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Claude Denervaud sur les routes de l’autre Tour

25 juillet 2012

Le massothérapeute yverdonnois n’a eu que quelques jours pour accepter l’offre qui lui était proposée: faire équipe avec son vieil ami, le directeur sportif Jean-Jacques Loup, pour s’occuper de la sélection suisse. Une aventure inoubliable… et victorieuse!

Claude Denervaud... interviewé par les médias martiniquais!

«Oui bon, c’est vrai, j’ai un peu hésité, mais pas longtemps. J’ai regardé mon agenda, j’ai vu qu’il n’y avait pas de rendez-vous incontournable et j’ai accepté!» Claude Denervaud aime tellement le cyclisme qu’il n’a besoin de préavis supérieur à une semaine pour… s’envoler en direction de la Martinique!

«En fait, la sélection suisse avait besoin d’un directeur sportif, bien sûr, mais hésitait, pour des raisons budgétaires, entre un masseur et un mécanicien. Comme vous pouvez le voir sur ces photos, ils ont choisi, finalement, de réparer leurs vélos eux-mêmes», sourit Claude Denervaud, massothérapeute heureux de retrouver un peu de fraîcheur dans ce sport qu’il adore: «Je n’en ai pas fait une question d’argent, vous imaginez bien! En sachant que mon vieil ami Jean-Jacques Loup allait diriger cette équipe, je ne pouvais qu’accepter. J’ai juste posé comme conditions, bien sûr, que le voyage ne me coûte rien. Mais quel bonheur de voir cette équipe soudée, prête à faire de grandes choses, même sans être préparée. Imaginez seulement que nous sommes arrivés le jour même de la première étape!» Le décalage horaire a été vite encaissé et les résultats au rendez-vous de cette course amateurs, mais très bien organisée (voir ci-dessous). Le secret de la récupération? «Le froid! J’appliquais aux coureurs des serviettes sur la nuque, une technique que je me réjouissais d’expérimenter dans un pays chaud. Allez, je vais le dire: sans me vanter, la récupération a été une partie de leur réussite!»

Prochaine étape, le Cameroun?

Un des bons souvenirs de Claude Denervaud? «Ouh là, ils sont trop nombreux, mais ce qui m’a surtout plu, c’est l’ambiance entre les coureurs. Elle était magnifique et pas seulement au sein de l’équipe! Après une étape, par exemple, Jean-Jacques Loup effectuait le débriefing, tous les coureurs étaient assis dans l’herbe. Et qui se trouvait au milieu de notre groupe, assistant au débriefing? Le Russe, qui était le leader au général et le concurrent de Nico Bruengger! Imaginez une seule seconde cela dans le monde pro…»

Et la Martinique au mois de juillet, forcément, ça donne envie? «Ah, c’est sûr! Je me suis baigné tous les jours. Et même Jean-Jacques, qui déteste l’eau d’habitude, s’est baigné plusieurs fois!» Des rires, du plaisir, mais aussi et surtout du travail bien fait, dans la convivialité: tout ce qu’aime Claude Denervaud, qui se réjouit déjà de repartir. Prochaine étape? «Sûrement le Cameroun! J’ai fait plusieurs fois le Tour là-bas, c’est génial!»

 

Le Tour de Martinique a su conserver un côté convivial

Un Tour amateur mais très sérieux

Après neuf étapes longues, au tota1, de 1095 kilomètres, les cent coureurs ont terminé l’épreuve à Lamentin dimanche 15 juillet. Les résultats? Une troisième au place au général pour le leader suisse Nico Bruengger (26h31,43), derrière le Russe Alexander Buradagin et le Français Cédric Eustache.

Au classement du meilleur jeune, les Suisses ont fait 2e et 3e. Nico Bruengger a, en plus, gagné la quatrième étape.

La sélection helvétique a terminé quatrième sur douze au classement général. Les cent coureurs étaient en effet répartis dans douze formations. La Suisse comptait six engagés et a terminé à trois, la moitié de l’équipe étant contrainte à l’abandon.

Dommage, car, pour ce qui est des trois «survivants», ils ont plutôt très bien figuré! «De toute façon, j’avais prévenu, je ne pouvais en masser que trois», a souri Claude Denervaud, qui aurait quand même préféré que tous aillent jusqu’au bout! Son cadeau pour les massages? «Nico m’a offert un maillot jaune, signé. Je n’en demandais pas tant.»

Timothée Guillemin