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Christian Leuenberger et le bon côté des choses

20 février 2014

Football – LNA féminine – Entraîneur assistant d’Yverdon Féminin l’automne dernier, Christian Leuenberger a repris les rênes de l’équipe depuis le départ de Jean-Daniel Perroset. Le championnat reprend samedi.

Christian Leuenberger au Stade Municipal. «Regardez-moi ça, ces infrastructures, ce terrain, c’est magnifique. Pour que ce soit parfait, il ne manque qu’un terrain synthétique.»

Christian Leuenberger au Stade Municipal. «Regardez-moi ça, ces infrastructures, ce terrain, c’est magnifique. Pour que ce soit parfait, il ne manque qu’un terrain synthétique.»

La poignée de main est franche, le regard droit. Si, dans le cours de la discussion, Christian Leuenberger n’hésite pas à confesser qu’il aime se remettre en question, c’est bien de l’assurance qu’il dégage au premier abord. Plus encore : de l’optimisme. A mesure qu’il évoque sa vie privée, son parcours dans le football et, bien sûr, la «une» d’Yverdon Féminin, dont il vient de reprendre les rênes, ce technicien en étanchéité de 45 ans témoigne d’une capacité absolue à voir le bon côté des choses.

Les infrastructures yverdonnoises ? «Magnifiques.» Son contingent ? «Plein de qualités.» L’éternel statut de petit poucet d’Yverdon Féminin, sur le plan financier notamment, parmi les autres équipes de LNA ? «Beaucoup de filles en Suisse nous envient. Qu’Yverdon arrive à bousculer la hiérarchie avec ses moyens très limités, cela intrigue. Tout le monde sait qu’ici, il y a quelque chose de spécial.»

Une solution à l’interne

Des positions résolument et systématiquement positives. C’est peut-être bien ce qu’il fallait à l’équipe qu’il dirigera pour la première fois samedi, à 18h, à Schwytz, et dont il était entraîneur assistant depuis 2011. Après un début de saison extraordinaire l’été dernier, la machine s’est enrayée au milieu du premier tour et les Yverdonnoises ont terminé en roue libre. «Quelque chose s’est cassé, reconnaît Christian Leuenberger. Nous avons perdu des joueuses, sur blessure, mais, surtout, la grinta et la foi inébranlable qui nous guidait jusqu’alors.» 2013 se termine dans «le stress et les tensions ». Affaibli par des ennuis de santé et plus sur la même longueur d’onde que son comité, l’entraîneur Jean-Daniel Perroset décide de s’en aller. Le club choisit alors, pour le remplacer, de privilégier une solution à l’interne.

«Honnêtement, je n’ai jamais eu la prétention de penser que je deviendrai l’entraîneur principal de l’équipe, avoue Christian Leuenberger. Quand l’opportunité s’est présentée, j’ai beaucoup réfléchi avant de la saisir. Compte tenu de l’investissement consenti par les joueuses, on se doit d’être à la hauteur. On ne peut pas arriver au terrain à la dernière minute et imposer dix tours de terrain pendant qu’on dispose des cônes.» Avec cinq entraînements par semaine et les matches, l’engagement est conséquent. Pour les filles, bien sûr («aucun gars ne le ferai sans un défraiement à la hauteur», estime-t-il), mais aussi pour un mari et un père de famille qui travaille à plein temps.

«Je pars tous les jours de la maison à 6h et je rentre vers 21h. Mon épouse Isabelle est très compréhensive», détaille celui que beaucoup surnomment «Leuleu». Loin de lui l’idée de se plaindre de quoi que ce soit. Alors que l’harmonie du groupe s’était étiolée au fil des défaites enregistrées voilà quelques mois, elle semble à nouveau totale. «L’état d’esprit est extraordinaire», s’enthousiasme-t-il. Lors de sa première intervention, face à ses protégées, il a commencé par leur poser une question. «Je leur ai demandé quels étaient leurs objectifs, raconte-t-il. J’avais besoin de savoir, pour que nous puissions tirer à la même corde.» Toujours engagées sur les deux tableaux, les Yverdonnoises annoncent vouloir gagner la Coupe et tenter de revenir sur le podium en championnat. Parfait : Christian Leuenberger et son assistant (et beau-frère !) Lionel Tharin ont les mêmes ambitions.

Réalistes, après les déboires de la fin de l’automne ? «Nous avons œuvré dans ce sens et je suis satisfait du travail accompli, se réjouit Christian Leuenberger. Maintenant, la seule vérité sera celle du terrain.» Points positifs : Gwendoline Fai et Maeva Sarrasin sont de retour de blessure. Valérie Gillioz sera également disponible d’ici quelques semaines. Seule Audrey Wuichet manquera vraisemblablement toute la fin de la saison. Au-delà, le contingent est resté stable, sans arrivée ni départ. Sur le plan du football à proprement parler, Christian Leuenberger entend laisser libre cours à la créativité de ses joueuses, sans les enfermer dans de multiples carcans : «J’aime un jeu basé sur la première intention.» Forcément : on dit d’elle que c’est toujours la bonne.

Carte d’identité

Nom : Christian Leuenberger

Age : 45 ans

Profession : technicien en étanchéité

État civil : marié, deux enfants

Parcours dans le football : joueur jusqu’en 2e inter, entraîneur jusqu’en 3e ligue masculine, entraîneur assistant d’Yverdon Féminin depuis l’automne 2011