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Christophe Loperetti, le grand frère du Nord vaudois

7 septembre 2017 | Edition N°2076

Yverdon-les-Bains – L’éducateur de 30 ans souhaite lancer un nouveau projet de réinsertion pour jeunes délinquants dans la Cité thermale. Avec son collègue biennois, Arnaud Aho, et son frère, Bastien, ils ont mis sur pied un programme complet, qui doit encore être validé par les autorités.

L’Yverdonnois Christophe Loperetti, président de l’association Surf your life, mise sur des cours et des activités sportives pour aider les jeunes en difficulté à se reconnecter avec la société. ©DR

L’Yverdonnois Christophe Loperetti, président de l’association Surf your life, mise sur des cours et des activités sportives pour aider les jeunes en difficulté à se reconnecter avec la société.

A l’image de l’ancienne émission télévisée française «Pascal, le grand frère», Christophe Loperetti se dévoue quotidiennement pour aider les jeunes en difficulté à retourner sur le droit chemin. Sa vocation, il l’a trouvée en traînant dans le quartier de Sous-Bois, à Yverdon-les-Bains. «Cela m’horripilait tellement de voir les jeunes gâcher leur potentiel en glissant vers la délinquance que je me suis dit : je dois faire quelque chose pour les aider. Et c’est comme ça que je suis devenu éducateur», raconte Christophe Loperetti.

 

Subir ou agir

 

Après avoir passé dix ans à donner des conseils en développement personnel et cinq autres en tant qu’éducateur auprès de personnes en situation de handicap, il souhaite aujourd’hui lancer un programme de réinsertion pour les jeunes délinquants, âgés de 11 à 24 ans, dans «sa» ville, à Yverdon-les-Bains. Depuis un an, il planche sur ce projet, baptisé «You believe». Pour le réaliser, il a commencé par créer, en mai 2016, l’association Surf your life, avec son frère Bastien et Arnaud Aho, un éducateur biennois. Le nom de l’association vient de sa devise : «Soit tu te prends la vague en pleine figure, soit tu l’utilises pour avancer.»

Actuellement en cours de validation par les autorités, le projet devrait voir le jour, selon lui, en janvier 2018.

 

Trois mois de stage

 

Avant de réussir à surfer, la douzaine de jeunes délinquants qui participeront à ce programme devront d’abord effectuer un stage de trois mois. Durant celui-ci, les deux éducateurs, Christophe Loperetti et Arnaud Aho, enseigneront des techniques de rédactions de CV, des cours de sport et de développement personnel. Ils proposeront également des appuis pour permettre aux jeunes de rattraper leurs lacunes dans les matières de base -maths, français, allemand-, afin qu’ils puissent être à niveau avant d’entreprendre un apprentissage.

Puis, pendant trois semaines, les jeunes participeront à «un séjour de rupture». «Il s’agit d’activités sportives en plein air, traduit l’Yverdonnois. Le but est qu’ils trouvent leurs limites et qu’ils les dépassent au lieu d’outrepasser celles de la société.» Cette étape ne sera, pourtant, pas la plus difficile à passer pour les jeunes adultes. «Le gros du travail sera de leur faire comprendre qu’ils ne sont pas exclus de la société et, surtout, qu’ils peuvent, eux aussi, l’influencer à travers leurs actions», poursuit l’éducateur.

Enfin, les participants passeront la dernière semaine de leur stage seuls, dans la forêt. «C’est l’examen de survie, explique Christophe Loperetti. Ils seront confrontés à eux-mêmes, c’est une sorte de rite de passage.»

 

Casser les préjugés

 

L’éducateur yverdonnois ne manque ni de motivation ni d’idées, puisqu’il prévoit déjà d’autres activités à développer, comme un atelier avec des personnes en situation de handicap, une immersion dans la précarité grâce à un travail à la soupe populaire ou encore un semaine de rupture dans un orphelinat au Bénin.

«Mon objectif c’est de permettre une réinsertion rapide, efficace et bon marché (ndlr : celle-ci coûtera 3500 francs par mois et par jeune). Avec ce programme, j’aimerais aussi casser l’image négative que les gens se font de ces jeunes, parce qu’ils sont motivés, ils veulent appartenir et respecter la société, mais ils ont besoin d’être guidés. Et, justement, j’ai envie d’être le lien entre les jeunes délinquants et le reste de la société», conclut Christophe Loperetti.

 

A la recherche de fonds et d’un local

 

Afin de pouvoir lancer son programme de réinsertion, l’association Surf your life attend le feu vert des autorités cantonales, à savoir le Service de protection de la jeunesse, ainsi que du Tribunal des mineurs.

Par ailleurs, les trois fondateurs recherchent activement un local, dans la région d’Yverdon- les-Bains, pour établir leur siège et dispenser les différents cours prévus. «C’est très important pour moi d’être ici, car c’est ma ville, là où j’ai grandi, confie Christophe Loperetti. Mais c’est un aussi un endroit stratégique, près des montagnes et du lac, ce qui est parfait pour organiser nos activités sportives.» Grâce à un message posté mardi sur Facebook, l’association a déjà reçu plusieurs propositions, qu’elle étudiera prochainement. Dernière ombre au tableau : les fonds. Pour pouvoir acheter le matériel de base nécessaire à la mise en place du programme «You believe», les trois fondateurs ont besoin de 80 000 francs. «Le prix du stage sera, lui, à la charge des institutions publiques», précise-t-il.

Contact via la page Facebook de l’association Surf your life.

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Christelle Maillard