Charlotte von Euw, conseillère en communication à la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR).
Mobilier urbain
Deuxième mesure : l’installation de modérateurs de trafic sous forme de mobilier urbain par exemple ne trouve pas non plus la grâce auprès de la DGMR: «La mise en place de ralentisseurs de trafic, modifications de profil en travers ou en long de la route est difficilement envisageable, puisqu’il faut pouvoir garantir le passage des transports publics (bus articulés) et des convois agricoles. Il est prioritaire de garantir la fonctionnalité de la route et de son gabarit. »
Pas de solution
A la question de savoir quelles mesures l’Etat de Vaud préconise pour résoudre le problème – à part la pose épisodique de radars qui n’ont pas eu jusqu’ici d’effet notoire – la DGMR n’apporte pas de réponse. Toutefois, une séance réunira prochainement la municipale de Bonvillars Christiane Gri et Vincent Yanef, inspecteur signalisation à la DGMR, pour tenter d’amorcer la recherche d’une solution.