Yverdon-les-Bains – Une plateforme de vente sur Internet pour les commerces de proximité du domaine de l’alimentaire est en train de voir le jour en ville.
Commander son jus d’orange dans une épicerie, réserver sa viande chez un boucher de la ville et acheter un gâteau de la boulangerie du coin depuis votre ordinateur et tout récupérer le soir, en rentrant du travail, dans un seul et même endroit ? C’est le concept qui est en train de voir le jour à Yverdon-les-Bains. L’Association pour le développement du Nord vaudois (ADNV), les quatre Sociétés industrielles et commerciales (SIC) de la région et la plateforme en ligne Youpaq.
Com tentent de trouver des commerces de proximité prêts à se lancer dans cette aventure, afin de dynamiser le centre-ville et, surtout, concurrencer les e-shop des grands supermarchés comme Coop et Migros. «Pour lancer cette plateforme, il faudrait au moins trois ou quatre magasins qui offrent des articles complémentaires», précise Jean-Marc Buchillier, directeur de l’ADNV.
Concrètement, Youpaq.com permet aux utilisateurs de commander et de payer en ligne en une seule fois par carte de crédit des produits provenant de différents commerces locaux. Le lendemain, leur panier est préparé et livré gratuitement dans l’un des magasins partenaires. En rejoignant le réseau Youpaq.com lancé, en automne 2016, à Yverdon-les-Bains et à Bulle, le commerçant se voit fournir un téléphone sur lequel il reçoit les commandes des clients et une imprimante pour l’étiqueter, afin que l’acheteur puisse la suivre.
Un concept «compliqué»
Pour l’instant, une seule enseigne yverdonnoise à accepter de jouer le jeu : l’épicerie Marché des Moulins.
Plusieurs autres commerces se sont intéressés à la démarche, comme La Ferme, la Boulangerie du Château Chez Sil ou encore la Boucherie Leuba. Tous s’accordent à dire que le concept est «intéressant», mais, pour l’instant, ils sont «en train d’y réfléchir». «Le concept est très bien, mais dans notre branche, où les gens achètent pour quelques francs, cela me paraît compliqué, car il y a beaucoup de contraintes techniques», confie Silvia Sorge Cano, patronne de la Boulangerie du Château Chez Sil. «Ce serait génial pour se démarquer, mais, pour nous, c’est difficile à mettre en place, notamment, au niveau de l’emballage, de l’étiquetage et, surtout, je crois que les gens aiment choisir leur viande, complète Eric Leuba, patron de la Boucherie Leuba. Sans compter qu’il faut pouvoir amortir les coûts.»
L’un des points qui freinent les commerçants est le prix de la licence : 1500 francs par an. A ce sujet, l’ADNV est prête à financer, la première année, une partie des frais. «Bien que la licence coûte nettement moins cher que de lancer seul sa plateforme, à Yverdon-les-Bains, nous allons certainement nous déployer d’une autre manière, avec peut-être une licence mensuelle et quelques mois d’utilisation gratuits pour lancer le projet», révèle Freddy Zomba, fondateur de Youpaq.com.
Autre problème : le respect de la chaîne du froid. La Ferme s’est, d’ailleurs, retirée de la liste pour cette raison : «Il faut être sûr que nos produits frais et congelés sont stockés correctement avant d’être retirés par le client, car c’est notre image que nous engageons», commente Laurence Fardel, responsable adjointe de La Ferme.
L’ADNV et Youpaq.com espèrent pouvoir convaincre assez de commerces d’ici à la fin de l’été ou cet automne pour lancer officiellement cette plateforme.
Une monnaie locale pour le Nord vaudois ?
L’Association pour le Développement du Nord vaudois (ADNV), en collaboration avec les quatre Sociétés industrielles et commerciales (SIC) de la région -Orbe, Sainte-Croix, Vallorbe et Yverdon-les-Bains-, a réfléchi à d’autres initiatives pour animer les centre-villes. Et notamment au travers d’une monnaie locale. «Par jeu, je l’appelle le Recordon 1er, lance Jean-Marc Buchillier, directeur de l’ADNV. Mais, pour l’instant, rien n’a encore été décidé. Nous en sommes seulement au stade de l’étude de faisabilité.» L’ADNV a d’abord regardé ce qu’il se faisait ailleurs, particulièrement en Valais, avec le récent lancement du Farinet. Fin juin, le bureau de l’ADNV a accepté un dossier de présentation du concept de monnaie locale. La deuxième phase a donc été lancée : «Nous distribuerons des flyers, dès la semaine prochaine, aux commerçants, aux entreprises et aux communes pour qu’ils nous disent ce qu’ils en pensent, poursuit-il. Pour que l’idée se concrétise, il faudrait au minimum cinquante retours positifs, avec des diversités géographique et de genre.» Par la suite, un concours d’idées sera certainement lancé pour déterminer le nom et le design des billets.