Changer les regards
10 septembre 2024 | Texte: Robin Badoux | Photos: Michel DuperrexEdition N°3785
Mission accomplie pour le Festival Yelen qui, l’espace de quatre jours, a offert l’occasion de changer de regard sur le monde et d’aller à la rencontre de l’autre.
Chameaux, oies, ânes, marionnettes géantes, spectacles et musiques du monde. Il y avait de quoi se sentir dépaysé lors de la 8e édition du Festival Yelen, aux Prés-Doux à Baulmes, qui a apporté beaucoup d’émotions aux visiteurs comme aux organisateurs. «Ho là là! C’était vraiment une très belle édition!» souffle Mireille Keita, organisatrice et présidente de Solidarité Afrique Farafina (SAF), l’esprit fatigué, mais encore plein d’émotions positives à l’heure de faire le bilan. «On est encore dans le Woah! On voit vraiment que le festival prend de l’ampleur. Pour beaucoup de visiteurs, c’est devenu le rendez-vous de l’année !»
Et des visiteurs, il y en a eu beaucoup, en effet. À commencer par près de 500 écoliers venus les deux premiers jours. Une vingtaine de stands d’artisans, des présentations d’instruments ou des spectacles les attendaient. Après les écoles, de nombreux visiteurs, venant de toute la Suisse romande et même au-delà, ont fait le déplacement. «Les représentations ont eu beaucoup de succès, notamment les démonstrations de l’équilibriste Seydouba Camara. A chaque fois le public retenait sa respiration!»
Même la pluie de jeudi et dimanche n’a pas réussi à entamer l’enthousiasme des visiteurs. «Cela n’a pas empêché les spectacles. Au final, tout était magique et les gens ne faisaient même plus attention à la pluie.»
Beaucoup d’artistes africains avaient fait le déplacement, tout comme de nombreux acteurs de la scène culturelle occidentale. Les acrobates du ZartiCirque de Sainte-Croix ont ainsi drainé un large public lors de leurs représentations, tout comme les oies savantes de la famille Déprés, de France, qui ont fait le bonheur des enfants avec leurs tours.
Moment fort du festival: la conférence animée par la délégation malienne, menée par Mamadou Zan Traoré, maire de Sanankoroba, commune qui bénéficie de l’aide apportée par l’association SAF, qui a expliqué au public l’impact de l’aide apportée grâce à l’argent récolté durant le Festival Yelen. «Le maire était ému de voir tout le travail qui est fait ici pour les aider à concrétiser leurs projets et retrouver leur dignité, glisse Mireille Keita. C’est ça notre force, je pense. On se donne le temps pour expliquer aux visiteurs quel rôle ils jouent en venant au festival. Dans l’ensemble, c’était aussi un magnifique moment de partage où on a tous pu faire de belles rencontres et oublier ce qui se passe de mal ailleurs dans le monde.»