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Cohabiter avec  la faune sauvage
Vagabond a été trouvé en pleine journée dans un jardin, ce qui est inhabituel. Atteint de la gale, qui se soigne facilement, il sera normalement relâché d’ici quelques jours.  Lena Vulliamy

Cohabiter avec la faune sauvage

3 mars 2025 | Textes: Lena Vulliamy
Edition N°3903

Aujourd’hui se tient la Journée mondiale de la vie sauvage. L’occasion d’aller voir ce qu’il se passe au centre de soins Erminea.

Hérissons, renards, fouines, blaireaux ou oiseaux en tout genre, il n’est pas rare de tomber nez à nez avec un animal sauvage. Parfois, celui-ci est blessé et il faut l’amener dans un centre de soins spécialisé. Dans le Nord vaudois, c’est Erminea à Chavornay qui se charge de soigner la faune sauvage.

Une petite clinique

Marine Bally, responsable du centre et des soins, nous montre les deux hérissons en observation après avoir été retrouvés en pleine journée dans le jardin de particuliers. Le premier est atteint de gale et est sous traitement antiparasitaire. Le second toussait, parasité par des vers pulmonaires (c’est une des raisons pour amener un hérisson dans un centre de soins). Un troisième arrivera peu après, très amaigri – 334 grammes au lieu des 800 préconisés pour passer l’hiver. Plus loin, un muscardin attrapé par un chat finira son hibernation chez Erminea. Deux chauves-souris blessées sont en convalescence et dans un grand box, un autour des palombes, rapace de taille moyenne, tente de se remettre d’une probable collision avec une voiture. Dans une autre pièce, une grive a été retrouvée avec l’aile fracturée et un pigeon souffre d’une infection.

Belle saison mouvementée

L’hiver est néanmoins la période creuse pour le centre, explique Marine. Dès ce printemps, Erminea accueillera beaucoup d’oiseaux, ainsi que des renards, des fouines, des blaireaux, des écureuils ou des lièvres et des chats sauvages, puis des hérissons à foison à partir de juillet. De manière générale, les animaux adultes passent 3 à 4 semaines au centre, explique Marine.

Respecter la faune

Dans tous les cas, le but de l’équipe d’Erminea, composée d’une dizaine de personnes, est de pouvoir relâcher les animaux dans leur milieu naturel. Pour les hérissons, les particuliers sont invités à récupérer le hérisson qu’ils ont amené et à le relâcher là où il avait été trouvé. L’occasion pour la responsable du centre de rappeler qu’il y a des gestes à adopter et d’autres à éviter. «Les gens pensent souvent bien faire. Nous avons par exemple sauvé un martinet qui avait été nourri à la framboise. Certains donnent de la polenta, ce qui n’est absolument pas adapté aux animaux.»


À faire

• Observer avant tout: dans de nombreux cas, un bébé animal seul n’est pas forcément en danger. Les parents ne restent pas avec les jeunes toute la journée.

• En cas de doute, appeler le garde-faune ou le centre de soins le plus proche.

• Toujours manipuler l’animal avec des gants ou un textile.

• Si c’est un oiseau, ou une chauve-souris, le transporter dans un carton percé de quelques trous.


À ne pas faire

• Toucher l’animal sans gants ou textile, le caresser.

• Le garder à la maison au lieu de l’amener dans un centre – un animal sauvage trop imprégné de l’humain ne le craint plus et peut devenir agressif.

• Donner de la nourriture humaine. Il en va de même pour les oiseaux du lac: en aucun cas ne leur donner du pain.


Pour plus d’informations

Rendez-vous sur erminea.org


Un coup de pouce pour les nouveaux locaux

Trop à l’étroit dans ses locaux – le centre s’est retrouvé l’été passé avec 120 hérissons alors que sa capacité est de 60 –, Erminea a pour projet de déménager prochainement dans un bâtiment plus récent, qui est situé à côté de ses installations actuelles. Mais les finances manquent encore pour finaliser le projet mené par la présidente Laélia Maumary et la responsable du centre et des soins Marine Bally. L’idée serait non seulement de pouvoir accueillir davantage d’animaux dans un cadre encore plus adapté, mais aussi de s’occuper de lynx.