Logo

Comme un parfum de Belle Epoque

25 avril 2016 | Edition N°1725

Les Rasses – Le Grand Hôtel va être le théâtre d’importants travaux de rénovation. Le but est de redonner à l’établissement son lustre d’antan.

Un ascenseur permettra, dans l’angle où se trouve le directeur Patrice Bez, aux personnes à mobilité réduite de rejoindre le restaurant depuis l’étage intermédiaire. © Michel Duperrex

Un ascenseur permettra, dans l’angle où se trouve le directeur Patrice Bez, aux personnes à mobilité réduite de rejoindre le restaurant depuis l’étage intermédiaire.

Et si le Grand Hôtel des Rasses était en passe de sortir durablement des remous qui ont marqué son histoire? C’est, dans tous les cas, ce qu’espèrent le Groupe Boas et les copropriétaires de l’édifice intimement lié au tourisme sur le Balcon du Jura. Pour y arriver, la PPE a validé, vendredi dernier, à l’unanimité, une enveloppe de 2,3 millions de francs -un prêt de Boas-, afin de redonner aux lieux leur lustre d’antan, tout en mettant l’accent sur les économies d’énergie. La réfection de la toiture, des façades extérieures, des couloirs des chambres, ainsi que du sauna sont, notamment, au programme. Le Groupe Boas, détenteur de 75% de l’hôtel, va investir 700 000 francs dans la rénovation de la majorité des 44 chambres. Les travaux commenceront en juin prochain et dureront jusqu’à fin 2017.

A l’instar de celle-ci, la majorité des 44 chambres que compte l’établissement vont être rénovées. © Michel Duperrex

A l’instar de celle-ci, la majorité des 44 chambres que compte l’établissement vont être rénovées.

«Le but est de déposer une candidature pour devenir un hôtel historique. Nous souhaitons proposer à nos clients un voyage de plus de cent ans dans le passé», explique Bernard Russi, président directeur général du groupe. L’acquisition d’éléments de mobilier anciens, la refonte de la réception et le choix de vêtements d’époque pour le personnel sont quelques-unes des actions prévues pour obtenir ce statut. Actuellement, une cinquantaine d’établissements du pays sont répertoriés sur le site des Swiss Historic Hotels. «Nous avons mandaté la Fondation des archives hôtelières, qui nous aide dans cette démarche», précise Bernard Russi (lire ci-dessous).

Le Groupe Boas a aussi misé sur Patrice Bez, un enfant de la région, pour relever le défi. Directeur de l’établissement depuis novembre dernier, l’homme de 47 ans venait, dans ses jeunes années, y livrer le pain avec son grand-père. «Je me suis aussi occupé, durant les vacances scolaires, de l’entretien de la piscine et du minigolf, ainsi que de donner les clubs aux golfeurs», indique le nouveau maître de céans.

La remise à disposition d’un golf figure, d’ailleurs, parmi les projets dont Patrice Bez, de retour au pays après un parcours varié dans l’hôtellerie-restauration et l’animation, ne manque pas. Celui qui peut compter sur une équipe de cuisine renouvelée et étoffée annonce la réouverture du restaurant La Boîte à Musique, à la fin du printemps, la remise en service d’un vivier à truites et la création d’une carte d’une trentaine de cocktails maison. Des événements pour tous les goûts, dont des soirées musicales à thème et une dégustation de vins, sont également au menu de ces prochains mois. De quoi redonner le dynamisme de la Belle Epoque au Grand Hôtel des Rasses.

Ses premières danses

Adalbert Jaques, administrateur de la PPE du Grand Hôtel des Rasses, se félicite de l’adhésion des copropriétaires au projet de rénovation. «C’est magnifique d’avoir obtenu l’unanimité. Nous allons pouvoir améliorer la valeur de l’établissement grâce à Boas», commente-t-il. Et d’ajouter: «Le Grand Hôtel des Rasses, c’est ma jeunesse. J’y ai fait mes premiers pas de danse. On doit se battre pour le sauver. Cela fait longtemps que nous parlions d’un plan d’investissement important».

Une chaise d’origine?

La remise aux standards de l’époque du Grand Hôtel des Rasses est accompagnée par Hôtel Archive Suisse et sa directrice, Evelyne Lüthi-Graf. «J’ai repéré, dans l’hôtel, une chaise qui pourrait être d’origine, car elle est munie de roulettes. Dans les années 1900, le mobilier était sur roulettes pour faciliter son déplacement lors des nettoyages. L’aspirateur n’existait pas encore», rappelle-t-elle. Pour l’aider dans ses recherches, elle invite les gens de la région à lui envoyer d’anciennes photos.

Ludovic Pillonel