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Commission culturelle sous tension
Orbe, le 3 juin 2015. Grand-Rue. © Nadine Jacquet

Commission culturelle sous tension

9 novembre 2018 | Edition N°2371

Des conflits internes ont miné la Commission culturelle et des loisirs. Ecartés du groupe, d’anciens membres ont interpellé la Municipalité.

Malgré un ordre du jour léger, la dernière séance de l’organe délibérant d’Orbe s’est transformée en règlement de comptes. Plusieurs conseillers ont exigé des explications sur la gestion de la Commission culturelle et des loisirs (CCLO), dont ils ont fait partie. Ils ont notamment questionné le municipal chargé de la culture, Luiz de Souza (Les Verts), sur le comportement de son président, Patrice Lefrançois.

«J’aimerais comprendre pourquoi et comment Monsieur Lefrançois peut se permettre de virer quelqu’un de la commission», a demandé Jorène Jean (Les Verts), écartée de la CCLO le 11 septembre 2017 via un mail qu’elle juge virulent. «Je vous ai informé fin 2017 des problèmes liés à la manière dont Monsieur Lefrançois gère la CCLO, a renchéri Christophe Zwahlen, à l’adresse de Luiz de Souza. Vous ne pouvez pas dire que vous n’êtes pas au courant!» Ejecté du comité en novembre 2017, le conseiller communal UDC avait quitté la commission un mois plus tard. Dernière élue politique à en faire partie, Clémence Capt évoque, elle, un comportement «primesautier».

Si ces prises de parole ont révélé l’existence de conflits internes, elles ont dérangé le municipal responsable. «Je sais qu’il y a des problèmes mais je ne veux pas faire le procès d’une personne absente», a déclaré Luiz de Souza.

D’anciens membres de la CCLO critiquent la façon dont le président, Patrice Lefrançois, gère la commission. © Michel Duperrex

D’anciens membres de la CCLO critiquent la façon dont le président, Patrice Lefrançois, gère la commission. © Michel Duperrex

Selon Patrice Lefrançois, ces tensions sont dues au fait que Jorène Jean et Christophe Zwahlen ont intégré cette commission par intérêt personnel, afin de gagner en visibilité. Selon lui, leur investissement, réduit à son minimum, «nuisait à l’esprit d’équipe». Il ajoute également que «l’incompétence» de certains bénévoles était notoire.

Un problème endémique

Au-delà des rancœurs interpersonnelles – des «cas particuliers» selon le président –, l’inadéquation du règlement de la CCLO (lire encadré) pour faire face aux réalités de la culture urbigène actuelle semble produire des tensions. Patrice Lefrançois relève notamment le manque de motivation d’une partie des conseillers communaux qui composaient la commission, proposés «par défaut» par leur parti. «Nous avons eu au maximum trois représentants politiques, explique-t-il. Les choses ont besoin de changer à Orbe.» Un besoin de réforme que reconnaît le syndic Henri Germond: «Nous sommes en pleine réflexion pour gérer la culture autrement, mais le changement est difficile.»

Gestion autonome mais argent public

La commission culturelle et des loisirs d’Orbe (CCLO) «a pour mission de distraire la population dans le domaine de la culture, des sports et des loisirs». Régie par un règlement adopté en 2001, inspiré d’une mouture de 1974, son budget annuel dépend de celui de la Commune. Le texte indique qu’elle «s’organise elle-même en désignant son président et son secrétaire». Relativement indépendante, elle doit néanmoins être composée «d’au moins sept membres, dont un issu de chaque groupe politique représenté au Conseil communal.»

Guillaume Guenat