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Des couleurs maliennes à l’orée d’une forêt

8 août 2017 | Edition N°2054

Baulmes – Le festival Yelen, qui aura lieu du 15 au 17 septembre prochain, soutient des enfants malades, près de Bamako.

L’association soutient des enfants malades dans le village de Sisina. ©DR

L’association soutient des enfants malades dans le village de Sisina.

Quand on entre chez Mireille Keita-Gilgien, on a le sentiment étrange d’être immergé en Afrique et dans tout ce que ce continent regorge de beauté. Enturbannée d’un foulard turquoise, la jeune femme a quitté le Mali, il y a treize ans, pour s’installer en Suisse par amour. Avec son mari et leurs trois enfants, elle a construit son nid dans une ancienne ferme rénovée, à Baulmes.

C’est d’ailleurs dans l’une des clairières du village, sise au pied du Jura au lieu-dit Pré Doux, que la Malienne organisera la première édition du festival Yelen (ce terme signifie «lumière» en bambara, l’une des langues principales de son pays d’origine), du 15 au 17 septembre prochain. Les bénéfices de cet événement serviront à apporter des soins médicaux aux enfants d’un village situé au sud de Bamako, la capitale du Mali.

 

Culture malienne à l’honneur

 

«A l’âge de 9 ans, j’ai vécu un événement traumatisant, révèle, avec émotion, Mireille Keita-Gilgien. Une mère qui habitait mon village n’a pas pu, faute de moyens financiers, soigner son enfant qui était tombé par accident dans la calebasse de bouillie qu’elle préparait. L’image de cette femme qui hurlait, la dépouille de son enfant dans les bras, me hante toujours.» C’est à la suite de cette tragédie que Mireille Keita- Gilgien décide, quelques années plus tard, de venir en aide aux enfants malades ou accidentés en créant l’association Solidarité Afrique-Farafina.

Par ailleurs, la pétillante trentenaire, qui travaille comme interprète au Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM), a toujours ressenti l’envie de valoriser son pays et sa culture et de raconter aux gens, parfois méfiants, les us et coutumes de l’Afrique. C’est pourquoi elle organise des voyages gustatifs à la découverte des saveurs africaines et des ateliers de bogolan (tissu malien dont les motifs sont fixés grâce à l’argile et au npéku, une écorce d’arbre rougeâtre).

 

Une clairière illuminée

 

A l’occasion du festival Yelen, Mireille Keita-Gilgien et son association, qui compte une douzaine de membres, proposeront des ateliers de danse, de tissage et de cuisine, à l’orée de la forêt baulmérane. «Les enfants pourront fabriquer des masques et des instruments africains avec des boîtes de conserve, affirme l’organisatrice. Ils pourront également participer à un défilé au rythme des chants maliens.» Enfin, une exposition avec des artistes de l’Afrique de l’Ouest sera présentée.

«Ce festival, c’est avant tout une histoire de partage entre deux cultures», conclut la Malienne, enthousiaste.

Plus d’informations sur le festival Yelen sur : www.farafina.ch. Prix de l’entrée : 20 francs, gratuit pour les enfants.

 

Offrir des soins médicaux aux enfants du Mali

 

Originaire du Mali, la Baulmérane d’adoption proposera un atelier, afin de dessiner des motifs sur des tissus africains, à l’occasion de la première édition du festival Yelen. ©Carole Alkabes

Originaire du Mali, la Baulmérane d’adoption proposera un atelier, afin de dessiner des motifs sur des tissus africains, à l’occasion de la première édition du festival Yelen.

L’association Solidarité Afrique-Farafina parraine plusieurs enfants, à Sisina, un village au sud de Bamako. «Nous avons, notamment, acheté des fauteuils roulants pour deux jumeaux dans l’incapacité de se mouvoir», confie Mireille Keita- Gilgien.

Par ailleurs, l’association a prêté un terrain cultivable, afin que les femmes de ce village puissent y aménager un jardin potager et y planter des arbres fruitiers. Pour palier la sécheresse, il a également fallu creuser deux puits, nécessaires à l’arrosage des plantons, et construire une clôture pour empêcher les animaux de saccager la surface. «Le but de ce projet consiste, d’une part, à approvisionner les villageois en nourriture, car la santé passe aussi par une alimentation saine, révèle la jeune femme. D’autre part, grâce à la vente des fruits et légumes, les mères ont, ainsi, la possibilité de financer les soins médicaux de leurs enfants.»

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Valérie Beauverd