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Course à la syndicature très ouverte

28 janvier 2025 | Textes: Jérôme Christen
Edition N°3879

Dans deux semaines, les électrices et électeurs de Sainte-Croix devront choisir un nouveau syndic ou une nouvelle syndique. Nous donnons ici la parole aux trois candidats, ainsi qu’à trois personnalités locales hors-sérail politique.

Les citoyennes et citoyens de Sainte-Croix devront décider d’ici le 9 février prochain qui présidera alors aux destinées de leur commune. La syndicature du village du Balcon du Jura est en mains socialistes depuis maintenant 17 ans, avec successivement à cette fonction Blaise Fattebert, feu Franklin Thévenaz et Cédric Roten. Sainte-Croix a toujours eu une forte composante de gauche modérée liée à son passé industriel, qui a vu défiler dans ses usines plusieurs dizaines de milliers d’ouvriers dans l’horlogerie et la mécanique de précision (phonographes, gramophones, caméras, radios, machines à écrire). Compte tenu de la bonne entente qui règne au sein de la Municipalité, l’enjeu semble  avant tout symbolique.

Même si le scénario n’est pas acquis – compte tenu de la présence de deux candidats de droite contre un à gauche –, il y a longtemps que la syndicature n’avait pas paru aussi près de basculer en d’autres mains politiques dans la perspective du 2e tour. Mais non pas que le PS Sylvain Fasola ait une mauvaise cote de popularité. Au contraire, lors des dernières élections à la Municipalité, il avait obtenu 61,6% des suffrages, contre 54,8%   à Yvan Pahud et 37,3% à Rachel Gueissaz. Mais ses deux adversaires semblent avoir gagné en popularité, selon des observateurs de la vie politique locale et les élections triangulaires peuvent parfois réserver des surprises. Surtout en cas d’un duel au 2e tour, qui opposerait un candidat de droite à un de gauche. Le 2e tour, comme pour l’élection complémentaire à la Municipalité d’Yverdon, est prévu pour le 2 mars.


Une nouvelle dynamique

Francois Junod, dit «Crémol», considère cette élection importante. «Nous avons besoin d’élus qui soutiennent le fleuron du Balcon du Jura, soit la mécanique d’art. Jusqu’ici, nous avons toujours eu un soutien indéfectible de la Municipalité.» L’automatier de Sainte-Croix dit exercer sans faute ses droits civiques. Il emploie dans son atelier sept personnes qu’il essaie d’encourager à voter, mais il ne cache pas que ce n’est pas facile: «C’est pourtant leur avenir qui est en jeu.» S’il a eu par le passé une sensibilité de gauche, il se dit plutôt d’obédience libérale. «C’est bien qu’il y ait un renouvellement. Je n’ai rien contre Cédric Roten, mais un changement peut apporter une nouvelle dynamique et parfois une plus grande prise de risque. Je regrette que les élus politiques soient parfois peureux. On le voit avec le Technopôle. Si on avait réalisé un bâtiment de plus on aurait pu le remplir.


Trois excellents candidats

Raoul Savoy est né et habite à Sainte-Croix. Il a consacré sa vie au football comme gardien, puis entraîneur de Neuchâtel Xamax, Sion et de nombreuses équipes africaines, dont l’an dernier encore l’équipe nationale de la République centrafricaine. «J’attends du syndic qu’il contribue à l’esprit de collégialité. Il doit être un animateur et coordinateur qui permette à l’ensemble de la Municipalité de travailler de concert pour le bien du village. Nous avons trois excellents candidats jeunes et dynamiques.» Parmi les actions prioritaires qu’il attend de l’équipe municipale, Raoul Savoy cite le développement du tourisme. Le Sainte-Crix, malgré ses nombreux séjours à l’étranger, dit toujours voter:
«C’est un droit et devoir civique dont on doit faire usage, que ce soit au plan fédéral ou pour avoir le droit de se plaindre.»


Rattraper le retard

Olivier Jaccard, dit «Taillaule», relève avoir été surpris par cette triple candidature: «J’ai pensé qu’ils seraient plus collégiaux et arriveraient à se mettre d’accord sur une candidature unique.»Lorsqu’on lui demande ce qu’il attend du syndic, le boulanger de Sainte-Croix, figure locale, regrette que sa commune n’ait pas pu prendre plus tôt le virage du tourisme 4 saisons pour revitaliser son essor économique : «Nous avons pris beaucoup de retard. A l’époque de l’âge d’or industriel des années soixante, à 9 heures mes ancêtres avaient fini leur journée», rigole-t-il.

Parmi ses autres préoccupations pour lesquelles il attend des solutions, il cite le trafic énorme des frontaliers qui transitent par le centre du village et la situation d’un groupe de cas sociaux qui s’aggrave.

Olivier Jaccard vote systématiquement: «Si vous ne vous occupez pas de politique, elle s’occupe de vous.»



Trois questions aux trois candidats

Question 1: Pour quelle raison les Sainte-Crix devraient voter pour vous, abstraction faite de votre positionnement politique?

Question 2: En cas d’élection, quelle est la première proposition que vous souhaitez défendre et voir aboutir?

Question 3: Que diriez-vous à ceux qui ne croient plus à l’importance d’exercer son droit de vote lors de cette élection du 9 février?


Rachel Gueissaz

1. Fortement attachée à notre région, ses sociétés, ses traditions et son patrimoine, je suis une personne déterminée et à l’écoute, qui défend avec vigueur les nombreux avantages de notre commune. Mon engagement, au niveau des sociétés locales et au niveau politique, est avant tout porté par le bien commun et la volonté de contribuer à une société où le bien-vivre ensemble reste au cœur des préoccupations.

2. Rénovation de la STEP, étude d’une salle des fêtes, révision du plan d’affectation, réaménagement de la zone de la gare ou encore rénovation de la piscine: notre commune connaît les prochains investissements importants pour entretenir ou développer nos infrastructures. Je tiens par mon pragmatisme et mon esprit de collégialité à accompagner mes collègues pour l’aboutissement de ces dossiers d’importance.

3. Voter, c’est exercer son pouvoir citoyen. C’est plus qu’un droit: c’est un acte qui façonne l’avenir. Une élection, c’est pour vous l’opportunité de choisir ceux qui représenteront vos idées et décideront pour l’avenir de votre communauté. De nombreux pays n’ont pas cette liberté de décision et il est important que chaque citoyen s’engage pour son futur en faisant entendre sa voix par son vote. C’est une expérience riche en découvertes.


Yvan Pahud

1. Animé par un profond amour pour notre commune, je souhaite consacrer toute mon énergie et mon engagement pour faire rayonner Sainte-Croix. Être au service de ma commune, c’est bien plus qu’une mission : c’est une vocation.

Homme d’action, et fort de mon expérience politique cantonale et fédérale, je me bats avec passion, conviction et ténacité pour défendre nos intérêts et faire de Sainte-Croix, une commune vivante, attractive et où il fait bon vivre.

Mon engagement, c’est avant tout un combat pour le bien commun, porté par des valeurs solides et une écoute attentive.
Chaque décision que je prends est guidée par une vision claire: agir concrètement, pour répondre aux besoins réels de nos citoyens et bâtir un avenir solide pour notre commune.

2. Être syndic, ce n’est pas décider seul, c’est défendre les propositions et les choix de l’ensemble du collège municipal. Nous avons de la chance, car la commune de Sainte-Croix est très dynamique et de nombreux projets sont en cours. J’espère donc vivement comme syndic pouvoir les mener à terme avec mes collègues municipaux.

3. Alors, allez voter et soyez acteur des choix qui façonneront votre futur!


Sylvain Fasola

1. Je suis quelqu’un à l’écoute et j’ai appris, avec les années, que chercher un terrain d’entente, même si cela prend parfois du temps, permet d’aller plus loin, car les gens convaincus s’engagent jusqu’au bout. Je sais également prendre des décisions dans l’intérêt de la majorité et je suis pleinement investi dans ce que j’entreprends.

2. Le rôle de syndic est d’assurer la bonne marche de la Municipalité. Cela dit, une priorité est de trouver une solution pour notre halle de fêtes. Le centre sportif est souvent utilisé pour des événements, ce qui limite sa disponibilité et impacte l’ensemble des utilisateurs réguliers. Nous pouvons faire mieux et répondre aux besoins de la commune pour l’avenir.

3. Je peux les comprendre. Il y a des exemples où la classe politique semble défendre ses intérêts avant ceux des citoyens, surtout dans certains pays. En Suisse, nous avons le privilège que le peuple soit souvent appelé à donner son avis. C’est important d’utiliser son droit de vote, au moins par respect pour ceux qui n’ont pas cette chance.

Et finalement, si les propositions ne conviennent pas, il faut s’engager! C’est ouvert à tous et croyez-moi, c’est une expérience riche en découvertes.