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La chasse aux chenilles porte ses fruits

10 février 2017
Edition N°1932

Orbe – La Cité aux deux poissons intervient contre l’expansion des chenilles processionnaires depuis 2005. Reportage au cœur de la lutte contre ce danger.

Les collaborateurs de la Commune coupent les branches des pins où sont localisés les nids, afin d’éviter qu’au printemps, les processions de chenilles (ci-dessus) n’exposent humains et animaux à d’importants désagréments. ©Ludovic Pillonel

Les collaborateurs de la Commune coupent les branches des pins où sont localisés les nids, afin d’éviter qu’au printemps, les processions de chenilles (ci-dessus) n’exposent humains et animaux à d’importants désagréments.

Une quinzaine de petits nids blancs tissés de fil de soie trahissent la présence d’hôtes indésirables dans le jardin d’un privé, le long de la route d’Agiez. Des employés de la Commune d’Orbe étaient sur place hier matin, prêts à les déloger avec l’aide d’une nacelle, d’une pince et munis de lunettes de protection, ainsi que de gants lavés à l’eau chaude et au savon midi et soir. Une fois sectionnées, les parties «habitées» de l’arbre, vouées à l’incinération, sont placées dans des sacs.

On ne plaisante pas avec les chenilles processionnaires du pin, qu’un arrêté du Conseil d’Etat impose de combattre «dès leur apparition dans des endroits destinés à l’accueil du public». Et pour cause : leurs poils urticants peuvent provoquer des troubles ou des réactions allergiques, tels qu’œdèmes, démangeaisons, asthme, voire même la cécité dans de rares exemples de contact avec les yeux. Les chiens et les chats qui ont la mauvaise idée de les ingurgiter s’exposent à des nécroses pouvant entraîner la perte de leur langue.

Garni de terre et de quelques branchages, le sac est fixé à la collerette par Christian Mojonnier (à g.) et Didier Quiquaz. ©Ludovic Pillonel

Garni de terre et de quelques branchages, le sac est fixé à la collerette par Christian Mojonnier (à g.) et Didier Quiquaz.

L’arrivée de cet insecte peu commode dans nos contrées, dans le cadre de son irrémédiable progression vers le nord à partir du bassin méditerranéen, est attribuée au réchauffement climatique. La Commune d’Orbe lutte contre sa prolifération depuis 2005. «Cette année-là, nous avions détruit environ 800 kilos de nids, contre huitante l’année passée. On constate que nos interventions portent leurs fruits», se réjouit Christian Mojonnier, responsable travaux et voirie.

L’alternative des pièges

Les chenilles processionnaires, qui descendront de l’arbre pour se métamorphoser avec le retour des beaux jours, termineront leur course dans ce piège de plastique. ©Ludovic Pillonel

Les chenilles processionnaires, qui descendront de l’arbre pour se métamorphoser avec le retour des beaux jours, termineront leur course dans ce piège de plastique.

Dans les cas où les branches de pin touchées ne sont pas accessibles, en raison de leur hauteur ou de la configuration du site, le recours aux pièges s’impose. Illustration au chemin des Covets : Didier Quiquaz, responsable des espaces verts urbigènes, collecte de la terre et des branchages dans un sac en plastique spécifique. «Le but est de tromper les chenilles. De leur faire croire qu’elles ont atteint leur destination», commente Christian Mojonnier. Relié par un tube au collier installé autour de l’arbre, le réceptacle fera office de terminus pour ces petits êtres rampants.

Les chenilles processionnaires doivent leur nom à leurs déplacements à la queue leu leu, en quête de nourriture ou, entre mars et mai, du sol à proximité de leur garde-manger végétal pour procéder à leur métamorphose. Les papillons de nuit surgis de leurs cachettes souterraines à la belle saison déposeront leurs œufs sur de tendres aiguilles de conifères avec, paraît-il, une prédilection pour les pins noirs et d’Orégon. Les nids façonnés par les larves, tels que ceux observés à Orbe, leur servent d’abri durant l’hiver.

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