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Communes sollicitées pour sauver La Casba

14 septembre 2022

La cabane plus que centenaire a besoin de fonds pour assurer les transformations exigées par les autorités.

«Nous avons acquis la cabane en 2014 dans le but d’y passer un heureux début de pré-retraite et de l’exploiter pendant une quinzaine d’années, avant de transmettre ce patrimoine centenaire aux générations futures. Malheureusement, nous nous sommes fait rattraper par les instances cantonales en été 2019, car la cabane construite il y a 100 ans ne répond pas aux normes du jour…» Voilà un passage de la lettre, envoyée par Nicole et Roger Félix aux communes vaudoises, qui résume bien la situation, et justifie l’appel à l’aide: en effet, pour répondre aux nouvelles exigences des services publics et parapublics, des travaux, estimés à 110 000 francs, sont nécessaires.

Lorsque Nicole et Roger Félix ont acquis la petite cabane dissimulée sous les sapins, à l’ouest des Avattes, sur les hauts de Sainte-Croix, ils s’imaginaient une pré-retraite «en pente douce». La réalité les a finalement confrontés à un véritable parcours d’obstacles, pour ne pas dire à un chemin de croix, puisque la construction est située à quelques centaines de mètres du sommet du Cochet.

Dans un premier temps, la cuisine a été jugée non conforme lors d’une inspection des autorités administratives. Une première opération de recherche de fonds a permis de récolter 45 000 francs et de la reconstruire à neuf, au sud de la cabane.
Alors que les propriétaires pensaient être arrivés au bout de leurs peines, les autorités ont émis, en 2020, de nouvelles exigences, avec à la clé celle d’un permis de construire, pour un bâtiment existant depuis un siècle et dûment assuré auprès de l’ECA (Etablissement cantonal d’assurance incendie)!

Un architecte, ami des propriétaires, a effectué bénévolement les opérations nécessaires en vue de l’obtention de ce permis de construire, délivré en mars dernier, et assorti de travaux à réaliser: W.-C. séparés, tranchée d’épuration, modification de l’entrée pour répondre aux normes ECA, remplacement du poêle à bois par un poêle à pellets, et diverses adaptations.
Au total, quelque 110 000 francs sont nécessaires, dont 45 000 pour l’épuration des eaux. Une fois les travaux réalisés, La Casba pourra de nouveau accueillir le public comme par le passé. Car si, en 2020, alors que seule la rénovation de la cuisine était exigée, l’exploitation avait pu se poursuivre, les autorités compétentes ont, ensuite, refusé l’autorisation provisoire d’exploiter, ne serait-ce que la terrasse durant cet été.

On rappellera encore que sans les dons effectués par des amis et sympathisants, les propriétaires, qui disent avoir épuisé leurs réserves, auraient eu des difficultés à poursuivre les démarches. En effet, les frais fixes de cette construction se montent à près de 6000 francs par année. Depuis l’interdiction d’exploiter, Nicole et Roger Félix – ce dernier surtout – assurent une présence à la cabane-refuge du mercredi au dimanche. Grâce au passage des randonneurs, qui sont autorisés à pique-niquer dans cet endroit idyllique, ils peuvent «entretenir la flamme».

Si elle ne peut, pour des raisons d’équité, soutenir financièrement La Casba, la Commune de Sainte-Croix a apporté son appui aux propriétaires dans le cadre de cette procédure: «C’est une procédure cantonale, parce que la cabane se trouve en zone forêt. Nous n’avons pas notre mot à dire. Les décisions sont du ressort du Canton, même si, au bout, c’est nous qui avons délivré le permis», explique Cédric Roten, syndic de Sainte-Croix.

Isidore Raposo