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Commerçants fâchés à la rue du Milieu

18 septembre 2009

Des boutiques de la rue yverdonnoise protestent contre les sentences de la Commission de police qui les condamne à payer des amendes pour avoir ouvert leurs commerces le 1er Août. Les commerçants crient à l’inégalité de traitement par rapport aux marchands venus de l’extérieur et autorisés, eux, à travailler ce jour-là.

Les commerçants souhaitaient participer à la fête. Ils se sont vus amender.

Les commerçants souhaitaient participer à la fête. Ils se sont vus amender.

La couleuvre est dure à avaler. Parce qu’ils ont souhaité se joindre au marché du 1er août organisé dans la rue du Milieu à Yverdon, deux commerçants de cette rue ont reçu un courrier de la Commission de police: suite à leur infraction au règlement sur l’ouverture et la fermeture des magasins, la Commission les condamne à une amende de 280 et 210 francs.

Dans un courrier adressé à la Police mais également à la Municipalité, les boutiques Sud-Est et La Reine Berthe s’indignent: pendant qu’une «crise financière mondiale sévit et fait beaucoup de ravages, que le centre-ville se meurt à petit feu», au point qu’un expert français a été appelé à son chevet sur demande de la Ville et de la SIC, il y a deux ans, on empêche «des petits commerces familiaux de travailler». Alors même qu’une autorisation est accordée à des marchands extérieurs! «Qui ne vendaient d’ailleurs pas que de l’alimentation», souligne Françoise Louys, de La Reine Berthe. «Pourquoi aurait-on le droit d’acheter des fleurs, mais pas un bibelot?, relève pour sa part Marc Bertola. Ce que je vends peut également faire office de cadeau pourtant!»

La différence de traitements dans les sanctions est une autre pilule dure à avaler. Deux autres commerces, dont la Reine Berthe, co-signataire de la missive par solidarité, n’ont par exemple reçu aucune sanction. Les amendes se feraient-elles donc à la tête du client, s’interrogent les commerçants? Et de conclure par une demande «de soutien et compréhension de la part de la Municipalité et des différents acteurs dirigeants».

Pour le président de la Commission de police, le commandant Serge Richoz, les faits sont clairs: il y a eu infraction. «Il y a une loi, la police est là pour la faire respecter. Quant aux différences de montant, il existe des minima et des maxima. Les amendes peuvent varier par exemple en fonction du comportement de la personne interpellée. La procédure ne me permet toutefois pas de donner davantage de détails sur ce dossier en cours».

Interpellée par les commerçants, la Municipalité répond qu’elle abordera le sujet lors de sa prochaine séance. «Un rapport a été demandé à la Police, informe toutefois le syndic d’Yverdon, Daniel Von Siebenthal. Ce cas pose différentes questions, notamment celle de l’égalité de traitement. Nous allons revenir sur ce qui s’est passé il y a quelques mois, voir qu’elle est notre marge de manoeuvre par rapport à la loi cantonal qui interdit de travailler les jours fériés. Le but était d’animer le centre-ville. Cela a d’ailleurs très bien fonctionné. Dans tous les cas, il n’y avait aucune volonté de créer une disparité. Nous n’avons par ailleurs jamais reçu de demande particulière de la part de commerçants de la rue, ni avant le 1er août, ni après. Nous aurions peut-être dû être plus vigilants à ce moment-là. Quoi qu’il en soit, il faut maintenant réfléchir à la suite. Nous serons plus à même d’apporter une réponse à la fin de la semaine prochaine.»

Pour Marc Bertola, c’est clair. Il ne donnera pas de sous à la police. Il choisira la peine privative.

Hélène Isoz