Nourrir la cohésion villageoise et créer des liens. Voilà l’objectif du GALP, le Groupe d’animation de La Praz.
À La Praz, il ne se passe rien. Ou plutôt, il ne se passait rien. Il faut dire que ce petit village de 200 habitants, niché sur les contreforts du Jura, est un peu spécial. En bordure de districts, sa géographie est orientée en direction du bassin-versant vers le Léman, alors qu’administrativement il est orienté vers le Nord vaudois. Si bien qu’on ne sait parfois pas sur quel pied danser.
Quand il s’agit de la poste, il faut se tourner vers la filiale de L’Isle. Quant au réseau d’eau, c’est du côté de Moiry qu’il s’écoule. Concernant la paroisse et le groupement scolaire, le village est lié au vallon du Nozon. Pour couronner le tout, «La Praz fait partie du vallon du Nozon, mais le Nozon n’y passe pas», rit Edith Coutaz-Rittener, habitante du village. Et d’ajouter: «Il y a eu beaucoup de nouveaux habitants, des nouvelles familles venues d’endroits différents. Du coup, il manquait une cohésion villageoise.»
Un manque que la Municipalité s’attelle à combler, en mettant en place des espaces pour créer du lien entre les Pratoux, comme le réaménagement récent de la place de jeux. Mais elle n’est pas seule. Il y a aussi le Groupe d’animation de La Praz (GALP). Une équipe qui se donne de la peine pour proposer des activités et fédérer les habitants du village.
Continuer une tradition
Il s’agit d’une petite équipe de villageoises et de villageois composée d’Edith Coutaz-Rittener, de Sébastien Krauer, de Sylvie Charnier et de Bashùsha Gonvers. À l’origine, il y avait aussi Jessica Zimmerman. Ensemble, ils ont pour objectif de monter des activités pour faire vivre le lieu et de créer un sentiment commun d’appartenance à ce village «qui a l’une des plus belles vues du canton», sourit Sébastien Krauer.
Mais ce ne sont pas les premiers à se lancer dans un tel projet. S’OccuPraz, petite société culturelle pas uniquement composée de Pratoux, organisait deux à trois fois par année des soirées concert-cabaret puis repas à la grande salle du village. Avec la dissolution de l’association, et plus tard la fermeture du mythique bistrot du village en 2018, le cœur du village est ébranlé. Des réflexions sont alors menées pour combler ce vide, mais rien de concret ne naît. Alors, peu avant le Covid, d’autres habitants se mobilisent pour mettre en place des petits événements dans la même veine: un brunch de début d’année, un atelier chocolat, une visite des fontaines et un jeu de piste autour du Cromlech de La Praz. Mais la pandémie met fin aux activités du groupuscule qui renaît sous la forme du GALP.
De tout et pour tous
«Le but, c’est de proposer des activités aussi éclectiques que possible. Comme ça, tout le monde y trouve son compte», explique Edith Coutaz-Rittener. «Ce qui est important également, ajoute-t-elle, c’est que toutes les activités soient accessibles financièrement. Le plus souvent, on met un chapeau à la fin.»
Alors, le GALP organise d’une part des activités plutôt villageoises, comme des ateliers de bricolage, des grillades au refuge de La Praz ou des bars d’été qui donnent l’occasion de se retrouver autour d’un verre et d’une partie de pétanque, de badminton ou de croquet.
D’autre part, le groupe monte des spectacles où toutes et tous sont les bienvenus, comme le précise Sébastien Krauer. Dernièrement, ce sont le chanteur Sarclo et son fils Albert Chinet qui étaient invités, mais il y a aussi eu les 5 N’y Touches et Ket et son Orchestre. Une soirée contes, un brunch avec un magicien, et même une balade en forêt avec Bastien Siggen, l’un des gardes forestiers du groupement du vallon du Nozon, ont également été proposés. Le tout avec chaque fois un petit quelque chose à manger pour partager un moment de convivialité.
«Ils font vraiment des choses chouettes, confirme le syndic Roger Dupertuis. Après, ça mord ou ça mord pas, c’est ça le risque avec un petit village, on peut vite se retrouver à beaucoup ou très peu. En tout cas, la Municipalité souhaite que le groupe perdure.»