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«Chez Tony risque de s’éteindre»

3 juin 2015

Grandson – Les travaux qui se profilent à la rue Haute suscitent une vive inquiétude pour la patronne du restaurant.

Jennifer de Sousa et son père «Tony» Prestifilippo, encore aux fourneaux dans le restaurant situé en arrière-plan, à sa droite, et dont l’accès se fera par le chemin du Grandsonnet, en contrebas. © Michel Duperrex

Jennifer de Sousa et son père «Tony» Prestifilippo, encore aux fourneaux dans le restaurant situé en arrière-plan, à sa droite, et dont l’accès se fera par le chemin du Grandsonnet, en contrebas.

Le chantier de grande ampleur qui s’annonce dans le centre historique de Grandson (lire La Région Nord vaudois d’hier) est une source de préoccupation pour Jennifer de Sousa, la patronne du restaurant «Chez Tony». A la tête de cette enseigne, lancée par ses parents, qui fait partie, depuis vingt-huit ans, du paysage du vieux bourg, la jeune femme ne peut réprimer un sanglot: «Chez Tony risque de s’éteindre». Une fermeture qu’elle envisage comme une conséquence possible des travaux à venir.

La durée de ces derniers -il est prévu de faire entrer en vigueur l’interdiction générale de circuler du 15 juin au mois de septembre 2016-, et le peu de crédit donné à l’alternative proposée, la poussent à émettre cette hypothèse. Sa mère, Dominique Prestifilippo, qui l’aide encore au restaurant, explique que la mise en place d’un trafic bidirectionnel, incluant, de surcroît, les transports publics au chemin du Grandsonnet est de nature à engendrer des perturbations, au vu de son étroitesse. Découragés, les clients pourraient ne plus se rendre «Chez Tony», tout du moins à midi, où les convives sont, pour beaucoup, des ouvriers minutés.

Le syndic François Payot précise que la solution retenue a été encouragée par le service des routes. Si elle ne devait pas s’avérer concluante après un ou deux mois, des ajustements pourraient être entrepris.

Renée Leuba, de la Maison des Terroirs, n’est pas totalement sereine. © Michel Duperrex

Renée Leuba, de la Maison des Terroirs, n’est pas totalement sereine.

François Payot espère que les difficultés de croisement à certains endroits inciteront les habitants du haut du village à passer par Giez et descendre aux Tuileries pour se rendre à Yverdon-les-Bains. Les feux préconisés par les restaurateurs ne sont, à son sens, pas une réponse viable au vu des risques de bouchons qu’ils supposent.

 

Des réactions contrastées dans les autres commerces

La gérante du PAM Catherine Paul pense qu’elle sera peu impactée. © Michel Duperrex

La gérante du PAM Catherine Paul pense qu’elle sera peu impactée.

L’inquiétude semble diminuer à mesure que l’on se dirige vers la partie inférieure de la rue Haute. Sylvain Leuenberger, agent principal d’assurance, redoute, tout au plus, le risque de surexploitation du parking du Château, alors que Catherine Paul, la gérante du PAM, relève que l’accès à son magasin demeurera assuré. «Le trottoir restera praticable jusqu’à la fin de la fouille», explique-t-elle, ajoutant que le quai de déchargement, situé de l’autre côté du commerce, n’allait pas être touché par les travaux.

La responsable de la Maison des Terroirs, Renée Leuba est, elle, un peu moins sereine. Elle espère que les habitués joueront le jeu et se félicite que les travaux, découpés en tronçons, arriveront, normalement, à la hauteur de sa terrasse, qu’il faudra alors démonter, fin septembre-début octobre.